LesChemins de la philosophie Dissertation : Peut-on soutenir que la vérité n'existe pas ?
RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ© La rĂ©flexion spinoziste sur la vĂ©ritĂ© dĂ©gage deux propriĂ©tĂ©s de lâidĂ©e vraie â lâadaequatio et la convenientia â dont lâarticulation exacte pose quelques difficultĂ©s dâinterprĂ©tation. Le problĂšme principal consiste Ă savoir si ces deux propriĂ©tĂ©s renvoient Ă deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui sâopposent vĂ©ritĂ©-cohĂ©rence et vĂ©ritĂ©-correspondance ou Ă deux aspects qui se complĂštent dâune façon harmonieuse dans une seule conception de la vĂ©ritĂ©. Lâobjectif de cet article est de prĂ©senter quelques remarques qui soutiennent la seconde option et Ă©clairent lâoriginalitĂ© de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Haut de page EntrĂ©es dâindex Haut de page Texte intĂ©gral 1Dans cet article, je voudrais prĂ©senter quelques remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza. NĂ©anmoins, il faut dâabord prĂ©ciser que sous la rubrique problĂšme de la vĂ©ritĂ© », il se trouve en rĂ©alitĂ© un ensemble de questions distinctes bien quâessentiellement liĂ©es entre elles. Par problĂšme de la vĂ©ritĂ© » on doit dâabord comprendre le problĂšme qui porte sur la dĂ©termination de la nature ou essence de la vĂ©ritĂ©. Il sâagit de rĂ©pondre Ă la question 1 sur la signification du terme vĂ©ritĂ© ». Ensuite, il sâagit de poser les questions qui portent sur les conditions de possibilitĂ© de la vĂ©ritĂ©, câest-Ă -dire de rĂ©pondre aux questions suivantes 2 Etant donnĂ©e la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, quelles conditions gĂ©nĂ©rales, du point de vue de lâabsolu, doivent ĂȘtre remplies pour quâil y ait des idĂ©es vraies ? 3 Ensuite, quelles conditions particuliĂšres doivent ĂȘtre remplies pour que nous, du point de vue de lâĂąme humaine, ayons des idĂ©es vraies ? 4 Finalement, quelles conditions doivent ĂȘtre remplies pour que nous sachions que nous avons des idĂ©es vraies, câest-Ă -dire pour que nous puissions reconnaĂźtre les idĂ©es vraies et les distinguer de celles qui sont fausses ? Câest le problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ©. 2Lâordre des ces questions nâest pas fortuit. En effet, il semble bien que pour rĂ©pondre aux questions 2, 3 et 4, il nous faut dâabord rĂ©pondre Ă celle qui porte sur la nature de la vĂ©ritĂ©, puisque câest cette rĂ©ponse qui nous permettra de dĂ©terminer le sens prĂ©cis Ă apporter aux mots vrai » et vĂ©ritĂ© » prĂ©sents dans ces questions. 3NĂ©anmoins, la liaison entre elles, surtout entre la premiĂšre et la derniĂšre, nâest pas dĂ©pourvue dâune certaine tension interne. Selon certains philosophes, par exemple Russell et Popper, nous devons distinguer soigneusement lâinvestigation qui porte sur la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© de celle qui concerne le critĂšre de vĂ©ritĂ©, et nous ne devons pas espĂ©rer que cette dĂ©finition nous apporte un critĂšre pour reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© dâun jugement donnĂ©. Selon eux, la premiĂšre question est complĂštement indĂ©pendante de la derniĂšre. Dâautres, par exemple les pragmatistes et Dummet, soutiennent que toute recherche sur le concept de vĂ©ritĂ© resterait vide si elle nâĂ©tait pas susceptible de nous montrer comment nous pouvons reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© dâun jugement donnĂ©. Pour eux, la rĂ©ponse Ă apporter Ă la premiĂšre question dĂ©pend de la prise en considĂ©ration de lâexigence exprimĂ©e par la derniĂšre. 1 Il [Cherbury] examine ce que câest que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je nâen ai jamais doutĂ©, me sembl ... 4Mais que la question concernant la dĂ©termination de la nature de la vĂ©ritĂ© soit considĂ©rĂ©e comme un problĂšme », voilĂ qui a quelque chose de problĂ©matique ou de paradoxal en soi. En effet, si nous ne savions pas dâemblĂ©e ce quâest la vĂ©ritĂ©, comment pourrions-nous lâapprendre ? Quelles raisons aurions-nous dâaccepter une certaine dĂ©finition parmi les diverses dĂ©finitions possibles ? Bref, comment trouverions-nous la vraie dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© ? Ce problĂšme a Ă©tĂ© posĂ© par Descartes dans une lettre bien connue adressĂ©e Ă Mersenne le 16 octobre 1639. Descartes y affirme que la notion de vĂ©ritĂ© est si transcendantalement claire, quâil est impossible de lâignorer »1. Sa solution pour ce problĂšme consiste Ă affirmer que nous avons une connaissance naturelle » de la notion de vĂ©ritĂ©, dĂ©finie nominalement par la conformitĂ© de la pensĂ©e avec lâobjet. Pour lui, donc, le problĂšme de la vĂ©ritĂ© » renvoie essentiellement au problĂšme qui consiste Ă trouver et Ă fonder un critĂšre de vĂ©ritĂ©, le sens du terme vĂ©ritĂ© », quant Ă lui, Ă©tant tout Ă fait clair et naturellement donnĂ© Ă lâesprit. 5On peut Ă©videmment accorder Ă Descartes que si nous nâavions pas une comprĂ©hension naturelle du sens de la vĂ©ritĂ©, comprĂ©hension Ă laquelle nous pouvons et devons faire appel pour nous guider dans notre investigation, nous resterions dans un vide conceptuel qui ne pourrait ĂȘtre rempli que par un choix arbitraire parmi les multiples dĂ©finitions possibles. NĂ©anmoins, on nâest pas forcĂ© de croire que cette connaissance naturelle soit aussi transcendantalement claire quâelle semble lâĂȘtre pour Descartes, ni non plus quâelle Ă©puise le contenu du concept de vĂ©ritĂ©. On peut trĂšs bien soutenir que ce que nous connaissons naturellement de la vĂ©ritĂ© et que nous expliquons quid nominis, câest-Ă -dire la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, ne porte que sur la propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination extrinsĂšque de lâidĂ©e vraie et que cette dĂ©finition, correspondant Ă un niveau encore superficiel de la rĂ©flexion sur lâidĂ©e vraie, ne fournit que le point de dĂ©part pour une recherche plus approfondie sur la nature de la vĂ©ritĂ©. 6Tout se passe comme si cette dĂ©finition nâĂ©tait quâun instrument naturel premier, encore partiel et imparfait, Ă lâaide duquel lâĂąme, par un mouvement rĂ©flexif, pourrait progresser dans le sens dâun approfondissement de la comprĂ©hension de la forme de lâidĂ©e vraie. Or, cet effort rĂ©flexif, ce questionnement qui porte sur le concept mĂȘme de vĂ©ritĂ©, soit pour prĂ©ciser Ă quoi il sâapplique, soit pour en dĂ©gager dâautres dĂ©terminations que celle apportĂ©e par la dĂ©finition nominale, nous semble sâaccorder avec la dĂ©marche effective de la pensĂ©e spinoziste. Tout au long de son Ćuvre, du Court TraitĂ© et du TraitĂ© de la RĂ©forme de lâEntendement Ă lâĂthique, Spinoza examine de façon critique la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, afin dâexpliciter non seulement ses conditions de possibilitĂ©, mais aussi et surtout, de la complĂ©ter avec une propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination intrinsĂšque qui permette, dâune part, dâexpliquer que nous puissions savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies, et, dâautre part, de fournir Ă la perspective Ă©thique un principe explicatif de la supĂ©rioritĂ© interne du sage sur lâignorant. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 ... 7En effet, la simple correspondance entre la pensĂ©e et son objet nâest pas capable dâapporter une rĂ©ponse satisfaisante aux trois questions qui fournissent le fil conducteur de lâinvestigation spinoziste sur la vĂ©ritĂ©, et qui sont formulĂ©es de la façon suivante aussi bien dans le Court TraitĂ©2 que dans lâĂthique 3 Ăthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. Si une idĂ©e vraie, en tant quâelle est dite seulement sâaccorder avec ce dont elle est lâidĂ©e, se distingue dâune fausse, une idĂ©e vraie ne contient donc aucune rĂ©alitĂ© ou perfection de plus quâune fausse puisquâelles se distinguent seulement par une dĂ©nomination extrinsĂšque, et consĂ©quemment un homme qui a des idĂ©es vraies ne lâemporte en rien sur celui qui en a seulement des fausses ? Puis dâoĂč vient que les hommes ont des idĂ©es fausses ? Et enfin, dâoĂč quelquâun peut-il savoir avec certitude quâil a des idĂ©es qui conviennent avec leurs objets ?3 8Parmi ces trois questions, la premiĂšre, bien quâĂ©tant sĂ»rement celle oĂč se manifeste la fin ultime qui dirige la pensĂ©e de Spinoza, ne nous concernera pas directement ici. Cela signifie que nous nâallons pas examiner les effets de lâexigence Ă©thique sur la dĂ©termination du concept de vĂ©ritĂ© chez Spinoza. Parmi les deux autres questions, câest surtout celle concernant la possibilitĂ© de savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies qui doit retenir notre attention. En effet, celle-ci renvoie au problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ© et câest elle qui, dans un rapport de tension avec la dĂ©termination prĂ©alablement donnĂ©e de la nature de la vĂ©ritĂ©, met en marche lâapprofondissement de la rĂ©flexion concernant la forme de lâidĂ©e vraie. 9La rĂ©ponse Ă ces questions repose sur lâintroduction de la dĂ©nomination intrinsĂšque de lâidĂ©e vraie, câest-Ă -dire sur la notion spinoziste dâadaequatio. Câest cette notion qui permet dâexpliquer que la vĂ©ritĂ© soit norme dâelle-mĂȘme et du faux, et qui exclut le recours Ă une marque ou Ă un signe extrinsĂšque qui serait nĂ©cessaire pour nous faire reconnaĂźtre cette vĂ©ritĂ© ; câest elle qui fonde lâidentification spinoziste entre lâidĂ©e vraie et la certitude et qui explique quâune idĂ©e vraie ait plus de rĂ©alitĂ© quâune fausse. 10Lâinvestigation de Spinoza nous met ainsi devant deux aspects de lâidĂ©e vraie, lâun intrinsĂšque et lâautre extrinsĂšque. Tout le problĂšme consiste Ă savoir si entre ces deux aspects il y a tension, contradiction ou complĂ©mentaritĂ© harmonieuse. Y a-t-il chez Spinoza deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui sâopposent ou deux aspects qui se complĂštent dans une conception consistante de la vĂ©ritĂ© ? La rĂ©ponse Ă ces questions partage les interprĂštes du spinozisme. 11Certains soutiennent quâil y a dans lâĂthique une coexistence harmonieuse entre la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et celle de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, liĂ©e Ă la notion spinoziste dâadaequatio. Ainsi, R. Landim affirme 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans lâĂthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n ... Ces questions posĂ©es par la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© trouvent dans lâĂthique de Spinoza une rĂ©ponse aussi subtile quâoriginale. Dans lâĂthique les deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© coexistent. Si la vĂ©ritĂ© est en premier lieu correspondance, câest par une sorte de cohĂ©rence que la vĂ©ritĂ© sâimpose Ă lâhomme comme correspondance4. 12Dâautres, comme F. AlquiĂ©, ont insistĂ© sur le caractĂšre conflictuel de cette coexistence. Il parle dâune certaine tension inhĂ©rente au concept spinoziste de la vĂ©ritĂ© », tension qui renvoie Ă la difficultĂ© de concilier les trois affirmations suivantes 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ĂpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. [1] La vĂ©ritĂ© est intĂ©rieure Ă la pensĂ©e, et se dĂ©finit, non par son rapport avec la chose, mais par une dĂ©nomination intrinsĂšque ; [2] la vĂ©ritĂ© est sa propre marque, son propre signe, et celui qui possĂšde une idĂ©e vraie ne peut douter de sa vĂ©ritĂ© ; [3] la vĂ©ritĂ©, malgrĂ© les deux caractĂšres prĂ©cĂ©dents, est accord de lâidĂ©e et de la chose5. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement ... 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la concepti ... 13Dâautres encore, face Ă cette tension et dĂ©sespĂ©rant de la rĂ©soudre, ont choisi de la supprimer en privilĂ©giant exclusivement soit les passages de Spinoza qui vont dans le sens de deux premiĂšres affirmations, interprĂ©tĂ©es comme exprimant une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence6, soit les passages qui vont dans le sens de la derniĂšre affirmation, assimilĂ©e Ă la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance7. 14Bien entendu, le procĂ©dĂ© qui consiste Ă supprimer la tension par lâĂ©limination dâun de ses termes nâest pas lĂ©gitime ici. Il le serait si lâon pouvait montrer que ces affirmations renvoient Ă des moments diffĂ©rents de la pensĂ©e de lâauteur, câest-Ă -dire si lâon pouvait dissoudre la tension dans la considĂ©ration de lâĂ©volution de la pensĂ©e de Spinoza. Mais tel nâest pas le cas puisque cette tension est prĂ©sente aussi bien dans le Court TraitĂ©, que dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement et dans lâĂthique. Ainsi, ou bien il est possible de rĂ©soudre conceptuellement cette tension, ou bien il faut avouer quâelle renvoie Ă une conception incohĂ©rente de la vĂ©ritĂ©. 8 En particulier, il nâest pas possible de dĂ©velopper ici lâanalyse dĂ©taillĂ©e de la notion dâidĂ©e adĂ© ... 