Siles croyances religieuses peuvent aider Ă  donner un sens Ă  la vie, il n’existe aucun moyen de tester ces rĂ©ponses qui peuvent varier Ă  l’infini. Si n’importe quelle rĂ©ponse est possible, cela Ă©quivaut Ă  une absence de rĂ©ponse. Ces rĂ©ponses ne complĂštent pas les inconnues de la science puisqu’elles ne se situent pas sur le plan des connaissances
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LesChemins de la philosophie Dissertation : Peut-on soutenir que la vérité n'existe pas ?

RĂ©sumĂ© Index Plan Texte Bibliographie Notes Citation Auteur RĂ©sumĂ© La rĂ©flexion spinoziste sur la vĂ©ritĂ© dĂ©gage deux propriĂ©tĂ©s de l’idĂ©e vraie – l’adaequatio et la convenientia – dont l’articulation exacte pose quelques difficultĂ©s d’interprĂ©tation. Le problĂšme principal consiste Ă  savoir si ces deux propriĂ©tĂ©s renvoient Ă  deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui s’opposent vĂ©ritĂ©-cohĂ©rence et vĂ©ritĂ©-correspondance ou Ă  deux aspects qui se complĂštent d’une façon harmonieuse dans une seule conception de la vĂ©ritĂ©. L’objectif de cet article est de prĂ©senter quelques remarques qui soutiennent la seconde option et Ă©clairent l’originalitĂ© de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Haut de page EntrĂ©es d’index Haut de page Texte intĂ©gral 1Dans cet article, je voudrais prĂ©senter quelques remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza. NĂ©anmoins, il faut d’abord prĂ©ciser que sous la rubrique problĂšme de la vĂ©ritĂ© », il se trouve en rĂ©alitĂ© un ensemble de questions distinctes bien qu’essentiellement liĂ©es entre elles. Par problĂšme de la vĂ©ritĂ© » on doit d’abord comprendre le problĂšme qui porte sur la dĂ©termination de la nature ou essence de la vĂ©ritĂ©. Il s’agit de rĂ©pondre Ă  la question 1 sur la signification du terme vĂ©ritĂ© ». Ensuite, il s’agit de poser les questions qui portent sur les conditions de possibilitĂ© de la vĂ©ritĂ©, c’est-Ă -dire de rĂ©pondre aux questions suivantes 2 Etant donnĂ©e la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, quelles conditions gĂ©nĂ©rales, du point de vue de l’absolu, doivent ĂȘtre remplies pour qu’il y ait des idĂ©es vraies ? 3 Ensuite, quelles conditions particuliĂšres doivent ĂȘtre remplies pour que nous, du point de vue de l’ñme humaine, ayons des idĂ©es vraies ? 4 Finalement, quelles conditions doivent ĂȘtre remplies pour que nous sachions que nous avons des idĂ©es vraies, c’est-Ă -dire pour que nous puissions reconnaĂźtre les idĂ©es vraies et les distinguer de celles qui sont fausses ? C’est le problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ©. 2L’ordre des ces questions n’est pas fortuit. En effet, il semble bien que pour rĂ©pondre aux questions 2, 3 et 4, il nous faut d’abord rĂ©pondre Ă  celle qui porte sur la nature de la vĂ©ritĂ©, puisque c’est cette rĂ©ponse qui nous permettra de dĂ©terminer le sens prĂ©cis Ă  apporter aux mots vrai » et vĂ©ritĂ© » prĂ©sents dans ces questions. 3NĂ©anmoins, la liaison entre elles, surtout entre la premiĂšre et la derniĂšre, n’est pas dĂ©pourvue d’une certaine tension interne. Selon certains philosophes, par exemple Russell et Popper, nous devons distinguer soigneusement l’investigation qui porte sur la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© de celle qui concerne le critĂšre de vĂ©ritĂ©, et nous ne devons pas espĂ©rer que cette dĂ©finition nous apporte un critĂšre pour reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© d’un jugement donnĂ©. Selon eux, la premiĂšre question est complĂštement indĂ©pendante de la derniĂšre. D’autres, par exemple les pragmatistes et Dummet, soutiennent que toute recherche sur le concept de vĂ©ritĂ© resterait vide si elle n’était pas susceptible de nous montrer comment nous pouvons reconnaĂźtre la vĂ©ritĂ© d’un jugement donnĂ©. Pour eux, la rĂ©ponse Ă  apporter Ă  la premiĂšre question dĂ©pend de la prise en considĂ©ration de l’exigence exprimĂ©e par la derniĂšre. 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je n’en ai jamais doutĂ©, me sembl ... 4Mais que la question concernant la dĂ©termination de la nature de la vĂ©ritĂ© soit considĂ©rĂ©e comme un problĂšme », voilĂ  qui a quelque chose de problĂ©matique ou de paradoxal en soi. En effet, si nous ne savions pas d’emblĂ©e ce qu’est la vĂ©ritĂ©, comment pourrions-nous l’apprendre ? Quelles raisons aurions-nous d’accepter une certaine dĂ©finition parmi les diverses dĂ©finitions possibles ? Bref, comment trouverions-nous la vraie dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© ? Ce problĂšme a Ă©tĂ© posĂ© par Descartes dans une lettre bien connue adressĂ©e Ă  Mersenne le 16 octobre 1639. Descartes y affirme que la notion de vĂ©ritĂ© est si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer »1. Sa solution pour ce problĂšme consiste Ă  affirmer que nous avons une connaissance naturelle » de la notion de vĂ©ritĂ©, dĂ©finie nominalement par la conformitĂ© de la pensĂ©e avec l’objet. Pour lui, donc, le problĂšme de la vĂ©ritĂ© » renvoie essentiellement au problĂšme qui consiste Ă  trouver et Ă  fonder un critĂšre de vĂ©ritĂ©, le sens du terme vĂ©ritĂ© », quant Ă  lui, Ă©tant tout Ă  fait clair et naturellement donnĂ© Ă  l’esprit. 