15Dans cette Ă©tude, mon objectif est de prĂ©senter quelques remarques qui permettent de soutenir la premiĂšre de ces deux options. Il me semble quâil nây a pas nĂ©cessairement dâexclusion mutuelle entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence et celle de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, mais plutĂŽt un rapport de complĂ©mentaritĂ©. Jâessaierai de montrer que lâoriginalitĂ© de Spinoza consiste prĂ©cisĂ©ment Ă supprimer cette fausse opposition et Ă faire de lâadaequatio et de la convenientia deux aspects complĂ©mentaires du concept de vĂ©ritĂ©. LâidĂ©e vraie, pour ĂȘtre pleinement vraie, doit satisfaire Ă une double condition ĂȘtre adĂ©quate cohĂ©rente et sâaccorder avec son objet. Sans pouvoir examiner ici la totalitĂ© des aspects enveloppĂ©s dans cette question8, je prĂ©tends seulement indiquer quelques Ă©lĂ©ments qui, permettant dâĂ©liminer la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ©, rendent possible cette complĂ©mentaritĂ© et illuminent lâoriginalitĂ© de la rĂ©flexion spinoziste sur la nature de la vĂ©ritĂ©. Quâil y a un rapport de complĂ©mentaritĂ© entre adaequatio et convenientia 9 Ăthique I, axiome VI. 16Il faut remarquer avant tout que Spinoza ne prĂ©sente pas dans lâĂthique, ni dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement, une dĂ©finition en bonne et due forme et explicite de la vĂ©ritĂ©. Dans lâĂthique, la traditionnelle dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© nâest pas prĂ©sentĂ©e sous forme de dĂ©finition, mais sous forme dâaxiome lâidĂ©e vraie doit debet sâaccorder convenire avec son idĂ©at »9. On ne doit pas penser que la substitution de lâĂ©noncĂ© sous forme dâaxiome Ă lâĂ©noncĂ© dĂ©finitionnel soit gratuite. En effet, les dĂ©finitions portent sur lâessence des choses et sur leurs affections, tandis que les axiomes concernent surtout les relations entre les choses. Ainsi, la mise en forme axiomatique de la dĂ©finition nominale vise Ă indiquer que celle-ci ne porte que sur la relation extrinsĂšque de lâidĂ©e vraie Ă lâobjet, sans nous renseigner en quoi consiste lâidĂ©e vraie prise en elle-mĂȘme. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre lâidĂ©e vraie et lâidĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot âvraieâ ... 17Câest dans lâĂthique II, dĂ©finition IV, que Spinoza considĂšre lâidĂ©e vraie par sa propriĂ©tĂ© intrinsĂšque, câest-Ă -dire par son adĂ©quation Jâentends par idĂ©e adĂ©quate une idĂ©e qui, en tant quâon la considĂšre en elle-mĂȘme, sans relation Ă lâobjet, a toutes les propriĂ©tĂ©s ou dĂ©nominations intrinsĂšques dâune idĂ©e vraie. Explication Je dis intrinsĂšques pour exclure celle qui est extrinsĂšque, Ă savoir, lâaccord de lâidĂ©e avec lâobjet dont elle est lâidĂ©e ». Que lâadaequatio et la convenientia soient deux propriĂ©tĂ©s distinctes et complĂ©mentaires dâune seule et mĂȘme idĂ©e, câest ce que Spinoza affirme clairement dans la lettre 60 Ă Tchirnhaus10. IdĂ©e adĂ©quate » et idĂ©e vraie » sont deux dĂ©nominations distinctes pour dĂ©signer une seule et mĂȘme idĂ©e, selon que nous considĂ©rons cette idĂ©e unique soit dans sa nature, abstraction faite de son rapport Ă lâobjet, soit dans son rapport Ă lâobjet. Voyons donc ce qui rend possible cette complĂ©mentaritĂ©. 18Je prendrai comme fil conducteur de mon analyse le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement Quant Ă ce qui constitue la forme du vrai, il est certain que la pensĂ©e vraie ne se distingue pas seulement de la fausse par une dĂ©nomination extrinsĂšque, mais surtout par une dĂ©nomination intrinsĂšque. 19Lâemploi de lâadverbe surtout » dans ce passage marque nettement la primautĂ© de la dĂ©nomination intrinsĂšque par rapport Ă lâextrinsĂšque, mais lâaffirmation de la subordination de cette derniĂšre Ă la prĂ©cĂ©dente nâĂ©quivaut pas Ă lâaffirmation de son exclusion au profit de la premiĂšre. NĂ©anmoins, les exemples donnĂ©s ensuite par Spinoza semblent aller dans le sens dâune vĂ©ritable exclusion. En effet, il poursuit 11 GII/26. Si un ouvrier conçoit un ouvrage avec ordre, bien que cet ouvrage nâait jamais existĂ© et mĂȘme ne doive jamais exister, sa pensĂ©e est nĂ©anmoins vraie que lâouvrage existe ou non, cette pensĂ©e est la mĂȘme. Et au contraire, si quelquâun dit, par exemple, que Pierre existe, sans savoir cependant que Pierre existe, sa pensĂ©e, par rapport Ă lui, est fausse, ou, si lâon prĂ©fĂšre, nâest pas vraie, quoique Pierre existe effectivement. Et cette proposition Pierre existe, nâest vraie quâen ce qui concerne celui qui sait avec certitude que Pierre existe11. 20Le deuxiĂšme exemple affirme clairement que le simple accord entre une affirmation et lâĂ©tat de choses auquel elle renvoie nâest pas une condition suffisante pour quâelle soit vraie, tandis que le premier exemple semble aller plus loin et affirmer quâil nâest pas non plus une condition nĂ©cessaire de la vĂ©ritĂ©, puisque le plan conçu par lâouvrier est dit vrai » indĂ©pendamment de lâexistence de son objet. 12 Cf. Ăthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Ăthique II, Proposition VIII ; Ăthique V, Proposition X ... 13 Selon Spinoza, le contraste entre lâexistence Ă©ternelle et lâexistence temporelle nâest pas un cont ... 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Ăthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, d ... 21NĂ©anmoins, il est possible dâinterprĂ©ter le premier exemple, Ă la lumiĂšre de certaines thĂšses mĂ©taphysiques soutenues par Spinoza dans lâĂthique12, comme affirmant simplement que la vĂ©ritĂ© dâune pensĂ©e construite dâune façon ordonnĂ©e ne dĂ©pend pas de son accord avec quelque chose qui existe dans la durĂ©e, sans que cela signifie quâelle ne sâaccorde avec une essence Ă©ternelle contenue dans un attribut de Dieu. En effet, Ă©tant donnĂ© que le nĂ©cessitarisme de Spinoza entraĂźne que tout ce qui est concevable possĂšde un certain type dâactualitĂ© extra-mentale, il est lĂ©gitime dâaffirmer quâil nây a pas dâidĂ©e vraie qui ne sâaccorde avec un objet douĂ© dâactualitĂ©, que cette actualitĂ© soit lâexistence temporelle de la chose ou lâexistence Ă©ternelle de son essence13. Toute idĂ©e vraie a donc une portĂ©e existentielle et une dĂ©nomination extrinsĂšque. Cette lecture permet de maintenir la prĂ©sence constante de la dĂ©nomination extrinsĂšque de lâidĂ©e vraie indiquĂ©e au dĂ©but du § 69, affirmĂ©e dans dâautres paragraphes du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement14 et dans plusieurs passages de lâĂthique15. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 22Parmi les deux dĂ©nominations de lâidĂ©e vraie, câest surtout lâintrinsĂšque qui constitue la forme du vrai. Câest elle, en effet, qui permet de considĂ©rer lâidĂ©e vraie comme ayant plus de rĂ©alitĂ© ou de perfection interne quâune idĂ©e fausse, et qui permet dâaffirmer quâil y a entre lâidĂ©e vraie et la fausse la mĂȘme relation quâentre lâĂȘtre et le non ĂȘtre16. Câest Ă elle que le § 70 du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement se rĂ©fĂšre quand il affirme quâil y a dans les idĂ©es quelque chose de rĂ©el par quoi les vraies se distinguent des fausses », ce quelque chose de rĂ©el » consistant dans la possession effective dâun savoir concernant ce quâon affirme. Cela lie indissolublement, comme nous le verrons par la suite, le concept spinoziste de vĂ©ritĂ© au concept de savoir. Comment ce rapport de complĂ©mentaritĂ© est-il possible ? 17 Bien que la substitution de lâĂ©noncĂ© dĂ©finitionnel par lâaxiomatique ne soit pas dĂ©pourvue dâimport ... 23Si la vĂ©ritĂ© de lâidĂ©e vraie Ă©tait rĂ©duite Ă la dimension extrinsĂšque, il semble bien que nous serions contraints dâadopter lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, selon laquelle une idĂ©e est vraie parce quâelle sâaccorde Ă son Dans ce cas, câest lâobjet qui rend lâidĂ©e vraie, câest la prĂ©sence dâune rĂ©alitĂ© extĂ©rieure qui est la norme de la vĂ©ritĂ© de lâidĂ©e. On voit bien que cela est tout Ă fait contraire Ă la thĂšse spinoziste selon laquelle la vĂ©ritĂ© est norme dâelle mĂȘme et du faux », et quâainsi, celle-ci ne pouvant pas ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination extrinsĂšque de lâidĂ©e vraie et la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă elle attachĂ©e, elle devra ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination intrinsĂšque de lâidĂ©e vraie. Lâadaequatio devra fournir un aspect complĂ©mentaire Ă la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© qui fonctionne aussi comme norme de la vĂ©ritĂ©. 24Si je dis aspect complĂ©mentaire », câest pour souligner encore une fois que cela ne signifie pas quâil faille exclure la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. Celle-ci affirme simplement que lâidĂ©e vraie sâaccorde Ă son objet. Elle ne prĂ©cise pas en quoi consiste cet accord ni non plus quel est, parmi les termes en rapport, celui qui rend lâidĂ©e vraie. LâinterprĂ©tation rĂ©aliste de cette dĂ©finition va plus loin parce quâelle affirme que câest exclusivement Ă lâobjet quâil appartient la fonction de rendre lâidĂ©e vraie. On peut nĂ©anmoins maintenir cette dĂ©finition tout en excluant lâinterprĂ©tation rĂ©aliste. Dans ce cas, il faudra dire que lâidĂ©e vraie, Ă©tant intrinsĂšquement vraie adĂ©quate, doit sâaccorder avec son objet, câest-Ă -dire doit avoir aussi la dĂ©nomination extrinsĂšque. Seule lâexclusion de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale peut rendre compatible les deux aspects de lâidĂ©e vraie. 25Ces considĂ©rations permettent dâavancer dans la comprĂ©hension de lâemploi du mot debet » dans la formulation de lâaxiome VI de lâĂthique I. DâaprĂšs ce qui a Ă©tĂ© dit, cet axiome doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme lâĂ©quivalent de la formule suivante 261 Si une idĂ©e est vraie intrinsĂšquement vraie, adĂ©quate, alors elle sâaccorde nĂ©cessairement avec son objet ». 27Et non comme lâĂ©quivalent de la formule suivante 282 Si une idĂ©e sâaccorde avec son objet, alors elle est nĂ©cessairement vraie ». 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 29Cela veut dire que si une idĂ©e vraie sâaccorde avec son objet, elle le fait, comme le dit A. KoyrĂ©, vi propria ; elle sây accorde parce quâelle est vraie et non inversement »18. Le mot debet » exprime le fait, pour la dĂ©nomination extrinsĂšque, dâĂȘtre une consĂ©quence nĂ©cessaire de la puissance intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie. Cela signifie que, dans le rapport de complĂ©mentaritĂ© entre convenientia et adaequatio, il y a subordination de la premiĂšre Ă la seconde. 30Cette lecture, qui exclut le caractĂšre rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale, peut ĂȘtre renforcĂ©e par lâanalyse du deuxiĂšme exemple donnĂ© dans le § 69, qui concerne lâaffirmation de lâexistence de Pierre. Selon ce passage, la simple rencontre fortuite entre un Ă©tat de choses et lâaffirmation qui le reprĂ©sente nâest pas une condition suffisante pour que cette affirmation puisse ĂȘtre qualifiĂ©e de vraie. La simple existence fortuite de lâĂ©tat de choses affirmĂ© ne rend pas lâidĂ©e vraie. Par contre, cette mĂȘme affirmation, faite par celui qui sait avec certitude que Pierre existe », câest-Ă -dire liĂ©e Ă une idĂ©e adĂ©quate qui porte en soi la totalitĂ© des causes ou raisons de ce quâon affirme, recevra lĂ©gitimement ce prĂ©dicat. Seule une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la justifient peut ĂȘtre vraie. 19 GII/124. 31Ainsi, pour Spinoza, il nây a de proposition vraie sur une chose que si elle consiste dans un savoir certain sur cette chose. Dans la connaissance vraie, il y a un rapport indissociable entre ce qui est affirmĂ© et les raisons par lesquelles cela est affirmĂ©, ce qui conduit Spinoza Ă soutenir, dans lâĂthique II, Proposition XLIII, scolie, quâ avoir une idĂ©e vraie ne signifie rien, sinon connaĂźtre une chose parfaitement ou le mieux possible »19. 32 Parfaitement ou le mieux possible » dĂ©signe la forme par laquelle la chose est connue, le processus dâengendrement de la connaissance. Et dĂšs lors que ce processus ne reste pas Ă©tranger Ă la vĂ©ritĂ© de lâaffirmation Ă laquelle il conduit, mais fait partie intĂ©grante de la signification mĂȘme de sa vĂ©ritĂ©, il nâest pas possible quâune affirmation soit vraie si elle est dĂ©pourvue de cette forme, si donc elle nâest pas la connaissance parfaite de son objet. LâindissociabilitĂ© entre lâopĂ©ration rationnelle qui fonde et justifie une certaine affirmation et la vĂ©ritĂ© de cette affirmation, lâimmanence du processus dĂ©monstratif Ă la vĂ©ritĂ©, signifie que le rejet de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale sâaccompagne, chez Spinoza, de lâexclusion consĂ©cutive de ce que M. Dummett a appelĂ© de principe de connaissance », selon lequel un Ă©noncĂ© peut ĂȘtre vrai mĂȘme si lâon ne peut pas connaĂźtre ce qui le rend vrai ». Spinoza soutient ainsi une certaine conception Ă©pistĂ©mique de la vĂ©ritĂ©. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição n ... 33Le rĂ©alisme, selon Dummett, peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par la conjonction du principe de correspondance » si un Ă©noncĂ© est vrai il doit y avoir quelque chose en vertu de laquelle il est vrai » ; du principe de bivalence » tout Ă©noncĂ© est vrai ou faux dâune maniĂšre dĂ©terminĂ©e » ; et du principe de connaissance » si un Ă©noncĂ© est vrai, il doit ĂȘtre, en principe, possible de connaĂźtre quâil est vrai ». Or, dans la mesure oĂč les limites de la connaissance humaine ne dĂ©terminent pas les limites de toute connaissance possible, ce principe peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme affirmant que quelque chose peut rendre vrai un Ă©noncĂ© sans que nous puissions lâidentifier. Il peut, par consĂ©quent, ĂȘtre reformulĂ© de la façon suivante les conditions de vĂ©ritĂ© dâun Ă©noncĂ© peuvent ĂȘtre remplies indĂ©pendamment de notre capacitĂ© de savoir si elles sont ou non remplies ». Le rĂ©alisme, ainsi caractĂ©risĂ©, Ă©tablit une nette sĂ©paration entre le fait pour un Ă©noncĂ© dâĂȘtre vrai et les raisons qui permettent de le considĂ©rer comme tel, puisquâil est possible quâun Ă©noncĂ© soit vrai et quâon ne puisse pas le dĂ©montrer20. Nous voyons ainsi que le rejet spinoziste de cette sĂ©paration, prĂ©sent dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement, sâaccorde bien avec son rejet de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. 21 Ăthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans l ... 34Il faut nĂ©anmoins souligner que lâexclusion de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© ne fait pas de Spinoza un idĂ©aliste. DâaprĂšs lui, jamais lâĂȘtre des choses ne se rĂ©duit au fait pour elles dâĂȘtre pensĂ©es. MĂȘme si tout ce qui existe est nĂ©cessairement lâobjet dâune idĂ©e en Dieu21, ce nâest pas cela qui constitue lâĂȘtre formel de lâobjet, car Spinoza exclut catĂ©goriquement lâhypothĂšse dâun entendement crĂ©ateur22. Sa position pourrait ĂȘtre caractĂ©risĂ©e comme celle dâun rĂ©aliste mĂ©taphysique qui, en vertu de son inspiration constructiviste23, refuse le rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique. Cela signifie que tout en acceptant lâexistence indĂ©pendante dâune rĂ©alitĂ© extĂ©rieure Ă la pensĂ©e, Spinoza nie la fonction de cette rĂ©alitĂ© dans la production des idĂ©es ainsi que dans la dĂ©termination par soi seule de leur valeur de vĂ©ritĂ©. 24 Ăthique II, Proposition XL, scolie 2. 35Le fameux exemple de la quatriĂšme proportionnelle, utilisĂ© par Spinoza pour illustrer aussi bien les diffĂ©rences entre les modes de perception du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement § 23 et 24 que les genres de connaissance de lâĂthique24, illustre bien ce lien indissociable entre ce quâon affirme et les raisons qui prouvent ce quâon affirme dans lâidĂ©e vraie. En effet, le mĂȘme rĂ©sultat peut ĂȘtre atteint par des procĂ©dĂ©s cognitifs qui divergent qualitativement, et cette divergence quant Ă la maniĂšre de parvenir au rĂ©sultat permet de poser les uns et dâexclure les autres de la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. 36La simple application aveugle dâune rĂšgle quâon a apprise par ouĂŻ-dire mais dont la raison nous Ă©chappe premier mode de perception, ou qui a Ă©tĂ© trouvĂ©e par des expĂ©riences particuliĂšres non guidĂ©es par la raison, et gĂ©nĂ©ralisĂ©e ensuite dâune façon abusive, sans que nous puissions comprendre la validitĂ© de la rĂšgle et la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat obtenu second mode de perception, conduit Ă des affirmations gratuites et incertaines qui ne peuvent pas ĂȘtre qualifiĂ©es de vraies. MĂȘme si lâapplication de la rĂšgle nous mĂšne au rĂ©sultat correct », la simple impossibilitĂ© de rendre compte du chemin qui y conduit lâexclut de la vĂ©ritĂ©. Ces modes de perception, qui font partie du premier genre de connaissance dans lâĂthique, sont inadĂ©quats et par consĂ©quent non-vrais. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre s ... 37Par contre, lâapplication de la rĂšgle comprise Ă partir des propriĂ©tĂ©s communes des nombres proportionnels troisiĂšme mode de perception, second genre de connaissance, ou lâinfĂ©rence directe de la quatriĂšme proportionnelle Ă partir de lâintuition du rapport entre le premier et le second nombre quatriĂšme mode de perception, troisiĂšme genre de connaissance, Ă©tant de procĂ©dĂ©s qui peuvent rendre compte du chemin qui les mĂšne nĂ©cessairement au rĂ©sultat, appartiennent Ă la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. Ainsi, il ne suffit pas de suivre aveuglĂ©ment une rĂšgle qui nous mĂšne au rĂ©sultat correct pour Ă©noncer des propositions vraies. Il faut aussi comprendre la nĂ©cessitĂ© de la rĂšgle, cette comprĂ©hension Ă©tant la condition mĂȘme pour la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat25. Comparaison avec Descartes 38Pour mieux saisir lâoriginalitĂ© de la pensĂ©e de Spinoza, il est intĂ©ressant de rapprocher ce quâil affirme dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement de ce que Descartes soutient dans ses MĂ©ditations MĂ©taphysiques. 39Nous trouvons dans les MĂ©ditations deux passages qui illustrent la position de Descartes Ă propos du principe de connaissance ». Le premier se trouve au dĂ©but de la TroisiĂšme MĂ©ditation 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ćuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold ... Mais il y avait encore une autre chose que jâassurais, et quâĂ cause de lâhabitude que jâavais Ă la croire, je pensais apercevoir trĂšs clairement, quoique vĂ©ritablement je ne lâaperçusse point, Ă savoir quâil y avait des choses hors de moi, dâoĂč procĂ©dait ces idĂ©es, et auxquelles elles Ă©taient tout Ă fait semblables. Et câĂ©tait en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©, ce nâĂ©tait aucune connaissance que jâeusse, qui fĂ»t cause de la vĂ©ritĂ© de mon jugement si verum judicabam, id non ex vi meae percepcionis contingebat26. 40Dans ce passage Descartes admet que si ce quâil assurait sâaccordait effectivement avec la rĂ©alitĂ©, son jugement serait vrai, malgrĂ© lâabsence dâune perception claire et distincte de ce quâil affirmait. Son jugement serait vrai non par la force ex vi de sa perception, mais, pourrait-on dire, grĂące Ă une rencontre hasardeuse avec la rĂ©alitĂ©. Son hĂ©sitation câĂ©tait en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©... » ne porte pas sur la lĂ©gitimitĂ© de considĂ©rer un jugement de ce type comme vrai, mais plutĂŽt sur la possibilitĂ© de reconnaĂźtre ou dĂ©terminer cette vĂ©ritĂ©. Le jugement serait, absolument parlant, vrai, mais lâabsence de clartĂ© et de distinction lâempĂȘcherait de connaĂźtre sa vĂ©ritĂ©. 41Spinoza, quant Ă lui, nâhĂ©site pas Ă considĂ©rer un tel jugement, de par lâabsence mĂȘme dâune perception adĂ©quate de ce qui est affirmĂ©, comme Ă©tant hors de la sphĂšre des jugements vrais. Et cela mĂȘme si ce quâil affirme sâaccorde avec la rĂ©alitĂ©. Pour lui, un jugement dont la vĂ©ritĂ© ne dĂ©pend en rien de la puissance explicative de la pensĂ©e ne peut pas ĂȘtre qualifiĂ© de vrai ». Sa seule hĂ©sitation, dont jâindiquerai ensuite le sens possible, porte sur la façon de dĂ©signer ce jugement, hĂ©sitant entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » sa pensĂ©e...est fausse ou, si lâon prĂ©fĂšre, nâest pas vraie, encore que Pierre existe effectivement. » 42Chez Descartes, lâabsence de clartĂ© et de distinction, câest-Ă -dire du critĂšre de vĂ©ritĂ©, empĂȘche la reconnaissance de la vĂ©ritĂ©, mais le jugement reste, malgrĂ© cela, vrai. Il y a dissociation entre ce qui identifie et ce qui rend un jugement vrai. Chez Spinoza, lâabsence dâadĂ©quation, câest-Ă -dire de la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de lâidĂ©e vraie, empĂȘche que le jugement puisse ĂȘtre, au sens pleinement spinoziste, vrai, et a fortiori quâil puisse y avoir une reconnaissance quelconque de sa vĂ©ritĂ©. 43Lâautre passage de Descartes se trouve dans la QuatriĂšme MĂ©ditation, dans le contexte dâune discussion Ă propos du bon usage du libre arbitre 27 AT-IX-48. Or si je mâabstiens de donner mon jugement sur une chose, lorsque je ne la conçois pas avec assez de clartĂ© et de distinction, il est Ă©vident que jâen use fort bien, et que je ne suis point trompĂ© ; mais si je me dĂ©termine Ă la nier, ou assurer, alors je ne me sers plus comme je dois de mon libre arbitre ; et si jâassure ce qui nâest pas vrai, il est Ă©vident que je me trompe ; mĂȘme aussi, encore que je juge selon la vĂ©ritĂ©, cela nâarrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir...27 44Ici Descartes affirme clairement quâun jugement qui sâaccorderait par hasard avec la rĂ©alitĂ© ne laisserait pas dâĂȘtre un jugement vrai. Sâil le rapproche dâun jugement faux, il ne va pas jusquâĂ le qualifier de faux ou de non-vrai, comme le fait Spinoza. Ce rapprochement vise Ă attirer lâattention sur le fait quâun jugement qui par hasard se trouve ĂȘtre vrai renvoie, tout comme un jugement faux, Ă un mauvais usage du libre arbitre. Mais ce jugement ne laisse pas dâĂȘtre vrai, mĂȘme sâil trouve Ă sa racine le mĂȘme mauvais usage du libre arbitre qui engendre la faussetĂ©. Nous voyons ainsi comment chez Descartes, contrairement Ă ce qui se passe chez Spinoza, câest bien la prĂ©sence de lâobjet qui a la fonction de rendre le jugement vrai et comment lâabsence dâĂ©vidence ne le rend pas faux mais seulement douteux. Cela montre que lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale sâaccompagne du principe de connaissance », et que lâexclusion de lâun entraĂźne celle de lâautre. Le refus du principe de bivalence » et le problĂšme de la valeur de vĂ©ritĂ© de lâimagination 45En consonance avec le refus de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste du principe de correspondance et du principe de connaissance, lâhĂ©sitation de Spinoza entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » dans le § 69 suggĂšre encore, au moins implicitement, une possible rupture avec le principe de bivalence, faisant basculer ainsi la dichotomie traditionnelle du vrai et du faux. En effet, dans ce paragraphe du TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement, Spinoza suggĂšre une distinction entre trois valeurs de vĂ©ritĂ© le vrai, le non-vrai et le faux. Cette tripartition entraĂźne une asymĂ©trie dans les rapports entre adĂ©quation et vĂ©ritĂ©, dâune part, et inadĂ©quation et faussetĂ©, dâautre part. Si toute idĂ©e adĂ©quate est nĂ©cessairement vraie et vice-versa, cette rĂ©ciprocitĂ© nâarrive point dans le rapport entre inadĂ©quation et faussetĂ©. Bien que toute idĂ©e fausse soit nĂ©cessairement inadĂ©quate, toute idĂ©e inadĂ©quate nâest pas nĂ©cessairement fausse, sans que cela signifie que ces idĂ©es soient vraies. Dans ce cas, le fait pour une idĂ©e de ne pas ĂȘtre vraie nâimplique pas quâelle soit fausse. La ligne de partage essentielle se fait entre lâidĂ©e adĂ©quate et lâidĂ©e inadĂ©quate, celle-ci pouvant ĂȘtre fausse ou simplement non-vraie. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinozaâs Theory of Truth », in Sh ... 29 Ăthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Ăthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Ăthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 46Certains interprĂštes ont signalĂ© la prĂ©sence de cette distinction dans le § 69, tout en affirmant ensuite quâil nây en a aucune trace dans lâĂthique28. NĂ©anmoins, je voudrais juste indiquer, pour finir, comment cette distinction entre lâidĂ©e inadĂ©quate non-vraie et lâidĂ©e inadĂ©quate fausse permet dâĂ©claircir dâune maniĂšre satisfaisante une ambiguĂŻtĂ© prĂ©sente dans les affirmations de lâĂthique concernant le rapport entre la faussetĂ© et la connaissance imaginative, connaissance qui est constituĂ©e exclusivement par des idĂ©es qui sont toujours inadĂ©quates et confuses29. En effet, Spinoza affirme, dâune part, que cette connaissance est lâunique cause de la faussetĂ©30. Dâautre part, il affirme que les imaginations de lâĂme, considĂ©rĂ©es en elles-mĂȘmes, ne contiennent aucune erreur »31 ; ou encore, que la prĂ©sence dâune idĂ©e vraie peut supprimer lâerreur causĂ©e par une connaissance imaginative sans supprimer ce quâil y a de positif dans cette mĂȘme connaissance32. Or, il est extrĂȘmement significatif que dans lâĂthique Spinoza ne qualifie jamais de vraie une idĂ©e imaginative. Dans ce dernier passage, mĂȘme sâil lui arrive de parler dâune positivitĂ© de lâidĂ©e imaginative qui nâest pas fausse, il ne va pas jusquâĂ qualifier cette idĂ©e, dans son rapport Ă lâĂąme humaine, comme vraie, ce quâil nâaurait pas pu faire sâil nâavait pas distinguĂ© entre lâidĂ©e inadĂ©quate non-vraie et lâidĂ©e inadĂ©quate fausse. 33 Pour la distinction entre lâobjet directement reprĂ©sentĂ© et lâobjet indirectement reprĂ©sentĂ© par lâ ... 34 Ăthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce nâest pas par lâidĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir quâelle sâaccorde avec lâa ... 36 Cette idĂ©e est lâĂ©quivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt dâun accord entre des ... 47Si nous nous rappelons que les idĂ©es inadĂ©quates de lâimagination sont les idĂ©es des affections du corps humain causĂ©es par les corps extĂ©rieurs, et que ces idĂ©es, qui indiquent directement lâĂ©tat du corps humain, nous permettent aussi de percevoir indirectement la cause extĂ©rieure de cet Ă©tat33, nous constaterons que lâidĂ©e inadĂ©quate non-vraie est celle qui, tout en sâaccordant, grĂące au parallĂ©lisme, avec son corrĂ©lat physique, Ă savoir lâaffection du corps, ne lâindique que trĂšs confusĂ©ment. Bien quâelle sâaccorde avec lâaffection, elle ne peut pas lâexpliquer par ses causes. En effet, lâaffection du corps est dĂ©terminĂ©e par une sĂ©rie infinie de causes finies. Dans la mesure oĂč lâĂąme humaine nâest quâune partie de lâentendement infini de Dieu, elle nâest pas capable de connaĂźtre la totalitĂ© infinie de cette sĂ©rie. Ainsi, lâidĂ©e dâaffection, considĂ©rĂ©e exclusivement dans son rapport Ă lâĂąme humaine, est nĂ©cessairement comme une consĂ©quence dĂ©tachĂ©e de ses prĂ©misses », câest-Ă -dire inadĂ©quate et confuse34. Son inadĂ©quation irrĂ©ductible est suffisante pour lâexclure de la vĂ©ritĂ©, tandis que son accord fortuit », câest-Ă -dire non justifiĂ© par lâidĂ©e35, avec son corrĂ©lat physique, sans ĂȘtre suffisant pour la dĂ©terminer comme vraie, suffit pour lâexclure de la faussetĂ©36. LâidĂ©e inadĂ©quate fausse, pour sa part, est lâidĂ©e dâaffection qui, outre son inadĂ©quation et confusion, ne sâaccorde pas Ă lâobjet indirect auquel elle renvoie le corps extĂ©rieur qui est cause de lâaffection. Si Spinoza soutenait exclusivement une thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, il devrait dĂ©signer le premier aspect des idĂ©es imaginatives comme vrai, ce quâil ne fait pas. Sâil soutenait exclusivement une certaine conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, lâinadĂ©quation coĂŻnciderait avec la faussetĂ©, et il ne pourrait pas se rĂ©fĂ©rer Ă la positivitĂ© des idĂ©es inadĂ©quates de lâimagination, ce quâil fait pourtant. Mais, si la vĂ©ritĂ© naĂźt de la conjonction entre adĂ©quation et correspondance, conjonction rendue possible par lâexclusion de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, il est possible de considĂ©rer comme fausse lâidĂ©e inadĂ©quate qui ne sâaccorde pas avec son objet indirect, et simplement comme non-vraie celle qui sâaccorde avec son objet direct. 