5On peut Ă©videmment accorder Ă  Descartes que si nous n’avions pas une comprĂ©hension naturelle du sens de la vĂ©ritĂ©, comprĂ©hension Ă  laquelle nous pouvons et devons faire appel pour nous guider dans notre investigation, nous resterions dans un vide conceptuel qui ne pourrait ĂȘtre rempli que par un choix arbitraire parmi les multiples dĂ©finitions possibles. NĂ©anmoins, on n’est pas forcĂ© de croire que cette connaissance naturelle soit aussi transcendantalement claire qu’elle semble l’ĂȘtre pour Descartes, ni non plus qu’elle Ă©puise le contenu du concept de vĂ©ritĂ©. On peut trĂšs bien soutenir que ce que nous connaissons naturellement de la vĂ©ritĂ© et que nous expliquons quid nominis, c’est-Ă -dire la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, ne porte que sur la propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie et que cette dĂ©finition, correspondant Ă  un niveau encore superficiel de la rĂ©flexion sur l’idĂ©e vraie, ne fournit que le point de dĂ©part pour une recherche plus approfondie sur la nature de la vĂ©ritĂ©. 6Tout se passe comme si cette dĂ©finition n’était qu’un instrument naturel premier, encore partiel et imparfait, Ă  l’aide duquel l’ñme, par un mouvement rĂ©flexif, pourrait progresser dans le sens d’un approfondissement de la comprĂ©hension de la forme de l’idĂ©e vraie. Or, cet effort rĂ©flexif, ce questionnement qui porte sur le concept mĂȘme de vĂ©ritĂ©, soit pour prĂ©ciser Ă  quoi il s’applique, soit pour en dĂ©gager d’autres dĂ©terminations que celle apportĂ©e par la dĂ©finition nominale, nous semble s’accorder avec la dĂ©marche effective de la pensĂ©e spinoziste. Tout au long de son Ɠuvre, du Court TraitĂ© et du TraitĂ© de la RĂ©forme de l’Entendement Ă  l’Éthique, Spinoza examine de façon critique la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, afin d’expliciter non seulement ses conditions de possibilitĂ©, mais aussi et surtout, de la complĂ©ter avec une propriĂ©tĂ© ou dĂ©nomination intrinsĂšque qui permette, d’une part, d’expliquer que nous puissions savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies, et, d’autre part, de fournir Ă  la perspective Ă©thique un principe explicatif de la supĂ©rioritĂ© interne du sage sur l’ignorant. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă  Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 ... 7En effet, la simple correspondance entre la pensĂ©e et son objet n’est pas capable d’apporter une rĂ©ponse satisfaisante aux trois questions qui fournissent le fil conducteur de l’investigation spinoziste sur la vĂ©ritĂ©, et qui sont formulĂ©es de la façon suivante aussi bien dans le Court TraitĂ©2 que dans l’Éthique 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. Si une idĂ©e vraie, en tant qu’elle est dite seulement s’accorder avec ce dont elle est l’idĂ©e, se distingue d’une fausse, une idĂ©e vraie ne contient donc aucune rĂ©alitĂ© ou perfection de plus qu’une fausse puisqu’elles se distinguent seulement par une dĂ©nomination extrinsĂšque, et consĂ©quemment un homme qui a des idĂ©es vraies ne l’emporte en rien sur celui qui en a seulement des fausses ? Puis d’oĂč vient que les hommes ont des idĂ©es fausses ? Et enfin, d’oĂč quelqu’un peut-il savoir avec certitude qu’il a des idĂ©es qui conviennent avec leurs objets ?3 8Parmi ces trois questions, la premiĂšre, bien qu’étant sĂ»rement celle oĂč se manifeste la fin ultime qui dirige la pensĂ©e de Spinoza, ne nous concernera pas directement ici. Cela signifie que nous n’allons pas examiner les effets de l’exigence Ă©thique sur la dĂ©termination du concept de vĂ©ritĂ© chez Spinoza. Parmi les deux autres questions, c’est surtout celle concernant la possibilitĂ© de savoir avec certitude que nous avons des idĂ©es vraies qui doit retenir notre attention. En effet, celle-ci renvoie au problĂšme du critĂšre de vĂ©ritĂ© et c’est elle qui, dans un rapport de tension avec la dĂ©termination prĂ©alablement donnĂ©e de la nature de la vĂ©ritĂ©, met en marche l’approfondissement de la rĂ©flexion concernant la forme de l’idĂ©e vraie. 9La rĂ©ponse Ă  ces questions repose sur l’introduction de la dĂ©nomination intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie, c’est-Ă -dire sur la notion spinoziste d’adaequatio. C’est cette notion qui permet d’expliquer que la vĂ©ritĂ© soit norme d’elle-mĂȘme et du faux, et qui exclut le recours Ă  une marque ou Ă  un signe extrinsĂšque qui serait nĂ©cessaire pour nous faire reconnaĂźtre cette vĂ©ritĂ© ; c’est elle qui fonde l’identification spinoziste entre l’idĂ©e vraie et la certitude et qui explique qu’une idĂ©e vraie ait plus de rĂ©alitĂ© qu’une fausse. 