48Ainsi, nous pouvons conclure que câest lâexclusion de lâinterprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© et, dâune maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, la tendance Ă refuser les principes du rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique, qui permet Ă la pensĂ©e spinoziste de dissoudre la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ© et de rendre compatible les deux propriĂ©tĂ©s de lâidĂ©e vraie. Il reste toutefois que rendre compatibles ces deux propriĂ©tĂ©s nâest pas encore montrer la nĂ©cessitĂ© de leur liaison. Pour expliciter comment et pourquoi la convenientia est une propriĂ©tĂ© nĂ©cessairement liĂ©e Ă lâadaequatio, il faudrait examiner la doctrine du parallĂ©lisme et la fonction exercĂ©e par la substance absolue comme fondement de la complĂ©mentaritĂ© entre les deux aspects de la vĂ©ritĂ©. Cette tĂąche, nĂ©anmoins, dĂ©passe largement les objectifs et limites de cet article. Landim, R., A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, volume VI, n° 2, abril 1983. Haut de page Bibliographie AlquiĂ©, F., Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ĂpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981. Curley, E., Spinozaâs Metaphysics An Essay in interpretation, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1969. Curley, E., Spinoza on Truth », Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, n° 1, March 1994. Descartes, R., Ćuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, 3 tomes, Garnier, Paris, 1973. Descartes, R., Ćuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897-1909 ; rééd. Vrin-CNRS, 11 vol., 1964-1974. Dummett, M., Philosophie de la Logique, Ăditions de Minuit, coll. Propositions, Paris, 1991. Gleizer, M. A., Verdade e certeza em Espinosa, ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. Gleizer, M. A., Imaginação, Verdade e Falsidade na Ătica de Espinosa ; dissertação de mestrado defendida no departamento de Filosofia da UFRJ, Rio de Janeiro, 1987 inĂ©dita. Landim, R., La notion de vĂ©ritĂ© dans lâĂthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989. Landim, R., Significado e verdade », SĂntese, nÂș 32, dezembro 1984. Parkinson, G. H. R., Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinozaâs Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978. Della Rocca, M., Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza ; Oxford University Press, 1996. Spinoza, B., Spinoza Opera, ed. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. Spinoza, B., Ăthique, prĂ©sentĂ© et traduit par Bernard Pautrat, Ăditions du Seuil, Paris, 1999. Spinoza, B., Ăthique, Ă©dition bilingue, trad. et notes de Ch. Appuhn, J. Vrin, Paris, 1983. Spinoza, B., TraitĂ© de la RĂ©forme de lâEntendement, trad. de A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984. Haut de page Notes 1 Il [Cherbury] examine ce que câest que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je nâen ai jamais doutĂ©, me semblant que câest une notion si transcendantalement claire, quâil est impossible de lâignorer en effet, on a bien des moyens pour examiner une balance avant que de sâen servir, mais on nâen aurait point pour apprendre ce que câest que la vĂ©ritĂ©, si on ne la connaissait de nature. Car quelle raison aurions-nous de consentir Ă ce qui nous lâapprendrait, si nous ne savions quâil fĂ»t vrai, câest-Ă -dire, si nous ne connaissions la vĂ©ritĂ© ? Ainsi on peut bien expliquer quid nominis Ă ceux qui nâentendent pas la langue, et leur dire que ce mot vĂ©ritĂ©, en sa propre signification, dĂ©note la conformitĂ© de la pensĂ©e avec lâobjet, mais lorsquâon lâattribue aux choses qui sont hors de la pensĂ©e, il signifie seulement que ces choses peuvent servir dâobjets Ă des pensĂ©es vĂ©ritables, soit aux nĂŽtres, soit Ă celles de Dieu; mais on ne peut donner aucune dĂ©finition de logique qui aide Ă connaĂźtre sa nature » R. Descartes, Ćuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, Garnier, Paris, 1973, t. II, p. 144. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. 3 Ăthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans lâĂthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989, p. 123. Il faut remarquer que Landim semble distinguer dans son article entre ce qui constitue proprement la vĂ©ritĂ© la correspondance et ce qui nous permet de la reconnaĂźtre la cohĂ©rence, puisquâil affirme que la cohĂ©rence est ce par quoi la vĂ©ritĂ© sâimpose Ă lâhomme comme correspondance. Bref, au lieu dâune coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, il sâagit plutĂŽt dâune distinction entre la dĂ©finition et le critĂšre de vĂ©ritĂ©. Or, si lâon pose que la correspondance Ă©puise la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, Ă©tant donnĂ©e lâimpossibilitĂ© de comparer lâidĂ©e avec son objet pour vĂ©rifier la satisfaction de cet accord, il faudra chercher une propriĂ©tĂ© intrinsĂšque Ă la pensĂ©e qui puisse lĂ©gitimement lâattester. Dans ce cas, nĂ©anmoins, cette propriĂ©tĂ© sera distincte de la propriĂ©tĂ© dâĂȘtre vraie et il y aura dissociation entre ce qui rend et ce qui identifie une idĂ©e vraie. Nous sommes ainsi ramenĂ©s Ă la position cartĂ©sienne du problĂšme de la vĂ©ritĂ©. La dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă©tant transcendentalement claire », le problĂšme consiste Ă trouver un critĂšre ou signe de la vĂ©ritĂ© et Ă prouver sa validitĂ©. Par contre, si, comme le fait Spinoza, la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie est posĂ©e comme faisant partie de la dĂ©finition mĂȘme de la vĂ©ritĂ©, câest-Ă -dire sâil nây a pas de vĂ©ritĂ© sans justification rationnelle seule lâidĂ©e adĂ©quate qui porte en elle la complĂ©tude de ses causes ou raisons peut ĂȘtre vraie, alors on peut dire que cette propriĂ©tĂ© non seulement permet la reconnaissance de la vĂ©ritĂ© mais aussi quâelle appartient Ă la nature de lâidĂ©e vraie raison pour laquelle celle-ci nâa pas besoin dâun signe extrinsĂšque pour ĂȘtre reconnue. Câest pour cette raison quâau lieu de parler de coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, je parlerai de complĂ©mentaritĂ© entre lâadaequatio cohĂ©rence et la convenientia correspondance dans la constitution du concept spinoziste de vĂ©ritĂ©. 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ĂpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance. Cette position, adoptĂ©e par Curley dans son livre Spinozaâs Metaphysics p. 56, p. 122â126, a Ă©tĂ© revue dans son article Spinoza on Truth », in Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, no 1, March 1994. Dans cet article, il soutient lâexistence dans la pensĂ©e de Spinoza de tendances en conflit » entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 8 En particulier, il nâest pas possible de dĂ©velopper ici lâanalyse dĂ©taillĂ©e de la notion dâidĂ©e adĂ©quate Ă©laborĂ©e par Spinoza dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement et dans lâĂthique, ni de justifier lâinterprĂ©tation adoptĂ©e de cette notion comme renvoyant Ă une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la prouvent et, par lĂ , Ă une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. Pour ces analyses et cette justification je renvoie au deuxiĂšme chapitre de mon livre Verdade e Certeza em Espinosa Ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. 9 Ăthique I, axiome VI. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre lâidĂ©e vraie et lâidĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot âvraieâ se rapporte seulement Ă lâaccord de lâidĂ©e avec son objet, tandis que le mot âadĂ©quateâ se rapporte Ă la nature de lâidĂ©e mĂȘme » GIV/270. 11 GII/26. 12 Cf. Ăthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Ăthique II, Proposition VIII ; Ăthique V, Proposition XXIX, scolie. 13 Selon Spinoza, le contraste entre lâexistence Ă©ternelle et lâexistence temporelle nâest pas un contraste entre lâexistence possible et lâexistence actuelle, mais entre deux types dâexistence actuelle. LâactualitĂ© Ă©ternelle de lâessence dâun mode fini qui nâexiste pas dans le temps nâest que la propriĂ©tĂ© actuelle qui appartient Ă lâattribut divin de produire nĂ©cessairement ce mode quand les conditions sont remplies. Cette propriĂ©tĂ© est une combinaison particuliĂšre des lois de la nature. 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Ăthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, dĂ©monstration. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 17 Bien que la substitution de lâĂ©noncĂ© dĂ©finitionnel par lâaxiomatique ne soit pas dĂ©pourvue dâimportance, elle ne signifie pas la suppression de la correspondance comme lâun des Ă©lĂ©ments constitutifs de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Pour cette raison, et pour faciliter lâexposition, jâai pris la libertĂ© de maintenir la dĂ©signation traditionnelle de dĂ©finition nominale pour renvoyer Ă cet Ă©lĂ©ment. 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 19 GII/124. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, n° 2, avril 1983 ; et Significado e verdade », SĂntese, n° 32, dĂ©cembre 1984. 21 Ăthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de lâentendement. 24 Ăthique II, Proposition XL, scolie 2. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre suivre une rĂšgle en connaissant ou en ignorant sa nĂ©cessitĂ©, de ce que Spinoza soutient Ă propos de la distinction intrinsĂšque, du point de vue Ă©thique, entre la conduite du sage et celle de lâignorant par rapport aux principes Ă©thiques. Le sage et lâignorant peuvent avoir une mĂȘme conduite, accomplir une mĂȘme action dâun point de vue extĂ©rieur tout en Ă©tant radicalement distincts du point de vue de la dĂ©termination intĂ©rieure. Ainsi, lâun interprĂšte une rĂšgle de vie comme une loi morale et est dĂ©terminĂ© Ă lâobĂ©ir par la peur du chĂątiment et lâespoir dâune rĂ©compense ; lâautre est au-dessus de la loi, câest-Ă -dire quâil est dĂ©terminĂ© Ă suivre cette rĂšgle de vie par la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© par laquelle elle est liĂ©e Ă ses effets immanents, et par la comprĂ©hension de son utilitĂ© comme moyen pour parvenir Ă la libertĂ© et au bonheur voir lettre XIX Ă Blyenbergh et Ăthique IV, Propositions LIX et LXIII. Le premier est esclave des passions tristes engendrĂ©es par sa connaissance inadĂ©quate, lâautre est un homme libre qui agit dĂ©terminĂ© par sa connaissance adĂ©quate et par les affects actifs qui en dĂ©coulent joie et amour intellectuel. De mĂȘme quâil ne suffit pas de parvenir Ă une conclusion correcte en suivant une rĂšgle dont on ignore la nĂ©cessitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©, de mĂȘme il ne suffit pas de conformer notre conduite Ă une loi dont on ignore la nĂ©cessitĂ© et lâutilitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de lâactivitĂ© Ă©thique et de la libertĂ©. La simple conformitĂ©, Ă lâobjet ou Ă la rĂšgle, dĂ©tachĂ©e des raisons qui la justifient, est Ă©galement insuffisante dans les deux cas. Ce rapprochement indique â sans que nous puissions lâapprofondir ici â lâextrĂȘme importance qui sera accordĂ©e Ă la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de lâidĂ©e vraie adaequatio pour fonder la supĂ©rioritĂ© Ă©thique du sage face Ă lâignorant. 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ćuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897â1909 ; réédition Vrin-CNRS, 11 vol., 1964â1974. 27 AT-IX-48. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinozaâs Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978, p. 44, et M. Della Rocca, Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza, Oxford University Press, 1996, p. 109. 29 Ăthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Ăthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Ăthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 33 Pour la distinction entre lâobjet directement reprĂ©sentĂ© et lâobjet indirectement reprĂ©sentĂ© par lâidĂ©e dâaffection, voir Ăthique II, Proposition XVI, et ses deux corollaires. 34 Ăthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce nâest pas par lâidĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir quâelle sâaccorde avec lâaffection, câest-Ă -dire quâelle indique effectivement la maniĂšre dont nous sommes affectĂ©s par les choses extĂ©rieures, mais par notre connaissance adĂ©quate de lâorigine et de la nature de la connaissance imaginative. 36 Cette idĂ©e est lâĂ©quivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt dâun accord entre des individus qui se rencontrent, cet accord entre leurs natures Ă©tant cause de joie, câest-Ă -dire dâune augmentation positive de puissance. NĂ©anmoins, cet accord et cette positivitĂ© ne sont pas suffisants pour caractĂ©riser ces individus comme des individus actifs, de mĂȘme que la positivitĂ© de lâidĂ©e inadĂ©quate et son accord fortuit » avec lâaffection du corps ne sont pas suffisants pour la caractĂ©riser comme vraie. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne, 5 2011, 119-135. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne [En ligne], 5 2011, mis en ligne le 03 fĂ©vrier 2013, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Droits dâauteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
Riennâest plus fourbe et trompeur que la vĂ©ritĂ©. Pourquoi ? Parce que la vĂ©ritĂ© nâexiste pas. Ce que nous croyons savoir nâest en fait que le fruit dâune construction mentale dont le seul but est de conforter nos certitudes dĂ©jĂ acquises. DĂ©monstration dans cette vidĂ©o aussi Ă©tonnante que drĂŽle et instructive.
Question Y a-t-il une vĂ©ritĂ© absolue / universelle ? RĂ©ponse Pour comprendre sâil y a une vĂ©ritĂ© absolue / universelle, commençons par dĂ©finir ce quâest la vĂ©ritĂ©. DâaprĂšs le dictionnaire, il sâagit de la conformitĂ© aux faits ou Ă la rĂ©alitĂ© ; une affirmation prouvĂ©e ou acceptĂ©e comme vraie ». Certaines personnes affirment que la vĂ©ritĂ© nâexiste pas, mais quâil nây a que des perceptions et opinions. Dâautres dĂ©fendent au contraire quâil doit y avoir une vĂ©ritĂ© absolue. Une position est quâil nây a pas dâabsolus qui dĂ©finissent la vĂ©ritĂ©. Ses partisans croient que tout est relatif et que la vĂ©ritĂ© nâexiste donc pas rĂ©ellement. De ce fait, il nây a en fin de compte pas dâabsolus moraux ni aucune autoritĂ© pour dĂ©cider si une action est positive ou nĂ©gative, bonne ou mauvaise. On aboutit donc Ă une Ă©thique de situation », lâidĂ©e selon laquelle le bien et le mal dĂ©pendent de la situation. Rien nâest juste ni faux, mais ce qui semble juste Ă un moment donnĂ© et dans une situation donnĂ©e lâest. Une telle Ă©thique de situation produit une mentalitĂ© et un mode de vie subjectifs, axĂ©s autour du sentiment, aux effets dĂ©vastateurs sur la sociĂ©tĂ© et les personnes. Câest le post-modernisme, qui ouvre la voie Ă une sociĂ©tĂ© dans laquelle toutes les valeurs, croyances, modes de vie et vĂ©ritĂ©s ont la mĂȘme validitĂ©. La position opposĂ©e est quâil y a des vĂ©ritĂ©s et normes absolues, qui dĂ©finissent ce qui est vrai et ce qui ne lâest pas. Par consĂ©quent, nos actes peuvent ĂȘtre jugĂ©s bons ou mauvais en fonction de ces normes absolues. Sâil nây avait ni vĂ©ritĂ©, ni normes absolues, ce serait le chaos. Prenons la loi de la gravitĂ©, par exemple si elle nâĂ©tait pas absolue, nous ne serions pas certains de pouvoir nous tenir debout ou de nous asseoir Ă un endroit donnĂ© avant dâavoir essayĂ©. Ou encore, si 2+2 ne faisaient pas toujours 4, les effets sur la civilisation seraient dĂ©sastreux. Les lois scientifiques et physiques nâauraient plus de sens et le commerce serait impossible. Quelle pagaille ce serait ! Heureusement, 2+2=4. La vĂ©ritĂ© absolue existe et elle peut ĂȘtre dĂ©couverte et comprise. Lâaffirmation-mĂȘme quâil nâexiste pas de vĂ©ritĂ© absolue est illogique. Pourtant, aujourdâhui, il en est beaucoup qui adhĂšrent Ă un relativisme culturel niant toute vĂ©ritĂ© absolue. Une bonne question Ă poser Ă ceux qui prĂ©tendent quâil nây a pas de vĂ©ritĂ© absolue est En ĂȘtes-vous absolument certain ? » Sâils rĂ©pondent oui, il sâagit dâune affirmation absolue, qui implique donc lâexistence de vĂ©ritĂ©s absolues. Cela revient Ă dire que lâabsence de vĂ©ritĂ© absolue est la seule et unique vĂ©ritĂ© absolue. LâidĂ©e selon laquelle il nây a aucune vĂ©ritĂ© absolue et universelle pose aussi dâautres problĂšmes logiques, en plus de la contradiction interne. Dâabord lâhomme, ayant un esprit fini et une connaissance limitĂ©e, ne peut logiquement faire dâaffirmation nĂ©gative absolue. Par exemple, on ne peut en toute logique affirmer quâil nâexiste pas de Dieu mĂȘme si beaucoup de personnes le font, car pour cela, il faudrait dĂ©tenir une connaissance absolue de lâunivers entier, dâun de ses confins Ă lâautre. Ă partir de lĂ , la seule affirmation rationnelle possible serait Avec ma connaissance limitĂ©e, je ne crois pas quâil y ait de Dieu. » Un autre problĂšme est que la nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle ne correspond pas Ă ce que notre conscience, notre expĂ©rience et notre observation du monde rĂ©el nous rĂ©vĂšle. Si la vĂ©ritĂ© absolue nâexiste pas, alors rien nâest fondamentalement bon ou mauvais. Ce qui est bon » pour vous ne lâest pas forcĂ©ment pour moi. Si ce relativisme semble sĂ©duisant de prime abord, il implique que nâimporte qui fixe ses propres rĂšgles de vie et fasse ce qui lui semble bon. Ă partir de lĂ , il est inĂ©vitable que les rĂšgles des uns entrent en conflit avec celles des autres. Que se passerait-il, par exemple, si je dĂ©crĂ©tais juste » en ce qui me concerne de ne pas respecter les feux tricolores, mĂȘme quand ils sont rouges ? Je mettrais en danger la vie dâautrui. Ou encore, je pourrais estimer juste de vous voler, mais vous ne seriez pas dâaccord. Nos notions du bien et du mal seraient clairement en dĂ©saccord. Sâil nây avait ni vĂ©ritĂ© absolue, ni normes morales valables pour tous, alors on ne pourrait ĂȘtre sĂ»r de rien. Tout un chacun serait libre de faire ce quâil veut tuer, violer, voler, mentir, tricher, etc., sans personne pour le condamner. Il nây aurait ni gouvernement, ni lois, ni justice, puisquâon ne pourrait pas mĂȘme dĂ©terminer que la majoritĂ© a le droit de dĂ©terminer et dâimposer ses normes Ă la minoritĂ©. Un monde sans absolus serait le monde le plus horrible quâon puisse sâimaginer. Dâun point de vue spirituel, on aboutit Ă une confusion religieuse il nây a aucune seule vraie religion et il nâest pas possible de se mettre en rĂšgle avec Dieu. Toutes les religions seraient donc fausses, puisquâelles ont toutes des revendications absolues sur la vie aprĂšs la mort. Il nâest pas rare aujourdâhui de trouver des gens qui tiennent deux religions diamĂ©tralement opposĂ©es pour Ă©galement vraies », mĂȘme si elles affirment toutes deux ĂȘtre le chemin exclusif vers le ciel tout en enseignant des vĂ©ritĂ©s » totalement opposĂ©es. Ceux qui ne croient pas en une vĂ©ritĂ© absolue ignorent ces revendications et adhĂšrent Ă un universalisme tolĂ©rant qui affirme que toutes les religions se valent et quâelles mĂšnent toutes au ciel. Les partisans de cette vision du monde sâopposent avec vĂ©hĂ©mence aux chrĂ©tiens Ă©vangĂ©liques qui croient que, comme le dit la Bible, JĂ©sus est le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie », quâil est la manifestation ultime de la vĂ©ritĂ© et le seul chemin qui mĂšne au ciel Jean La tolĂ©rance est devenue la vertu cardinale de notre sociĂ©tĂ© post-moderne, le seul absolu. Par consĂ©quent, lâintolĂ©rance est le seul mal. Toute croyance dogmatique, surtout en une vĂ©ritĂ© absolue, est considĂ©rĂ©e comme intolĂ©rante, le pĂ©chĂ© ultime. Ceux qui nient lâexistence de toute vĂ©ritĂ© absolue disent souvent que chacun peut croire ce quâil veut, tant quâil nâessaie pas dâimposer ses croyances aux autres. Mais cette position est en elle-mĂȘme une croyance absolue, que ceux qui la dĂ©fendent essaient clairement dâimposer aux autres. Ils dĂ©finissent une norme comportementale et insistent que tous la suivent, violant ainsi leurs propres principes par une nouvelle auto-contradiction. Ceux qui dĂ©fendent cette position ne veulent tout simplement pas ĂȘtre tenus pour responsables de leurs actes. Sâil y a une vĂ©ritĂ© absolue, il y a des valeurs morales absolues, et nous sommes donc tenus Ă les respecter. La nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle et le relativisme culturel qui en dĂ©coule sont la consĂ©quence logique de lâadhĂ©sion de la sociĂ©tĂ© Ă la thĂ©orie de lâĂ©volution comme explication de lâorigine de la vie. Si lâĂ©volution naturaliste est vraie, alors la vie nâa pas de sens, nous nâavons aucune raison dâĂȘtre et il nây a pas de valeurs morales absolues. DĂšs lors, lâhomme est libre de mener sa vie comme il lâentend et nâest responsable dâaucun de ses actes. Pourtant, quelle que soit la virulence avec laquelle les hommes pĂ©cheurs nient lâexistence de Dieu et de la vĂ©ritĂ© absolue, ils ne sâen tiendront pas moins tous un jour en jugement devant lui. La Bible dĂ©clare car ce que lâon peut connaĂźtre de Dieu est Ă©vident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaĂźtre. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance Ă©ternelle et sa divinitĂ©, se voient depuis la crĂ©ation du monde, elles se comprennent par ce quâil a fait. Ils sont donc inexcusables, puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donnĂ© la gloire quâil mĂ©ritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montrĂ© de reconnaissance ; au contraire, ils se sont Ă©garĂ©s dans leurs raisonnements et leur cĆur sans intelligence a Ă©tĂ© plongĂ© dans les tĂ©nĂšbres. Ils se vantent dâĂȘtre sages, mais ils sont devenus fous. » Romains Y a-t-il des preuves de lâexistence dâune vĂ©ritĂ© absolue ? Oui. Il y a dâabord la conscience humaine, qui nous dit que le monde devrait fonctionner dâune certaine maniĂšre, que certaines choses sont bonnes et dâautres mauvaises. Elle nous convainc que la souffrance, la famine, le viol, la souffrance et la mĂ©chancetĂ© sont des choses mauvaises, mais que lâamour, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la compassion et la paix sont de bonnes choses auxquelles nous devons aspirer, et ce universellement, Ă toutes les Ă©poques et dans toutes les cultures. La Bible dĂ©crit le rĂŽle de la conscience humaine en Romains Quand des non-Juifs qui nâont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi Ă eux-mĂȘmes, bien quâils nâaient pas la loi. Ils montrent que lâĆuvre de la loi est Ă©crite dans leur cĆur, car leur conscience en rend tĂ©moignage et leurs pensĂ©es les accusent et les dĂ©fendent tour Ă tour. Câest ce qui paraĂźtra le jour oĂč, conformĂ©ment Ă lâĂvangile que je prĂȘche, Dieu jugera par JĂ©sus-Christ le comportement secret des hommes. » La seconde preuve de lâexistence dâune vĂ©ritĂ© absolue est la science. Il sâagit tout simplement de la poursuite de la connaissance, de lâĂ©tude de ce que nous savons et de la quĂȘte dâun plus grand savoir. Or donc, toute recherche scientifique est forcĂ©ment fondĂ©e sur la croyance en des vĂ©ritĂ©s objectives dans ce monde, qui peuvent ĂȘtre dĂ©couvertes et prouvĂ©es. Sans absolus, quây aurait-il Ă Ă©tudier ? Comment saurions-nous que les dĂ©couvertes scientifiques sont vraies ? En fait, les lois mĂȘmes de la science se fondent sur lâexistence dâune vĂ©ritĂ© absolue. La troisiĂšme preuve de lâexistence dâune vĂ©ritĂ© absolue / universelle est la religion. Toutes les religions du monde visent Ă dĂ©finir la vie et Ă lui donner un sens. Elles naissent de lâaspiration de lâhomme Ă quelque chose de plus que la simple existence. Par la religion, lâhomme cherche Dieu, un espoir pour lâavenir, le pardon des pĂ©chĂ©s, la paix au milieu de ses luttes et des rĂ©ponses Ă ses interrogations les plus profondes. La religion est la preuve que lâhumanitĂ© nâest pas quâun animal Ă©voluĂ©, mais quâil a Ă©tĂ© créé avec un dessein plus Ă©levĂ© par un CrĂ©ateur personnel qui a mis en lui le dĂ©sir de le connaĂźtre. Or, sâil y a un CrĂ©ateur, alors il devient la norme de la vĂ©ritĂ© absolue et câest son autoritĂ© qui lâĂ©tablit. Heureusement pour nous, ce CrĂ©ateur existe et il nous a rĂ©vĂ©lĂ© sa vĂ©ritĂ© par sa Parole, la Bible. La connaissance de la vĂ©ritĂ© absolue / universelle nâest possible que par une relation personnelle avec celui qui affirme ĂȘtre la VĂ©ritĂ© JĂ©sus-Christ. JĂ©sus a dĂ©clarĂ© ĂȘtre le seul chemin, la seule vĂ©ritĂ© et la seule vie Jean Le fait que la vĂ©ritĂ© absolue existe nous dirige vers la vĂ©ritĂ© de lâexistence dâun Dieu souverain, qui a créé les cieux et la terre et qui sâest rĂ©vĂ©lĂ© Ă nous afin que nous le connaissions personnellement par son Fils JĂ©sus-Christ. Câest la vĂ©ritĂ© absolue. 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LavĂ©ritĂ© semble alors ĂȘtre unique, universelle, objective : elle ne dĂ©pend pas du sujet, dâune culture, dâune maniĂšre de voir propre Ă chacun, comme si la vĂ©ritĂ© relevait de mon bon vouloir : il faudrait alors dire que le rĂ©el lui-mĂȘme dĂ©pendrait de mon bon vouloir ! Dire Ă chacun sa vĂ©ritĂ©, reviendrait Ă dire « Ă chacun sa rĂ©alitĂ© », ou, « autant de rĂ©alitĂ©s que de24 juin 2017 Naissance de Saint Jean-Baptiste Fr. Paul ExceptĂ© la Vierge Marie, Saint Jean-Baptiste est lâunique saint du calendrier romain dont on cĂ©lĂšbre la naissance, parce quâil fut Ă©troitement liĂ© au mystĂšre de lâIncarnation. On lâappelle le prĂ©curseur de JĂ©sus, c'est-Ă -dire celui qui a couru du latin precursus est en avant de JĂ©sus pour lui ouvrir la voie, pour prĂ©parer les cĆurs Ă sa venue. Ainsi lâavait dĂ©jĂ exprimĂ© son pĂšre Zacharie dans son cantique que nous chantons chaque matin aux Laudes Et toi, petit enfant, tu seras appelĂ© prophĂšte du TrĂšs-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui prĂ©parer les voies, pour donner Ă son peuple la connaissance du salut par la rĂ©mission de ses pĂ©chĂ©s » Lc 1, 76-77. Sa vie, comme celle de JĂ©sus a Ă©tĂ© une vĂ©ritable course toute consacrĂ©e au salut des Ăąmes. Il naĂźt six mois avant JĂ©sus. Sa naissance, annoncĂ©e par lâange Gabriel Ă la Vierge Marie est le signe que rien nâest impossible Ă Dieu » Lc 1, 37. Dieu a rĂ©alisĂ© ce qui Ă©tait humainement impossible quâune femme stĂ©rile et avancĂ©e en Ăąge donne naissance Ă un fils. En ce jour, prions pour tous les Ă©poux qui souffrent de la longue attente dâun enfant qui nâarrive pas. Le nom mĂȘme des parents de Jean-Baptiste, Ălisabeth Dieu a prĂȘtĂ© serment » et Zacharie Le Seigneur sâest souvenu » nous rappellent que Dieu nâabandonne jamais ceux qui se confient en lui. Le choix du nom Jean » pour lâenfant Ă©tonne lâentourage. Personne dans la famille de Zacharie ne porte ce nom. Il est trĂšs rare dans lâAncien Testament. Le choix du nom Jean » nâest donc pas liĂ© Ă la parentĂ©, mais Ă sa signification Dieu fait grĂące ». Dieu a fait grĂące Ă Zacharie et Ă Ălisabeth en leur accordant la naissance dâun fils, mais plus encore le nom de Jean annonce lâentrĂ©e dans un temps nouveau, dans le temps de la grĂące avec la naissance de JĂ©sus le Sauveur. Depuis le pĂ©chĂ© originel, notre humanitĂ© Ă©tait comme stĂ©rile, incapable de transmettre la vie de la grĂące. Par lâIncarnation, la mort et la RĂ©surrection de JĂ©sus, Dieu a fait grĂące Ă lâhumanitĂ© en accordant Ă lâĂglise dâenfanter des fils et des filles de Dieu par le baptĂȘme. Jean-Baptiste sâest dĂ©fini lui-mĂȘme plus tard comme Ă©tant la voix de celui qui crie dans le dĂ©sert Rendez droit le chemin du Seigneur » Jn 1, 23. Il a couru en avant de JĂ©sus pour annoncer la venue du temps de la grĂące, le temps du pardon des pĂ©chĂ©s. Au Jourdain, par le baptĂȘme quâil administrait, il prĂ©parait les cĆurs par la pĂ©nitence Ă