10L’investigation de Spinoza nous met ainsi devant deux aspects de l’idĂ©e vraie, l’un intrinsĂšque et l’autre extrinsĂšque. Tout le problĂšme consiste Ă  savoir si entre ces deux aspects il y a tension, contradiction ou complĂ©mentaritĂ© harmonieuse. Y a-t-il chez Spinoza deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© qui s’opposent ou deux aspects qui se complĂštent dans une conception consistante de la vĂ©ritĂ© ? La rĂ©ponse Ă  ces questions partage les interprĂštes du spinozisme. 11Certains soutiennent qu’il y a dans l’Éthique une coexistence harmonieuse entre la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et celle de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, liĂ©e Ă  la notion spinoziste d’adaequatio. Ainsi, R. Landim affirme 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n ... Ces questions posĂ©es par la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© trouvent dans l’Éthique de Spinoza une rĂ©ponse aussi subtile qu’originale. Dans l’Éthique les deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ© coexistent. Si la vĂ©ritĂ© est en premier lieu correspondance, c’est par une sorte de cohĂ©rence que la vĂ©ritĂ© s’impose Ă  l’homme comme correspondance4. 12D’autres, comme F. AlquiĂ©, ont insistĂ© sur le caractĂšre conflictuel de cette coexistence. Il parle d’une certaine tension inhĂ©rente au concept spinoziste de la vĂ©ritĂ© », tension qui renvoie Ă  la difficultĂ© de concilier les trois affirmations suivantes 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. [1] La vĂ©ritĂ© est intĂ©rieure Ă  la pensĂ©e, et se dĂ©finit, non par son rapport avec la chose, mais par une dĂ©nomination intrinsĂšque ; [2] la vĂ©ritĂ© est sa propre marque, son propre signe, et celui qui possĂšde une idĂ©e vraie ne peut douter de sa vĂ©ritĂ© ; [3] la vĂ©ritĂ©, malgrĂ© les deux caractĂšres prĂ©cĂ©dents, est accord de l’idĂ©e et de la chose5. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement ... 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la concepti ... 13D’autres encore, face Ă  cette tension et dĂ©sespĂ©rant de la rĂ©soudre, ont choisi de la supprimer en privilĂ©giant exclusivement soit les passages de Spinoza qui vont dans le sens de deux premiĂšres affirmations, interprĂ©tĂ©es comme exprimant une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence6, soit les passages qui vont dans le sens de la derniĂšre affirmation, assimilĂ©e Ă  la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance7. 14Bien entendu, le procĂ©dĂ© qui consiste Ă  supprimer la tension par l’élimination d’un de ses termes n’est pas lĂ©gitime ici. Il le serait si l’on pouvait montrer que ces affirmations renvoient Ă  des moments diffĂ©rents de la pensĂ©e de l’auteur, c’est-Ă -dire si l’on pouvait dissoudre la tension dans la considĂ©ration de l’évolution de la pensĂ©e de Spinoza. Mais tel n’est pas le cas puisque cette tension est prĂ©sente aussi bien dans le Court TraitĂ©, que dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement et dans l’Éthique. Ainsi, ou bien il est possible de rĂ©soudre conceptuellement cette tension, ou bien il faut avouer qu’elle renvoie Ă  une conception incohĂ©rente de la vĂ©ritĂ©. 8 En particulier, il n’est pas possible de dĂ©velopper ici l’analyse dĂ©taillĂ©e de la notion d’idĂ©e adĂ© ... 15Dans cette Ă©tude, mon objectif est de prĂ©senter quelques remarques qui permettent de soutenir la premiĂšre de ces deux options. Il me semble qu’il n’y a pas nĂ©cessairement d’exclusion mutuelle entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence et celle de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, mais plutĂŽt un rapport de complĂ©mentaritĂ©. J’essaierai de montrer que l’originalitĂ© de Spinoza consiste prĂ©cisĂ©ment Ă  supprimer cette fausse opposition et Ă  faire de l’adaequatio et de la convenientia deux aspects complĂ©mentaires du concept de vĂ©ritĂ©. L’idĂ©e vraie, pour ĂȘtre pleinement vraie, doit satisfaire Ă  une double condition ĂȘtre adĂ©quate cohĂ©rente et s’accorder avec son objet. Sans pouvoir examiner ici la totalitĂ© des aspects enveloppĂ©s dans cette question8, je prĂ©tends seulement indiquer quelques Ă©lĂ©ments qui, permettant d’éliminer la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ©, rendent possible cette complĂ©mentaritĂ© et illuminent l’originalitĂ© de la rĂ©flexion spinoziste sur la nature de la vĂ©ritĂ©. Qu’il y a un rapport de complĂ©mentaritĂ© entre adaequatio et convenientia 9 Éthique I, axiome VI. 16Il faut remarquer avant tout que Spinoza ne prĂ©sente pas dans l’Éthique, ni dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, une dĂ©finition en bonne et due forme et explicite de la vĂ©ritĂ©. Dans l’Éthique, la traditionnelle dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© n’est pas prĂ©sentĂ©e sous forme de dĂ©finition, mais sous forme d’axiome l’idĂ©e vraie doit debet s’accorder convenire avec son idĂ©at »9. On ne doit pas penser que la substitution de l’énoncĂ© sous forme d’axiome Ă  l’énoncĂ© dĂ©finitionnel soit gratuite. En effet, les dĂ©finitions portent sur l’essence des choses et sur leurs affections, tandis que les axiomes concernent surtout les relations entre les choses. Ainsi, la mise en forme axiomatique de la dĂ©finition nominale vise Ă  indiquer que celle-ci ne porte que sur la relation extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie Ă  l’objet, sans nous renseigner en quoi consiste l’idĂ©e vraie prise en elle-mĂȘme. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre l’idĂ©e vraie et l’idĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot “vraie” ... 17C’est dans l’Éthique II, dĂ©finition IV, que Spinoza considĂšre l’idĂ©e vraie par sa propriĂ©tĂ© intrinsĂšque, c’est-Ă -dire par son adĂ©quation J’entends par idĂ©e adĂ©quate une idĂ©e qui, en tant qu’on la considĂšre en elle-mĂȘme, sans relation Ă  l’objet, a toutes les propriĂ©tĂ©s ou dĂ©nominations intrinsĂšques d’une idĂ©e vraie. Explication Je dis intrinsĂšques pour exclure celle qui est extrinsĂšque, Ă  savoir, l’accord de l’idĂ©e avec l’objet dont elle est l’idĂ©e ». Que l’adaequatio et la convenientia soient deux propriĂ©tĂ©s distinctes et complĂ©mentaires d’une seule et mĂȘme idĂ©e, c’est ce que Spinoza affirme clairement dans la lettre 60 Ă  Tchirnhaus10. IdĂ©e adĂ©quate » et idĂ©e vraie » sont deux dĂ©nominations distinctes pour dĂ©signer une seule et mĂȘme idĂ©e, selon que nous considĂ©rons cette idĂ©e unique soit dans sa nature, abstraction faite de son rapport Ă  l’objet, soit dans son rapport Ă  l’objet. Voyons donc ce qui rend possible cette complĂ©mentaritĂ©. 18Je prendrai comme fil conducteur de mon analyse le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement Quant Ă  ce qui constitue la forme du vrai, il est certain que la pensĂ©e vraie ne se distingue pas seulement de la fausse par une dĂ©nomination extrinsĂšque, mais surtout par une dĂ©nomination intrinsĂšque. 19L’emploi de l’adverbe surtout » dans ce passage marque nettement la primautĂ© de la dĂ©nomination intrinsĂšque par rapport Ă  l’extrinsĂšque, mais l’affirmation de la subordination de cette derniĂšre Ă  la prĂ©cĂ©dente n’équivaut pas Ă  l’affirmation de son exclusion au profit de la premiĂšre. NĂ©anmoins, les exemples donnĂ©s ensuite par Spinoza semblent aller dans le sens d’une vĂ©ritable exclusion. En effet, il poursuit 11 GII/26. Si un ouvrier conçoit un ouvrage avec ordre, bien que cet ouvrage n’ait jamais existĂ© et mĂȘme ne doive jamais exister, sa pensĂ©e est nĂ©anmoins vraie que l’ouvrage existe ou non, cette pensĂ©e est la mĂȘme. Et au contraire, si quelqu’un dit, par exemple, que Pierre existe, sans savoir cependant que Pierre existe, sa pensĂ©e, par rapport Ă  lui, est fausse, ou, si l’on prĂ©fĂšre, n’est pas vraie, quoique Pierre existe effectivement. Et cette proposition Pierre existe, n’est vraie qu’en ce qui concerne celui qui sait avec certitude que Pierre existe11. 20Le deuxiĂšme exemple affirme clairement que le simple accord entre une affirmation et l’état de choses auquel elle renvoie n’est pas une condition suffisante pour qu’elle soit vraie, tandis que le premier exemple semble aller plus loin et affirmer qu’il n’est pas non plus une condition nĂ©cessaire de la vĂ©ritĂ©, puisque le plan conçu par l’ouvrier est dit vrai » indĂ©pendamment de l’existence de son objet. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition X ... 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence Ă©ternelle et l’existence temporelle n’est pas un cont ... 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, d ... 21NĂ©anmoins, il est possible d’interprĂ©ter le premier exemple, Ă  la lumiĂšre de certaines thĂšses mĂ©taphysiques soutenues par Spinoza dans l’Éthique12, comme affirmant simplement que la vĂ©ritĂ© d’une pensĂ©e construite d’une façon ordonnĂ©e ne dĂ©pend pas de son accord avec quelque chose qui existe dans la durĂ©e, sans que cela signifie qu’elle ne s’accorde avec une essence Ă©ternelle contenue dans un attribut de Dieu. En effet, Ă©tant donnĂ© que le nĂ©cessitarisme de Spinoza entraĂźne que tout ce qui est concevable possĂšde un certain type d’actualitĂ© extra-mentale, il est lĂ©gitime d’affirmer qu’il n’y a pas d’idĂ©e vraie qui ne s’accorde avec un objet douĂ© d’actualitĂ©, que cette actualitĂ© soit l’existence temporelle de la chose ou l’existence Ă©ternelle de son essence13. Toute idĂ©e vraie a donc une portĂ©e existentielle et une dĂ©nomination extrinsĂšque. Cette lecture permet de maintenir la prĂ©sence constante de la dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie indiquĂ©e au dĂ©but du § 69, affirmĂ©e dans d’autres paragraphes du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement14 et dans plusieurs passages de l’Éthique15. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 22Parmi les deux dĂ©nominations de l’idĂ©e vraie, c’est surtout l’intrinsĂšque qui constitue la forme du vrai. C’est elle, en effet, qui permet de considĂ©rer l’idĂ©e vraie comme ayant plus de rĂ©alitĂ© ou de perfection interne qu’une idĂ©e fausse, et qui permet d’affirmer qu’il y a entre l’idĂ©e vraie et la fausse la mĂȘme relation qu’entre l’ĂȘtre et le non ĂȘtre16. C’est Ă  elle que le § 70 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement se rĂ©fĂšre quand il affirme qu’il y a dans les idĂ©es quelque chose de rĂ©el par quoi les vraies se distinguent des fausses », ce quelque chose de rĂ©el » consistant dans la possession effective d’un savoir concernant ce qu’on affirme. Cela lie indissolublement, comme nous le verrons par la suite, le concept spinoziste de vĂ©ritĂ© au concept de savoir. Comment ce rapport de complĂ©mentaritĂ© est-il possible ? 17 Bien que la substitution de l’énoncĂ© dĂ©finitionnel par l’axiomatique ne soit pas dĂ©pourvue d’import ... 23Si la vĂ©ritĂ© de l’idĂ©e vraie Ă©tait rĂ©duite Ă  la dimension extrinsĂšque, il semble bien que nous serions contraints d’adopter l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, selon laquelle une idĂ©e est vraie parce qu’elle s’accorde Ă  son Dans ce cas, c’est l’objet qui rend l’idĂ©e vraie, c’est la prĂ©sence d’une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure qui est la norme de la vĂ©ritĂ© de l’idĂ©e. On voit bien que cela est tout Ă  fait contraire Ă  la thĂšse spinoziste selon laquelle la vĂ©ritĂ© est norme d’elle mĂȘme et du faux », et qu’ainsi, celle-ci ne pouvant pas ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination extrinsĂšque de l’idĂ©e vraie et la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă  elle attachĂ©e, elle devra ĂȘtre fondĂ©e sur la dĂ©nomination intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie. L’adaequatio devra fournir un aspect complĂ©mentaire Ă  la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© qui fonctionne aussi comme norme de la vĂ©ritĂ©. 24Si je dis aspect complĂ©mentaire », c’est pour souligner encore une fois que cela ne signifie pas qu’il faille exclure la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. Celle-ci affirme simplement que l’idĂ©e vraie s’accorde Ă  son objet. Elle ne prĂ©cise pas en quoi consiste cet accord ni non plus quel est, parmi les termes en rapport, celui qui rend l’idĂ©e vraie. L’interprĂ©tation rĂ©aliste de cette dĂ©finition va plus loin parce qu’elle affirme que c’est exclusivement Ă  l’objet qu’il appartient la fonction de rendre l’idĂ©e vraie. On peut nĂ©anmoins maintenir cette dĂ©finition tout en excluant l’interprĂ©tation rĂ©aliste. Dans ce cas, il faudra dire que l’idĂ©e vraie, Ă©tant intrinsĂšquement vraie adĂ©quate, doit s’accorder avec son objet, c’est-Ă -dire doit avoir aussi la dĂ©nomination extrinsĂšque. Seule l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale peut rendre compatible les deux aspects de l’idĂ©e vraie. 25Ces considĂ©rations permettent d’avancer dans la comprĂ©hension de l’emploi du mot debet » dans la formulation de l’axiome VI de l’Éthique I. D’aprĂšs ce qui a Ă©tĂ© dit, cet axiome doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme l’équivalent de la formule suivante 261 Si une idĂ©e est vraie intrinsĂšquement vraie, adĂ©quate, alors elle s’accorde nĂ©cessairement avec son objet ». 27Et non comme l’équivalent de la formule suivante 282 Si une idĂ©e s’accorde avec son objet, alors elle est nĂ©cessairement vraie ». 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 29Cela veut dire que si une idĂ©e vraie s’accorde avec son objet, elle le fait, comme le dit A. KoyrĂ©, vi propria ; elle s’y accorde parce qu’elle est vraie et non inversement »18. Le mot debet » exprime le fait, pour la dĂ©nomination extrinsĂšque, d’ĂȘtre une consĂ©quence nĂ©cessaire de la puissance intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie. Cela signifie que, dans le rapport de complĂ©mentaritĂ© entre convenientia et adaequatio, il y a subordination de la premiĂšre Ă  la seconde. 30Cette lecture, qui exclut le caractĂšre rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale, peut ĂȘtre renforcĂ©e par l’analyse du deuxiĂšme exemple donnĂ© dans le § 69, qui concerne l’affirmation de l’existence de Pierre. Selon ce passage, la simple rencontre fortuite entre un Ă©tat de choses et l’affirmation qui le reprĂ©sente n’est pas une condition suffisante pour que cette affirmation puisse ĂȘtre qualifiĂ©e de vraie. La simple existence fortuite de l’état de choses affirmĂ© ne rend pas l’idĂ©e vraie. Par contre, cette mĂȘme affirmation, faite par celui qui sait avec certitude que Pierre existe », c’est-Ă -dire liĂ©e Ă  une idĂ©e adĂ©quate qui porte en soi la totalitĂ© des causes ou raisons de ce qu’on affirme, recevra lĂ©gitimement ce prĂ©dicat. Seule une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la justifient peut ĂȘtre vraie. 19 GII/124. 