adhĂ©rer Ă la personne de celui qui seul a le pouvoir de remettre les pĂ©chĂ©s JĂ©sus, le Fils de Dieu Jn 1, 34. Aussi lâessentiel de sa mission se rĂ©sume dans ces paroles voici l'Agneau de Dieu, qui enlĂšve le pĂ©chĂ© du monde » Jn 1,20. OĂč Jean-Baptiste a-t-il appris tout cela ? DâoĂč lui vient sa connaissance du mystĂšre de JĂ©sus ? Câest trĂšs certainement par son intense vie de priĂšre et par un don spĂ©cial de lâEsprit Saint quâil a eu cette rĂ©vĂ©lation. Dans le rĂ©cit que saint Luc nous donne la Visitation nous lisons dĂšs qu'Ălisabeth eut entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Ălisabeth fut remplie d'Esprit Saint » Lc 1, 41. La profession de foi dâĂlisabeth comment mâest-il donnĂ© que vienne Ă moi la mĂšre de mon Seigneur ? Lc 1, 43 est partagĂ©e en quelque sorte par lâenfant quâelle porte en elle et qui exulte en prĂ©sence de la MĂšre de Dieu et du Fils quâelle porte en elle. La lecture du prophĂšte IsaĂŻe que nous avons entendue sâapplique parfaitement Ă JĂ©sus mais aussi, par participation, Ă Jean-Baptiste JâĂ©tais encore dans le sein maternel quand le Seigneur mâa appelĂ© ; jâĂ©tais encore dans les entrailles de ma mĂšre quand il a prononcĂ© mon nom. Il a fait de ma bouche une Ă©pĂ©e tranchante, il mâa cachĂ© Ă lâombre de sa main ; il a fait de moi une flĂšche acĂ©rĂ©e, il mâa cachĂ© dans son carquois » Is 49, 1-2. DĂšs le sein de sa mĂšre, Jean-Baptiste a Ă©tĂ© cachĂ© sous lâombre de la main de Dieu. Le geste de lâimposition de la main signifie dans la liturgie des sacrements le don particulier du Saint Esprit. Jean-Baptiste a Ă©tĂ© aussi un homme de priĂšre. DĂšs son enfance il se trouve dans les lieux dĂ©serts, lieux de la tentation, mais aussi lieux de la dĂ©pendance totale et de la proximitĂ© avec Dieu. Il fut aussi un guide de la priĂšre pour ceux qui lâapprochaient comme en tĂ©moigne la demande des disciples Ă JĂ©sus Seigneur, apprends-nous Ă prier, comme Jean lâa appris Ă ses disciples » cf. Lc 11, 1. La course de Jean-Baptiste en avant de JĂ©sus a Ă©tĂ© couronnĂ©e par la palme du martyre. Comme JĂ©sus, il sera mis violemment Ă mort avant 33 ans pour avoir dit la vĂ©ritĂ© en dĂ©nonçant lâadultĂšre du roi HĂ©rode. Saint BĂšde, moine du IXe siĂšcle, a Ă©crit Saint Jean donna sa vie pour [le Christ], mĂȘme si lâon ne lui ordonna pas de renier JĂ©sus-Christ, on lui ordonna uniquement de taire la vĂ©ritĂ©[1] ». Jean-Baptiste nâa pas tu la vĂ©ritĂ© et ainsi, il est mort pour le Christ qui est la VĂ©ritĂ©, disait BenoĂźt XVI. Et il ajoutait PrĂ©cisĂ©ment pour lâamour de la vĂ©ritĂ©, il ne fit pas de compromis et nâeut pas peur dâadresser des paroles fortes Ă ceux qui avaient Ă©garĂ© la voie de Dieu [âŠ] son exemple nous rappelle Ă nous, chrĂ©tiens de notre temps, quâaucun compromis nâest possible avec lâamour du Christ, avec sa Parole, avec sa VĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© est VĂ©ritĂ©, il nâexiste pas de compromis. La vie chrĂ©tienne exige, pour ainsi dire, le martyre » de la fidĂ©litĂ© quotidienne Ă lâĂvangile, câest-Ă -dire le courage de laisser le Christ grandir en nous et de le laisser orienter notre pensĂ©e et nos actions. Mais cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est solide[2] ». Aujourdâhui et demain auront lieu des ordinations de prĂȘtres et de diacres dans divers lieu. Confions Ă lâintercession du CĆur ImmaculĂ© de Marie ceux qui sont ordonnĂ©s et tous les pasteurs de lâĂglise, afin quâĂ la suite de saint Jean-Baptiste, grĂące Ă une profonde vie de priĂšre et assistĂ©s par le don de lâEsprit-Saint, ils soient toujours courageux pour annoncer avec fidĂ©litĂ©, charitĂ© et sans compromis la vĂ©ritĂ© de lâĂvangile qui ouvre aux hommes la voie du salut et du seul vrai bonheur. [hr] [1] cf. Hom. 23 ccl 122, 354. [2] BenoĂźt XVI, Audience gĂ©nĂ©rale du 29 aoĂ»t 2012. Onpeut mĂȘme dĂ©montrer quâil nâexiste pas. Ce qui existe, câest une infinitĂ© non totalisable de mondes qui, chacun, Ă sa maniĂšre, rĂ©unissent et permettent de situer des multiplicitĂ©s
Livres Les nations et les hommes ont besoin de mythes et de mensonges pour se construire. Ce qui ne veut pas dire que les livres soient des mensonges mĂȘme si, par dĂ©finition, une fiction est toujours un mensonge. Câest un mensonge qui touche Ă la vĂ©ritĂ©. Paul Auster in La solitude du labyrinthe 1997. En dĂ©pit du bon sens, certains lecteurs attendent encore du roman une rĂ©vĂ©lation, pour ne pas dire une vĂ©ritĂ© qui doit sâentendre ici comme un principe certain qui met le doute en Ă©chec, tandis que dâautres, comme Paul Auster, portant pourtant un regard trĂšs professionnel sur la littĂ©rature dâimagination, continuent Ă lâassocier Ă des contre-vĂ©ritĂ©s. La fiction ne serait-elle pas plutĂŽt un espace hermĂ©tique Ă la vĂ©ritĂ© et au mensonge ? Sâil existe bel et bien en anglais comme en français un lien de parentĂ© lexicale entre mensonge et littĂ©rature, deux mots qui se recoupent dans le vocable de fiction »[i], les Ă©crits ne peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă des menteries dans le genre romanesque, du moins sur un plan philosophique. Le bon sens voudrait que lâon se range Ă lâopinion de Peter McCormick lorsquâil dĂ©clare que lâart du conte, Ă lâinverse du mensonge, se rĂ©sume Ă faire semblant sans chercher Ă tromper, Ă©tant plus proche de la comĂ©die que du faux serment ».[ii] Et ce professeur de philosophie dâajouter LâĂ©crivain de fiction [âŠ] simule la rĂ©fĂ©rence parce que la nature des phrases fictionnelles est telle quâil ne peut faire rĂ©fĂ©rence Ă quoi que ce soit. LâĂ©crivain qui sâexprime dans un rĂ©cit documentaire entend bien faire rĂ©fĂ©rence Ă quelque chose ; par contraste, lâĂ©crivain de fiction ne fait que simuler cette fonction rĂ©fĂ©rentielle ».[iii] Dans son explication, en faisant la distinction entre les catĂ©gories documentaire et fiction, McCormick sous-entend que la notion de vĂ©ritĂ© qui doit sâentendre ici comme le caractĂšre de ce qui sâaccorde avec le sentiment de la rĂ©alitĂ© », in Le nouveau petit Robert est plus pertinente lorsquâon traite dâun ouvrage documentaire que dâun rĂ©cit de fiction. Sans entrer dans des considĂ©rations linguistiques, Maurice Blanchot fait un constat similaire Ă celui de McCormick, mais sur une tonalitĂ© plus poĂ©tique, et soutient que lâartiste nâappartient pas Ă la vĂ©ritĂ©, parce que lâĆuvre est elle-mĂȘme ce qui Ă©chappe au mouvement du vrai, que toujours, par quelque cotĂ©, elle le rĂ©voque, se dĂ©robe Ă la signification, dĂ©signant cette rĂ©gion oĂč rien ne demeure, oĂč ce qui a eu lieu nâa cependant pas eu lieu, oĂč ce qui recommence nâa encore jamais commencĂ©, lieu de lâindĂ©cision la plus dangereuse, de la confusion dâoĂč rien ne surgit [âŠ]».[iv] Cette insistance sur la notion de vĂ©ritĂ© qui Ă©chappe Ă lâespace littĂ©raire a Ă©tĂ© reprise par bien des thĂ©oriciens de la littĂ©rature dont Tzvetan Todorov pour qui les phrases qui composent le texte littĂ©raire ne sont pas plus fausses » quâelles ne sont vraies ». [âŠ] le texte littĂ©raire ne se soumet pas Ă lâĂ©preuve de vĂ©ritĂ©, [âŠ] il nâest ni vrai ni faux, mais, prĂ©cisĂ©ment fictionnel ».[v] Le texte littĂ©raire est donc Ă inscrire au chapitre de la fiction qui est le mode dâĂȘtre du non-vrai ou du non-rĂ©el â par opposition au faux, au factice, Ă la contrefaçon et Ă la contrevĂ©ritĂ© qui sont antinomiques Ă lâauthenticitĂ©, Ă la vĂ©ritĂ©. Par consĂ©quent, le lecteur nâa pas plus pour mission de chercher des vĂ©ritĂ©s dans le texte littĂ©raire que le romancier nâa de les enseigner. Parce quâelle nâest pas rĂ©alitĂ©, lâĆuvre littĂ©raire peut Ă loisir explorer le champ des possibilitĂ©s que le monde des vivants ne permet pas. LâĆuvre littĂ©raire nous propose un monde de possibles â et on rejoint ici la potentialitĂ© explorĂ©e par les oulipiens ! â mais elle ne saurait en aucun cas ĂȘtre un monde possible. Elle Ă©chappe au mouvement du vrai prĂ©cisĂ©ment parce que le romancier fait Ćuvre dâimagination lorsquâil affabule ses intrigues, une activitĂ© qui le conduit Ă fabuler. Principe de VĂ©ritĂ© et principe de Confiance Pour Blanchot, Le roman est une Ćuvre de mauvaise foi », Ă double titre dira-t-on et de la part de celui qui Ă©crit, et de la part de celui qui lit, qui se tiennent tous les deux dans lâespace ambigu de lâimaginaire ».[vi] Câest peu ou prou ce que rĂ©sume Umberto Eco en Ă©voquant les recherches de John Searle[vii] qui elles font Ă©chos aux propos de Blanchot un discours qui perdure depuis plus dâun siĂšcle si lâon remonte jusquâĂ Coleridge et sa suspension volontaire dâincrĂ©dulitĂ© ! Au bout du compte, ce que rĂ©vĂšle cette relation contractuelle bilatĂ©rale que les thĂ©oriciens appellent pacte fictionnel » dans laquelle lâĂ©crivain donne le change et le lecteur accepte la duperie de plein grĂ©, câest la distinction fondamentale entre le monde rĂ©el » et les mondes narratifs », le premier Ă©tant gouvernĂ© par le principe de VĂ©ritĂ© Truth » tandis que les seconds sont rĂ©gis par le principe de Confiance Trust ».[viii] Dans un autre livre, SĂ©miotique et philosophie du langage 1988, Umberto Eco remarque que la mĂ©taphore ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisquâelle transgresse lâordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă une remise en ordre poĂ©tique du monde. Sur un mode analogique, on pourrait sâautoriser un parallĂšle avec le roman, qui comme la mĂ©taphore, produit une image rĂ©sultant dâune construction verbale. Ce que dit Eco dans SĂ©miotique et philosophie du langage est donc, mutatis mutandis, applicable au statut de la fiction le roman ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisquâil transgresse lâordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă une remise en ordre poĂ©tique du monde. De lâaveu gĂ©nĂ©ral, faire des entorses Ă la vĂ©ritĂ© est contraire Ă la dĂ©ontologie dâun historien et qui Ă©tudiera le roman historique se rendra compte des rivalitĂ©s et des Ăąpres disputes qui font de la littĂ©rature et du rĂ©cit historique deux exercices de style qui ont chacun leurs spĂ©cificitĂ©s. Il serait donc judicieux de mener une Ă©tude dâenvergure sur le roman historique et la quĂȘte de vĂ©ritĂ©, en examinant les polĂ©miques qui ont agitĂ© historiens et romanciers. Dans un mĂȘme esprit, on gagnerait Ă analyser un certain nombre de litiges identitaires et de supercheries littĂ©raires afin de savoir si lâon doit tenir les auteurs responsables de leurs entorses qui entravent une prĂ©tendue quĂȘte de vĂ©ritĂ© » ou si les lecteurs se rendent coupables dâun procĂšs dâintention en soutenant implicitement lâexistence dâune dimension alĂ©thique »[ix] dans lâespace de la fiction. Dâautres questions en dĂ©couleront ces indĂ©licatesses portent-elles Ă consĂ©quence dans lâespace de la fiction ou nâentament-elles que lâĂ©thique de lâĂ©crivain ? Et la plus importante des interrogations dans quelle mesure ces supercheries parviennent-elles Ă nous renseigner sur le statut de la fiction ? A la lumiĂšre de ces rĂ©flexions, on sâaperçoit quâil y a quelque incongruitĂ© pour le lecteur ou le romancier Ă vouloir se lancer dans une quĂȘte de vĂ©ritĂ© au sein dâun espace qui ne le permet pas. DâoĂč ce fait bien commode quâen littĂ©rature nul romancier ne puisse ĂȘtre coupable dâignorance. Pour reprendre lâheureuse formulation de Christine Angot dans Une partie du cĆur 2004 Le mot chaise nâavait plus quatre pieds, il nâen avait plus quâun en littĂ©rature. Ceux qui lui donnaient quatre pieds câĂ©tait leur affaire, lâĂ©crivain nâen Ă©tait pas responsable. CâĂ©tait bien pourquoi la responsabilitĂ© de lâĂ©crivain nâexistait pas. Et la culpabilitĂ© encore moins ». Notice biographique Essayiste bilingue, auteur de fiction et chercheur en littĂ©rature, Jean-François Vernay a signĂ© plusieurs rĂ©flexions littĂ©raires, toutes disponibles en langue anglaise. La sĂ©duction de la fiction qui vient de paraĂźtre aux Ă©ditions Hermann est son quatriĂšme essai par lequel il apporte sa contribution au champ des Ă©tudes littĂ©raires cognitives. [i] Terme qui dans son acception dĂ©suĂšte dĂ©note un mensonge » et qui dans le langage contemporain dĂ©signe une crĂ©ation de lâimagination, en littĂ©rature », similitude que lâon retrouve en anglais avec le dĂ©nombrable fictions » et lâindĂ©nombrable fiction». [ii] McCormick, Fictions and Feelings », Fictions, Philosophies and the Problems of Poetics Ithaca/London Cornell UP, 1988, 138. [iii] McCormick, Id. [iv] M. Blanchot, Lâespace littĂ©raire Paris Gallimard, 1955, 318. [v] T. Todorov, La Notion de littĂ©rature Paris Le Seuil, 1987, 13. [vi] M. Blanchot, La Part du feu Paris Gallimard, 1949, 189 citĂ© in D. Hurezanu, Ibid., 53. [vii] Le lecteur doit savoir quâun rĂ©cit est une histoire imaginaire, sans penser pour autant que lâauteur dit des mensonges. Simplement, comme lâa dit Searle, lâauteur feint de faire une affirmation vraie. Nous acceptons le pacte fictionnel et nous feignons de penser que ce quâil nous raconte est rĂ©ellement arrivé». J. Searle, The Logical Status of Fictional Discourse » New Literary History 14 1975, citĂ© in U. Eco, 1996, 81. [viii] U. Eco, Six promenades dans les bois du roman et dâailleurs Paris Grasset & Fasquelle, 1996, 95-6. [ix] Dans lâacception que lui donne Roland Barthes dans Quâest-ce que la critique ? » 1963, Ă savoir qui relĂšve de la vĂ©ritĂ© ». Jean-François Vernay Imprimer cet article CommentairesPeuton soutenir : "Ă chacun sa vĂ©ritĂ©" 926 mots 4 pages. Montre plus On pense souvent que la vĂ©ritĂ© est une affaire individuelle. Chaque homme en effet se forge sa propre conception du vrai, sans que celle-ci ne soit de fait et de droit communicable ou critiquable. Dire ainsi que les goĂ»ts et les couleurs ne se discutent pas est une façon de clore toute discussion Ă©ventuelle et de
Unmonde dâillusions, oĂč nous allons donner la clĂ© de notre futur Ă des gens qui ne comprennent mĂȘme pas leur prĂ©sent. Un monde oĂč lâon prĂ©fĂšre la sĂ©curitĂ© Ă la libertĂ©. Un monde oĂč lâon ne comprend plus, mĂȘme le nez dessus, que cette LibertĂ© dont on nous gave Ă Ă©touffer est la rĂ©ponse de circonstances dâune sociĂ©tĂ© qui a perdu tout espoir de bon sens et dâHumanitĂ©.