31Ainsi, pour Spinoza, il n’y a de proposition vraie sur une chose que si elle consiste dans un savoir certain sur cette chose. Dans la connaissance vraie, il y a un rapport indissociable entre ce qui est affirmĂ© et les raisons par lesquelles cela est affirmĂ©, ce qui conduit Spinoza Ă  soutenir, dans l’Éthique II, Proposition XLIII, scolie, qu’ avoir une idĂ©e vraie ne signifie rien, sinon connaĂźtre une chose parfaitement ou le mieux possible »19. 32 Parfaitement ou le mieux possible » dĂ©signe la forme par laquelle la chose est connue, le processus d’engendrement de la connaissance. Et dĂšs lors que ce processus ne reste pas Ă©tranger Ă  la vĂ©ritĂ© de l’affirmation Ă  laquelle il conduit, mais fait partie intĂ©grante de la signification mĂȘme de sa vĂ©ritĂ©, il n’est pas possible qu’une affirmation soit vraie si elle est dĂ©pourvue de cette forme, si donc elle n’est pas la connaissance parfaite de son objet. L’indissociabilitĂ© entre l’opĂ©ration rationnelle qui fonde et justifie une certaine affirmation et la vĂ©ritĂ© de cette affirmation, l’immanence du processus dĂ©monstratif Ă  la vĂ©ritĂ©, signifie que le rejet de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale s’accompagne, chez Spinoza, de l’exclusion consĂ©cutive de ce que M. Dummett a appelĂ© de principe de connaissance », selon lequel un Ă©noncĂ© peut ĂȘtre vrai mĂȘme si l’on ne peut pas connaĂźtre ce qui le rend vrai ». Spinoza soutient ainsi une certaine conception Ă©pistĂ©mique de la vĂ©ritĂ©. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição n ... 33Le rĂ©alisme, selon Dummett, peut ĂȘtre caractĂ©risĂ© par la conjonction du principe de correspondance » si un Ă©noncĂ© est vrai il doit y avoir quelque chose en vertu de laquelle il est vrai » ; du principe de bivalence » tout Ă©noncĂ© est vrai ou faux d’une maniĂšre dĂ©terminĂ©e » ; et du principe de connaissance » si un Ă©noncĂ© est vrai, il doit ĂȘtre, en principe, possible de connaĂźtre qu’il est vrai ». Or, dans la mesure oĂč les limites de la connaissance humaine ne dĂ©terminent pas les limites de toute connaissance possible, ce principe peut ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme affirmant que quelque chose peut rendre vrai un Ă©noncĂ© sans que nous puissions l’identifier. Il peut, par consĂ©quent, ĂȘtre reformulĂ© de la façon suivante les conditions de vĂ©ritĂ© d’un Ă©noncĂ© peuvent ĂȘtre remplies indĂ©pendamment de notre capacitĂ© de savoir si elles sont ou non remplies ». Le rĂ©alisme, ainsi caractĂ©risĂ©, Ă©tablit une nette sĂ©paration entre le fait pour un Ă©noncĂ© d’ĂȘtre vrai et les raisons qui permettent de le considĂ©rer comme tel, puisqu’il est possible qu’un Ă©noncĂ© soit vrai et qu’on ne puisse pas le dĂ©montrer20. Nous voyons ainsi que le rejet spinoziste de cette sĂ©paration, prĂ©sent dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, s’accorde bien avec son rejet de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans l ... 34Il faut nĂ©anmoins souligner que l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© ne fait pas de Spinoza un idĂ©aliste. D’aprĂšs lui, jamais l’ĂȘtre des choses ne se rĂ©duit au fait pour elles d’ĂȘtre pensĂ©es. MĂȘme si tout ce qui existe est nĂ©cessairement l’objet d’une idĂ©e en Dieu21, ce n’est pas cela qui constitue l’ĂȘtre formel de l’objet, car Spinoza exclut catĂ©goriquement l’hypothĂšse d’un entendement crĂ©ateur22. Sa position pourrait ĂȘtre caractĂ©risĂ©e comme celle d’un rĂ©aliste mĂ©taphysique qui, en vertu de son inspiration constructiviste23, refuse le rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique. Cela signifie que tout en acceptant l’existence indĂ©pendante d’une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure Ă  la pensĂ©e, Spinoza nie la fonction de cette rĂ©alitĂ© dans la production des idĂ©es ainsi que dans la dĂ©termination par soi seule de leur valeur de vĂ©ritĂ©. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 35Le fameux exemple de la quatriĂšme proportionnelle, utilisĂ© par Spinoza pour illustrer aussi bien les diffĂ©rences entre les modes de perception du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement § 23 et 24 que les genres de connaissance de l’Éthique24, illustre bien ce lien indissociable entre ce qu’on affirme et les raisons qui prouvent ce qu’on affirme dans l’idĂ©e vraie. En effet, le mĂȘme rĂ©sultat peut ĂȘtre atteint par des procĂ©dĂ©s cognitifs qui divergent qualitativement, et cette divergence quant Ă  la maniĂšre de parvenir au rĂ©sultat permet de poser les uns et d’exclure les autres de la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. 36La simple application aveugle d’une rĂšgle qu’on a apprise par ouĂŻ-dire mais dont la raison nous Ă©chappe premier mode de perception, ou qui a Ă©tĂ© trouvĂ©e par des expĂ©riences particuliĂšres non guidĂ©es par la raison, et gĂ©nĂ©ralisĂ©e ensuite d’une façon abusive, sans que nous puissions comprendre la validitĂ© de la rĂšgle et la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat obtenu second mode de perception, conduit Ă  des affirmations gratuites et incertaines qui ne peuvent pas ĂȘtre qualifiĂ©es de vraies. MĂȘme si l’application de la rĂšgle nous mĂšne au rĂ©sultat correct », la simple impossibilitĂ© de rendre compte du chemin qui y conduit l’exclut de la vĂ©ritĂ©. Ces modes de perception, qui font partie du premier genre de connaissance dans l’Éthique, sont inadĂ©quats et par consĂ©quent non-vrais. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre s ... 37Par contre, l’application de la rĂšgle comprise Ă  partir des propriĂ©tĂ©s communes des nombres proportionnels troisiĂšme mode de perception, second genre de connaissance, ou l’infĂ©rence directe de la quatriĂšme proportionnelle Ă  partir de l’intuition du rapport entre le premier et le second nombre quatriĂšme mode de perception, troisiĂšme genre de connaissance, Ă©tant de procĂ©dĂ©s qui peuvent rendre compte du chemin qui les mĂšne nĂ©cessairement au rĂ©sultat, appartiennent Ă  la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©. Ainsi, il ne suffit pas de suivre aveuglĂ©ment une rĂšgle qui nous mĂšne au rĂ©sultat correct pour Ă©noncer des propositions vraies. Il faut aussi comprendre la nĂ©cessitĂ© de la rĂšgle, cette comprĂ©hension Ă©tant la condition mĂȘme pour la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© du rĂ©sultat25. Comparaison avec Descartes 38Pour mieux saisir l’originalitĂ© de la pensĂ©e de Spinoza, il est intĂ©ressant de rapprocher ce qu’il affirme dans le § 69 du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement de ce que Descartes soutient dans ses MĂ©ditations MĂ©taphysiques. 39Nous trouvons dans les MĂ©ditations deux passages qui illustrent la position de Descartes Ă  propos du principe de connaissance ». Le premier se trouve au dĂ©but de la TroisiĂšme MĂ©ditation 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold ... Mais il y avait encore une autre chose que j’assurais, et qu’à cause de l’habitude que j’avais Ă  la croire, je pensais apercevoir trĂšs clairement, quoique vĂ©ritablement je ne l’aperçusse point, Ă  savoir qu’il y avait des choses hors de moi, d’oĂč procĂ©dait ces idĂ©es, et auxquelles elles Ă©taient tout Ă  fait semblables. Et c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©, ce n’était aucune connaissance que j’eusse, qui fĂ»t cause de la vĂ©ritĂ© de mon jugement si verum judicabam, id non ex vi meae percepcionis contingebat26. 40Dans ce passage Descartes admet que si ce qu’il assurait s’accordait effectivement avec la rĂ©alitĂ©, son jugement serait vrai, malgrĂ© l’absence d’une perception claire et distincte de ce qu’il affirmait. Son jugement serait vrai non par la force ex vi de sa perception, mais, pourrait-on dire, grĂące Ă  une rencontre hasardeuse avec la rĂ©alitĂ©. Son hĂ©sitation c’était en cela que je me trompais ; ou, si peut-ĂȘtre je jugeais selon la vĂ©ritĂ©... » ne porte pas sur la lĂ©gitimitĂ© de considĂ©rer un jugement de ce type comme vrai, mais plutĂŽt sur la possibilitĂ© de reconnaĂźtre ou dĂ©terminer cette vĂ©ritĂ©. Le jugement serait, absolument parlant, vrai, mais l’absence de clartĂ© et de distinction l’empĂȘcherait de connaĂźtre sa vĂ©ritĂ©. 41Spinoza, quant Ă  lui, n’hĂ©site pas Ă  considĂ©rer un tel jugement, de par l’absence mĂȘme d’une perception adĂ©quate de ce qui est affirmĂ©, comme Ă©tant hors de la sphĂšre des jugements vrais. Et cela mĂȘme si ce qu’il affirme s’accorde avec la rĂ©alitĂ©. Pour lui, un jugement dont la vĂ©ritĂ© ne dĂ©pend en rien de la puissance explicative de la pensĂ©e ne peut pas ĂȘtre qualifiĂ© de vrai ». Sa seule hĂ©sitation, dont j’indiquerai ensuite le sens possible, porte sur la façon de dĂ©signer ce jugement, hĂ©sitant entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » sa pensĂ©e...est fausse ou, si l’on prĂ©fĂšre, n’est pas vraie, encore que Pierre existe effectivement. » 42Chez Descartes, l’absence de clartĂ© et de distinction, c’est-Ă -dire du critĂšre de vĂ©ritĂ©, empĂȘche la reconnaissance de la vĂ©ritĂ©, mais le jugement reste, malgrĂ© cela, vrai. Il y a dissociation entre ce qui identifie et ce qui rend un jugement vrai. Chez Spinoza, l’absence d’adĂ©quation, c’est-Ă -dire de la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie, empĂȘche que le jugement puisse ĂȘtre, au sens pleinement spinoziste, vrai, et a fortiori qu’il puisse y avoir une reconnaissance quelconque de sa vĂ©ritĂ©. 