Nâest-ce pas la question des politiques qui sâoccupent des choses sĂ©rieuses les clameurs de la foule pour ne pas entendre la parole de NSJC Je suis venu rendre tĂ©moignage Ă la VĂ©ritĂ© ». Si la vĂ©ritĂ© nâexiste pas alors tout est permisâŠrien ne peut sâopposer Ă lâarbitraire du plus fort ! Jean Ousset dans son livre Pour quâIl rĂšgne » rĂ©pond de façon lumineuse. Voici un extrait tirĂ© de cet ouvrage aux pages 24 et suivantes LâENNEMI IRREDUCTIBLE LE LIBERALISME traduire RELATIVISME» Jean, 18, 38 Pilate lui dit Quâest-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Ayant dit cela, il sortit de nouveau Ă la rencontre des Juifs, et il leur dĂ©clara Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » » Dans les perspectives de ce rĂšgne de vĂ©ritĂ©, de ce rĂšgne de lâenseignement de lâEglise, le grand, lâirrĂ©ductible ennemi est le relativisme, puisque câest lĂ une erreur qui sâen prend Ă la notion mĂȘme de vĂ©ritĂ© et qui, en quelque sorte, la dissout⊠Quâest-ce que la vĂ©ritĂ©, pour un libĂ©ral relativiste ? Quid est Veritas ? » On le voit, câest spontanĂ©ment que la formule de Pilate monte aux lĂšvres dĂšs que lâon Ă©voque le relativiste. Et, avec lâorgueil bien connu de cette ignorance qui se prend pour une certitude, Pilate nâattendra mĂȘme pas la rĂ©ponse de JĂ©sus. Et Pilate de sâĂ©crier Quâest-ce que la vĂ©ritĂ© ? Et, disant cela, il sortit de nouveau vers les Juifs⊠» JĂ©sus, dĂšs lors, gardera le silence. La vĂ©ritĂ©, en effet, ne se manifeste pas Ă ceux qui, par principe, refusent de croire mĂȘme Ă sa possibilitĂ©. Elle exige ce minimum dâhumilitĂ© que devrait impliquer la conscience de lâignorance. Aussi, quand, plus tard, Pilate reviendra vers JĂ©sus, saint Jean nous dit quâil ne lui sera fait aucune rĂ©ponse. Quid est veritas ?⊠» Depuis vingt siĂšcles, la formule nâa pas changĂ©. Quid est veritas ?⊠» Ce qui signifie Encore un qui y croit ! Encore un illuminĂ©, un pauvre fou ! Un pauvre fou. Tout Ă lâheure, en effet, câest la robe blanche des fous quâHĂ©rode fera jeter sur JĂ©sus. HĂ©rode et Pilate se rĂ©concilieront lĂ -dessus⊠Tous deux sont relativistes. HĂ©rode, câest le relativisme crapulard de la dĂ©bauche ; Pilate, câest le relativisme des gens corrects et qui aiment se laver les mains » respecter les formes. Pilate, câest le relativisme des gens rĂ©putĂ©s honnĂȘtes. Pilate, câest le chrĂ©tien-relativiste qui, au fond, cherche Ă sauver JĂ©sus, mais qui commence par le faire flageller avant de lâenvoyer Ă la mort, devant le tumulte croissant que sa dĂ©magogie autant que son manque de caractĂšre nâauront pas su arrĂȘter. En fait et jusquâĂ la fin des temps, JĂ©sus continue Ă ĂȘtre torturĂ©, ridiculisĂ©, mis Ă mort, de Pilate en HĂ©rode et dâHĂ©rode en Pilate⊠On le conçoit, Pilate est un homme » engagĂ© » ! En plein dans lâaction ! Et qui a tout autre chose Ă faire que dâĂ©couter un doctrinaire ! Iterum exivit »⊠Iterum » de nouveau. Car, il y Ă©tait dĂ©jĂ , bien sĂ»r ! Il sâest lancĂ© depuis longtemps ! Avant dâagir, il nâa pas perdu son temps Ă rĂ©flĂ©chir aux responsabilitĂ©s, pourtant redoutables, de sa fonction. Voyons ! On ne refuse pas semblable situation ! Pilate se retourne de nouveau, vers le problĂšme concret du moment. Vers ces Juifs qui sont lĂ , sous le balcon, et qui crient⊠VoilĂ ce qui est autrement important que les propos de ce JĂ©sus. VoilĂ ce qui prime tout. Mais, et câest lĂ son pĂ©chĂ©, sans avoir pris la peine dâattendre et dâentendre la rĂ©ponse et les directives du Seigneur. Un peu plus tard, lorsque, dans son dĂ©lire, la foule rĂ©clamera la mort de JĂ©sus, le dernier argument, qui est aussi lâexplication suprĂȘme, sera lancĂ© Ă Pilate quia Filium Dei se fecit⊠parce quâil sâest fait Fils de Dieu⊠» Fils de Dieu ! VoilĂ la clef de toutes ces Ă©nigmes sur lesquelles Pilate bute depuis un long moment⊠Cette fois, il veut savoir DâoĂč es-tu ?⊠» Autrement dit Qui es-tu ? Mais dâoĂč viens-tu, homme extraordinaire ? Dis-moi quel est ton mystĂšre afin que je comprenne, enfin. JĂ©sus garde le silence. AprĂšs tout ce quâIl a dit, aprĂšs cette flagellation que Pilate vient dâordonner, la VĂ©ritĂ© nâa pas Ă rĂ©pondre Ă de telles injonctions. Devant le silence de ce prisonnier inouĂŻ, la crainte de Pilate dĂ©cuple. Il a peur, comme tous les faibles. Et, comme tous les faibles qui ont peur, il va non, certes, faire sentir sa puissance Ă cette foule hurlante en donnant lâordre aux soldats de la disperser. Non ! Il va crĂąner » devant cet homme enchaĂźnĂ© et apparemment impuissant. Il va menacer le Juste au nom de ce quâil croit ĂȘtre son autoritĂ© » Cette fois, JĂ©sus va rĂ©pondre et, prĂ©cisĂ©ment, par respect pour cette autoritĂ© » de Pilate, qui est lâautoritĂ© mĂȘme du pouvoir civil. JĂ©sus va rĂ©pondre comme il a rĂ©pondu au Grand PrĂȘtre invoquant le nom de Dieu vivant ». Pouvoir spirituel et pouvoir temporel notre Seigneur a voulu nous laisser cet exemple de parfaite soumission aux deux pouvoirs instituĂ©s par Dieu. Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que jâai pouvoir de te crucifier et pouvoir de te relĂącher ? » Et JĂ©sus de rĂ©pondre Tu nâaurais sur moi aucun pouvoir sâil ne tâavait Ă©tĂ© donnĂ© dâen haut ». Tu nâaurais⊠» toiâŠ, Pilate⊠Câest-Ă -dire toi, homme politique quelconque investi dâune parcelle dâautoritĂ©âŠ, qui que tu sois simple fonctionnaire, juge, dĂ©putĂ©, ministre, gouverneur, prince ou roiâŠ, tu nâaurais aucun pouvoir si tu ne lâavais reçu dâen haut, câest-Ă -dire de Dieu, câest-Ă -dire de Moi. Et, puisque ton pouvoir est un pouvoir politique, juridique, social, le seul fait que je vienne dâaffirmer que ce pouvoir vient de Moi prouve, sans contestation possible, que la royautĂ© que je revendique, bien que nâĂ©tant pas de ce monde, sâexerce quand mĂȘme sur lui, sur les individus comme sur les nations. Et cela parce que je me dis Fils de Dieu ». DĂ©sormais, la leçon est complĂšte quâĂ travers Pilate, JĂ©sus a voulu adresser aux politiques de tous les temps. Explication suprĂȘme qui couronne et confirme tout ce qui a Ă©tĂ© dit. A suivre Le service de la royautĂ© sociale du Christ » est-il facultatif ? Pour se former et agir Ă lâĂ©cole de Jean Ousset, lire Pour quâil RĂšgne », ouvrage historique de ceux qui veulent agir Ă contre courant » comme nous y invite le Pape François.
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9 Citations sur la vĂ©ritĂ© et la libertĂ© : La vĂ©ritĂ© libĂšre alors que le secret dirige notre vie. ~ John Bradshaw. La vĂ©ritĂ© te rendra libre, mais dâabord, elle te foutra en rogne. ~ Anonyme. Savoir se contredire est un exercice
, s nf 1 sincĂ©ritĂ©, exactitude, fidĂ©litĂ© [antonyme] faussetĂ© 2 axiome, truisme, dogme, Ă©vidence 3 certitude, exactitude, justesse [antonyme] mensonge, erreur 4 vraisemblance, apparence, cohĂ©rence 5 sincĂ©ritĂ©, justesse, exactitude, conformitĂ© [antonyme] artifice, inauthenticitĂ© 6 certitude, axiome, Ă©vidence, truisme, lapalissade, rĂ©alitĂ© [antonyme] doute, improbabilitĂ© accepter un principe comme vĂ©ritĂ© fondamentale v admettre comme un dogme Ă la vĂ©ritĂ© adv pour dire vrai cacher la vĂ©ritĂ© cacher la vĂ©ritĂ© verbe pronominal mettre sous le boisseau dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© v trouver le pot aux roses dire toute sa vĂ©ritĂ© v ne pas mĂącher ses mots en toute vĂ©ritĂ© adv Ă vrai dire en vĂ©ritĂ© adv vĂ©ritablement, rĂ©ellement, Ă dire vrai, Ă proprement parler, Ă vrai dire, au vrai faire Ă©clater la vĂ©ritĂ© v rĂ©vĂ©ler, crever l'abcĂšs table de vĂ©ritĂ© nf table de dĂ©cision vĂ©ritĂ© cachĂ©e nf secret vĂ©ritĂ© dite de consensus nf consentement universel vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e nf rĂ©vĂ©lation Dictionnaire Français Synonyme vĂ©ritĂ© 1 caractĂšre de ce qui est vrai 2 toute proposition dont l'Ă©noncĂ© exprime la conformitĂ© de l'idĂ©e avec son objet 3 conformitĂ© d'une relation avec les faits s'oppose Ă mensonge 4 expression artistique fidĂšle Ă son modĂšle 5 vraisemblance, ressemblance au rĂ©el 6 authenticitĂ©, sincĂ©ritĂ© cinĂ©ma-vĂ©ritĂ© nm cinĂ©ma Ă©cole de rĂ©alisation de films de l'aprĂšs-guerre, adepte du rĂ©alisme le plus proche possible de la vie contre-vĂ©ritĂ© , contrevĂ©ritĂ© nf mensonge, affirmation opposĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© sĂ©rum de vĂ©ritĂ© n narcotique qui abaisse la vigilance d'un sujet sĂ©rum de vĂ©ritĂ© n substance qui aurait pour effet de briser les rĂ©sistances psychiques d'un sujet Dictionnaire Français DĂ©finition la vĂ©ritĂ©! exp. expression assez populaire et surtout d'origine d'Afrique du Nord pour mettre de l'emphase Ă ce qu'on raconte Commentaires additionnels Dictionnaire Collaboratif Français Synonymes vĂ©ritĂ© de La Palice nf. vĂ©ritĂ© Ă©vidente qui prĂȘte Ă rire Reverso-Expressio VĂ©ritĂ© en-deçà des PyrenĂ©es, erreur au-delĂ . q. Blaise Pascal se moque de ceux qui croient dĂ©tenir toujours la vĂ©ritĂ© et qui pensent que les autres sont toujours dans l'erreur. C'est dans un texte oĂč il dĂ©plore qu'il n'existe pas encore de justice universelle. Une simple riviĂšre peut dĂ©cider de la "vĂ©ritĂ©" selon la fantaisie du prince local. vĂ©ritĂ© en deçà des PyrĂ©nĂ©es, erreur au delĂ exp. ce qui est une vĂ©ritĂ© pour un peuple, une personne, peut ĂȘtre une erreur pour d'autres ; ce qui est valable pour l'un ne l'est pas forcĂ©ment pour l'autre Expressio Il n'y a que la vĂ©ritĂ© qui blesse exp. Pour signifier Ă quelqu'un que, s'il ressent un reproche ou un propos comme offensant, c'est que celui-ci est justifiĂ© heure de vĂ©ritĂ© n. moment crucial oĂč des dĂ©cisions doivent ĂȘtre prises, oĂč on peut faire un bilan d'un plan parole d'Ă©vangile nf. vĂ©ritĂ© incontestable Expressiofamilier ! Faux, fausse adj adj. Ă la vĂ©ritĂ© 2. Inexact Calcul faux lapalissade nf. une vĂ©ritĂ© tellement Ă©vidente qu'elle prĂȘte Ă rire Syn. une vĂ©ritĂ© de La Palice, un truisme. Ex. HĂ©las, s'il n'Ă©tait pas mort, il serait encore en vie. ! triviale n. En mathĂ©matiques, Ă©noncĂ© dont on juge la vĂ©ritĂ© Ă©vidente Ă la lecture, ou encore un objet mathĂ©matique dont on estime que l'existence ! juste adj adj. conforme Ă l'Ă©quitĂ©, Ă la vĂ©ritĂ©, Ă la rĂ©alitĂ© in vino veritas exp. Locution latine signifiant littĂ©ralement "La vĂ©ritĂ© est dans le vin". La consommation d'alcool permet de faire avouer des choses Ă des personnes qui ne le feraient pas autrement. seulement voilĂ , exp. expression d'articulation qui contredit partiellement ce qui vient d'ĂȘtre dit en rĂ©affirmant une vĂ©ritĂ© on pourrait y croire, seulement voilĂ , il y a trĂšs peu de chances que cela marche faux en Ă©criture n. altĂ©ration frauduleuse de la vĂ©ritĂ© manifestĂ©e dans un Ă©crit public, authentique, privĂ©, de commerce ou de banque susceptible de causer un prĂ©judice Ă autrui, par l'un des procĂ©dĂ©s dĂ©terminĂ©s par la loi [Leg.] acte d'instruction n. mesure d'information judiciaire utile Ă la manifestation de la vĂ©ritĂ©, prise ou ordonnĂ©e par une juridiction d'instruction, qui a notamment pour effet d'interrompre la prescription de l'action publique. [Jur.] ! ne pas croire si bien dire n. tenir des propos exacts, mais en dessous de la vĂ©ritĂ©. l'utilisation de la nĂ©gation permet de souligner le fait que la personne tienne des propos bien en dessous de la vĂ©ritĂ©. cette expression est d'ailleurs plutĂŽt ironique envers la personne visĂ©e. remettre les pendules Ă l'heure v. 1. se mettre d'accord sur une base de discussion, en gĂ©nĂ©ral pour pouvoir avancer, aller plus loin. 2. rĂ©tablir la ou une vĂ©ritĂ© ; Expressio Pour ajouter des entrĂ©es Ă votre liste de vocabulaire, vous devez rejoindre la communautĂ© Reverso. Câest simple et rapide Lespsychologues estiment qu'il n'existe pas de mensonge avant 7 ans. L'enfant aime fabuler et cette fonction est essentielle dans son dĂ©veloppement psychique. Certains mensonges sont rĂ©ellement des crĂ©ations artistiques. L'enfant est alors un acteur qui se met dans la peau dâun personnage. Le mensonge peut aussi servir Ă minimiser une Quâils lâaient appris par eux-mĂȘmes ou par vous, la dĂ©couverte de lâinexistence du PĂšre NoĂ«l peut ĂȘtre un moment bouleversant pour les enfants. Voici donc nos conseils pour les aider Ă mieux apprĂ©hender la situation et profiter des fĂȘtes de NoĂ«l ! Comment expliquer aux enfants que le PĂšre NoĂ«l nâexiste pas ? Ă partir dâun certain Ăąge, gĂ©nĂ©ralement autour de 6-8 ans1, il apparaĂźt comme nĂ©cessaire de dire la vĂ©ritĂ© aux enfants au sujet de la magie de NoĂ«l ». Pourquoi ? PremiĂšrement parce quâils vont y ĂȘtre confrontĂ©s par leur entourage Ă lâĂ©cole notamment. Il est prĂ©fĂ©rable que ce soit au sein de leur famille proche quâils apprennent la vĂ©ritĂ© ainsi, vous pourrez les rassurer et leur expliquer en dĂ©tail la situation. Ensuite parce quâils deviennent grands, plus critiques sur certains sujets, et que leur parler de la rĂ©alitĂ© » de NoĂ«l peut les aider Ă mĂ»rir ou comprendre certaines choses. Comment faire ? Vous pouvez par exemple leur expliquer la lĂ©gende du pĂšre NoĂ«l sous la forme dâune histoire, et comparer cette histoire avec dâautres contes pour enfants auxquels ils croyaient, mais ne croient plus la petite souris, le mĂ©chant loup, etc.. Les enfants auront ainsi conscience quâil sâagissait dâun rĂ©cit, comme on leur en raconte souvent lorsquâils sont petits, pour les divertir. Dans tous les cas, lâimportant est de ne pas brusquer lâenfant, de le rassurer et de le soutenir. DâoĂč vient la lĂ©gende du PĂšre NoĂ«l ? Lâhistoire du pĂšre NoĂ«l sâinspire de celle de Saint Nicolas, un personnage cĂ©lĂšbre dans la chrĂ©tientĂ© dâAsie Mineure aux alentours de 300 aprĂšs On raconte que celui-ci avait pour habitude de distribuer des cadeaux aux enfants et Ă©tait vĂȘtu dâun manteau et dâune barbe. Le culte de ce saint fut propagĂ© en Europe au XIIe siĂšcle, puis en AmĂ©rique du Nord sous le nom de Santa Claus. Rassurer son enfant Ă propos de NoĂ«l Pour mettre en confiance votre enfant, faites-lui comprendre que vous ne lui avez pas menti pour le simple plaisir de lui raconter des bĂȘtises. Au contraire, il est important de justifier votre action et ce pour quoi vous lâavez fait, afin quâil ne se sente ni trahi ni vexĂ©. Vous pouvez par exemple lui expliquer que vous avez racontĂ© lâhistoire du PĂšre NoĂ«l pour crĂ©er une lĂ©gende magique autour de NoĂ«l, le faire rĂȘver et lui mettre des Ă©toiles dans les yeux ! Ainsi, il nâaura pas lâimpression dâavoir Ă©tĂ© pris pour un bĂ©bĂ© » ou que lâon sâest moquĂ© de lui en inventant un mensonge injustifiĂ©. Faut-il mentir aux enfants ? Aborder le sujet du PĂšre NoĂ«l soulĂšve une autre question faut-il mentir aux enfants ? Dans le cas du PĂšre NoĂ«l, il sâagit dâun mensonge sans gravitĂ©. Ici, lâidĂ©e est de faire rĂȘver les enfants avec une lĂ©gende féérique, et non de leur cacher une vĂ©ritĂ© dont ils devraient ĂȘtre au courant. Ainsi, on peut estimer que les parents ne sont pas en tort lorsquâils leur racontent cette histoire du fait de la non-gravitĂ© de ce mensonge. Inutile donc de sâen vouloir ou de penser avoir mal agi en tant que parent. Vous vous posez des questions quant Ă la parentalitĂ© ? Cherchez un soutien psychologique ? Pensez Ă Mieux Ătre Allo SantĂ©, nos services dâassistance au quotidien. Le sujet Ă©pineux des cadeaux Pour faire comprendre aux enfants que ce nâest pas le PĂšre NoĂ«l, mais bien vous qui vous chargez de lâachat des cadeaux chaque annĂ©e, vous pouvez montrer Ă vos enfants des catalogues de NoĂ«l et les rayons de cadeaux dans les magasins. Vous pouvez aussi les faire participer aux courses de NoĂ«l pour dâautres membres de la famille. Ceci les aidera Ă prendre conscience de la valeur dâun cadeau et des bonnes intentions qui motivent le geste dâoffrir. Câest aussi lâoccasion de lui parler de la solidaritĂ©, du partage et du don, qui sont des valeurs importantes dans lâesprit de NoĂ«l. Vous pouvez par exemple lâaider Ă fabriquer un cadeau fait main pour lâoffrir Ă lâun de ses proches ou quelquâun dans le besoin. Ainsi, vous continuez Ă faire vivre la lĂ©gende du pĂšre NoĂ«l avec lui ! Expliquer Ă son enfant la vĂ©ritĂ© Ă propos du PĂšre NoĂ«l se fait gĂ©nĂ©ralement autour de 7 ans. Il sâagit dâun moment oĂč votre enfant prend conscience de certaines choses et grandit. Pour autant, ce moment nâest pas forcĂ©ment synonyme de dĂ©ception pour lui. Notamment si vous continuez par exemple Ă dĂ©velopper son imaginaire en lui racontant des contes de NoĂ«l ou que vous lâintĂ©grez aux prĂ©paratifs des fĂȘtes en famille. Sources 1 âCeluinâexiste dĂ©cidĂ©ment pas » (199). Ă nouveau, on pourra se demander si lâon nâa pas lĂ encore affaire Ă une consĂ©quence particuliĂšrement contre-intuitive de la position de lâauteur, car il semble difficile de soutenir que
VIE QUOTIDIENNE 19 fĂ©vrier 2018 Il existe probablement plus de nuances de mensonges que de nuances de gris, et beaucoup de gens les considĂšrent juste comme des interprĂ©tations lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes de la vĂ©ritĂ©. Certains petits mensonges sont simplement des phrases polies, banales, ou juste ce que l'autre personne a besoin ou s'attend Ă entendre. Certains sont des moyens de dire non », sans passer pour une personne horrible, ou sans blesser les sentiments de lâ diverses raisons, nous pouvons choisir de modifier les faits et de ne pas dire toute la vĂ©ritĂ©. Dans la plupart des cas, c'est ce que nous choisissons de faire pour nous Ă©viter - ou pour Ă©viter Ă quelqu'un d'autre - une douleur inutile, de l'inconfort, du stress, des explications maladroites ou des rĂ©actions communication honnĂȘte et la confiance mutuelle sont les Ă©lĂ©ments fondamentaux d'une relation, mais parfois, dire la vĂ©ritĂ© est impoli ou blessant, et peut vous causer des ennuis. Voici 8 exemples oĂč vous devriez envisager d'Ă©viter de dire la vĂ©ritĂ© ou d'en formuler une version diffĂ©rente. 1. Quand votre amoureux veut savoir si vous avez dĂ©jĂ aimĂ© quelqu'un plus que lui/elleMĂȘme si vous avez acceptĂ© d'ĂȘtre complĂštement honnĂȘte lâun envers lâautre, et que vous aimeriez tous les deux connaĂźtre quelques informations sur vos ex, allez-y doucement. Les passions volcaniques et les feux d'artifice de sentiments n'ont pas besoin d'ĂȘtre mentionnĂ©s, parce que rien nâest pire pour votre moitiĂ© que d'entendre, ou de supposer, qu'il ou elle nâest pas aussi bien que quelqu'un d'autre. Cela peut non seulement avoir un impact nĂ©gatif sur son humeur, son estime et sa confiance en lui, mais cela peut Ă©galement nuire Ă votre relation et ĂȘtre potentiellement trĂšs Lund / 2. Quand vous ĂȘtes dĂ©terminĂ© Ă mettre fin Ă une relation toxiqueAccepter le fait que cela ne marchera jamais et prendre la dĂ©cision de mettre fin Ă une relation toxique est difficile, et trouver le courage et la force de s'en sortir et d'aller de l'avant l'est encore plus. Quelle que soit la maniĂšre dây mettre fin, ce ne sera certainement pas facile, mais pourquoi crĂ©er un parcours du combattant, ou ajouter plus de drame lĂ oĂč vous n'en avez absolument pas besoin ?La meilleure option est peut-ĂȘtre de sortir tranquillement d'une relation misĂ©rable et Ă©puisante, sans aucune discussion ni avertissement, mĂȘme si cela signifie que vous devez mentir et prĂ©parer secrĂštement une voie de secours. Les personnes toxiques ont tendance Ă ĂȘtre trĂšs manipulatrices et agressives sur le plan Ă©motionnel, avec une variĂ©tĂ© de tours dans leur manche pour vous faire rester ou vous faire changer dâavis. En plus des Ă©ventuelles promesses vides dont vous ĂȘtes probablement dĂ©jĂ fatiguĂ©e, c'est certainement la derniĂšre chose dont vous avez besoin si vous voulez vraiment briser ce cycle dangereux. 3. Lorsque vous avez besoin d'un compliment encourageantParfois, les efforts et le temps investis devraient ĂȘtre Ă©valuĂ©s sĂ©parĂ©ment du rĂ©sultat, particuliĂšrement dans une relation. Ainsi, alors que les critiques n'apporteront sĂ»rement rien Ă votre relation, un compliment peut ĂȘtre utile. Par exemple, lorsque votre partenaire prĂ©pare un petit-dĂ©jeuner ou un dĂźner romantique, vous devriez dire que c'est dĂ©licieux, mĂȘme si ce n'est pas tout Ă fait votre petite amie vous demande si vous aimez sa tenue ou sa nouvelle coupe de cheveux, il est plus logique de la complimenter, surtout quâelle peut difficilement changer de coiffure ou de vĂȘtements. Ce sont des petits mensonges plutĂŽt inoffensifs, des maniĂšres de dire quelque chose de gentil pour stimuler la confiance en soi. De toute façon, vous aimez cette personne, quelle que soit sa coiffure. Non ? fizkes / Lorsque vous planifiez une surpriseIl est difficile d'expliquer pourquoi les gens ont tendance Ă ĂȘtre curieux ou Ă vous surprendre systĂ©matiquement lorsque vous prĂ©parez une surprise pour eux. C'est pourquoi quelque chose d'aussi simple et dâinnocent peut vous amener Ă mentir ou Ă dĂ©former la vĂ©ritĂ© afin de ne pas gĂącher tout le plaisir. Heureusement, cela peut faire ressortir votre talent d'acteur, et tout avouer par la suite pourra crĂ©er des souvenirs dont vous pourrez tous les deux Quand la vĂ©ritĂ© peut tuer l'estime de soiVotre partenaire a peut-ĂȘtre beaucoup essayĂ©, mais a Ă©chouĂ©, ou bien continue Ă essayer mĂȘme si les choses ne vont pas trĂšs bien. La personne n'a pas besoin dâĂȘtre pointĂ©e du doigt, mĂȘme pour plaisanter, mais votre soutien, votre motivation et vos encouragements sont trĂšs importants, mĂȘme si vous devez un peu modifier la rĂ©alitĂ© pour rendre les choses moins dures et moins dĂ©cevantes. Aider quelqu'un Ă croire en lui et Ă construire sa confiance commence souvent par quelque chose d'aussi simple que de reconnaĂźtre lâeffort qu'il a fait et de le complimenter au lieu de se concentrer sur ses Gribtsova / Lorsque vous trouvez quelqu'un d'autre vraiment sexy ou attirantMontrer suffit Ă alimenter la jalousie, mais si votre partenaire commence Ă vous poser des questions Ă ce sujet, vous risquez de vous trouver dans une situation problĂ©matique. Dans ce cas, jeter de l'huile sur le feu n'a aucun sens. Un non » ou un rire est probablement la meilleure option. Une personne peut certainement ressembler Ă un champion de fitness ou Ă une reine de beautĂ©, mais regarder son corps ou flirter avec elle lors d'une fĂȘte est un bref moment passager, alors que rendre votre partenaire jaloux est susceptible d'avoir un effet nĂ©gatif Ă long terme. 7. Quand vous rompez avec une bonne personneParfois, malgrĂ© toutes les qualitĂ©s d'une personne, l'amour n'est pas au rendez-vous. Si vous avez l'impression que votre relation ne fonctionne pas, il est logique d'y mettre fin. La façon la plus banale de rompre est de blĂąmer votre partenaire, mais si vous ne voulez pas le laisser espĂ©rer que votre relation puisse ĂȘtre "rĂ©parĂ©e", il est plus judicieux de dire que la sĂ©paration est prĂ©fĂ©rable pour vous deux. Et c'est aussi plus agrĂ©able que de mentir en disant Ă quel point vous l' Guillem / 8. Quand il ne sâagit pas de votre secretĂtre le gardien des secrets d'une autre personne est une mission qui doit ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Les dĂ©tails de la vie privĂ©e de quelqu'un, que vous auriez accidentellement dĂ©couverts, ne valent pas la peine d'ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s ; c'est tout simplement inappropriĂ©. RĂ©pondre Je ne sais pas » ou Je ne me souviens pas » lorsqu'on vous interroge est l'un des types de mensonges les plus courants. C'est aussi le cas lorsque vos amis mentent ou inventent une histoire et vous demandent de la plupart des petits mensonges font plus de bien que de mal, sauvant une situation ou Ă©vitant un moment gĂȘnant - Ă moins qu'ils puissent avoir un effet Ă long terme -, vous obligeant Ă continuer de mentir pour couvrir votre mensonge original. Pouvez-vous penser Ă d'autres exemples oĂč la vĂ©ritĂ© n'est pas la meilleure rĂ©ponse ? Faites-nous part de vos remarques dans les commentaires !Ă LIRE AUSSI Si vous croyez Ă ces 5 stĂ©rĂ©otypes sur lâamour, votre relation amoureuse est en dangerNXCYc.