43L’autre passage de Descartes se trouve dans la QuatriĂšme MĂ©ditation, dans le contexte d’une discussion Ă  propos du bon usage du libre arbitre 27 AT-IX-48. Or si je m’abstiens de donner mon jugement sur une chose, lorsque je ne la conçois pas avec assez de clartĂ© et de distinction, il est Ă©vident que j’en use fort bien, et que je ne suis point trompĂ© ; mais si je me dĂ©termine Ă  la nier, ou assurer, alors je ne me sers plus comme je dois de mon libre arbitre ; et si j’assure ce qui n’est pas vrai, il est Ă©vident que je me trompe ; mĂȘme aussi, encore que je juge selon la vĂ©ritĂ©, cela n’arrive que par hasard, et je ne laisse pas de faillir...27 44Ici Descartes affirme clairement qu’un jugement qui s’accorderait par hasard avec la rĂ©alitĂ© ne laisserait pas d’ĂȘtre un jugement vrai. S’il le rapproche d’un jugement faux, il ne va pas jusqu’à le qualifier de faux ou de non-vrai, comme le fait Spinoza. Ce rapprochement vise Ă  attirer l’attention sur le fait qu’un jugement qui par hasard se trouve ĂȘtre vrai renvoie, tout comme un jugement faux, Ă  un mauvais usage du libre arbitre. Mais ce jugement ne laisse pas d’ĂȘtre vrai, mĂȘme s’il trouve Ă  sa racine le mĂȘme mauvais usage du libre arbitre qui engendre la faussetĂ©. Nous voyons ainsi comment chez Descartes, contrairement Ă  ce qui se passe chez Spinoza, c’est bien la prĂ©sence de l’objet qui a la fonction de rendre le jugement vrai et comment l’absence d’évidence ne le rend pas faux mais seulement douteux. Cela montre que l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale s’accompagne du principe de connaissance », et que l’exclusion de l’un entraĂźne celle de l’autre. Le refus du principe de bivalence » et le problĂšme de la valeur de vĂ©ritĂ© de l’imagination 45En consonance avec le refus de l’interprĂ©tation rĂ©aliste du principe de correspondance et du principe de connaissance, l’hĂ©sitation de Spinoza entre les prĂ©dicats faux » et non-vrai » dans le § 69 suggĂšre encore, au moins implicitement, une possible rupture avec le principe de bivalence, faisant basculer ainsi la dichotomie traditionnelle du vrai et du faux. En effet, dans ce paragraphe du TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, Spinoza suggĂšre une distinction entre trois valeurs de vĂ©ritĂ© le vrai, le non-vrai et le faux. Cette tripartition entraĂźne une asymĂ©trie dans les rapports entre adĂ©quation et vĂ©ritĂ©, d’une part, et inadĂ©quation et faussetĂ©, d’autre part. Si toute idĂ©e adĂ©quate est nĂ©cessairement vraie et vice-versa, cette rĂ©ciprocitĂ© n’arrive point dans le rapport entre inadĂ©quation et faussetĂ©. Bien que toute idĂ©e fausse soit nĂ©cessairement inadĂ©quate, toute idĂ©e inadĂ©quate n’est pas nĂ©cessairement fausse, sans que cela signifie que ces idĂ©es soient vraies. Dans ce cas, le fait pour une idĂ©e de ne pas ĂȘtre vraie n’implique pas qu’elle soit fausse. La ligne de partage essentielle se fait entre l’idĂ©e adĂ©quate et l’idĂ©e inadĂ©quate, celle-ci pouvant ĂȘtre fausse ou simplement non-vraie. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Sh ... 29 Éthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 46Certains interprĂštes ont signalĂ© la prĂ©sence de cette distinction dans le § 69, tout en affirmant ensuite qu’il n’y en a aucune trace dans l’Éthique28. NĂ©anmoins, je voudrais juste indiquer, pour finir, comment cette distinction entre l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie et l’idĂ©e inadĂ©quate fausse permet d’éclaircir d’une maniĂšre satisfaisante une ambiguĂŻtĂ© prĂ©sente dans les affirmations de l’Éthique concernant le rapport entre la faussetĂ© et la connaissance imaginative, connaissance qui est constituĂ©e exclusivement par des idĂ©es qui sont toujours inadĂ©quates et confuses29. En effet, Spinoza affirme, d’une part, que cette connaissance est l’unique cause de la faussetĂ©30. D’autre part, il affirme que les imaginations de l’Âme, considĂ©rĂ©es en elles-mĂȘmes, ne contiennent aucune erreur »31 ; ou encore, que la prĂ©sence d’une idĂ©e vraie peut supprimer l’erreur causĂ©e par une connaissance imaginative sans supprimer ce qu’il y a de positif dans cette mĂȘme connaissance32. Or, il est extrĂȘmement significatif que dans l’Éthique Spinoza ne qualifie jamais de vraie une idĂ©e imaginative. Dans ce dernier passage, mĂȘme s’il lui arrive de parler d’une positivitĂ© de l’idĂ©e imaginative qui n’est pas fausse, il ne va pas jusqu’à qualifier cette idĂ©e, dans son rapport Ă  l’ñme humaine, comme vraie, ce qu’il n’aurait pas pu faire s’il n’avait pas distinguĂ© entre l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie et l’idĂ©e inadĂ©quate fausse. 33 Pour la distinction entre l’objet directement reprĂ©sentĂ© et l’objet indirectement reprĂ©sentĂ© par l’ ... 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’a ... 36 Cette idĂ©e est l’équivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt d’un accord entre des ... 47Si nous nous rappelons que les idĂ©es inadĂ©quates de l’imagination sont les idĂ©es des affections du corps humain causĂ©es par les corps extĂ©rieurs, et que ces idĂ©es, qui indiquent directement l’état du corps humain, nous permettent aussi de percevoir indirectement la cause extĂ©rieure de cet Ă©tat33, nous constaterons que l’idĂ©e inadĂ©quate non-vraie est celle qui, tout en s’accordant, grĂące au parallĂ©lisme, avec son corrĂ©lat physique, Ă  savoir l’affection du corps, ne l’indique que trĂšs confusĂ©ment. Bien qu’elle s’accorde avec l’affection, elle ne peut pas l’expliquer par ses causes. En effet, l’affection du corps est dĂ©terminĂ©e par une sĂ©rie infinie de causes finies. Dans la mesure oĂč l’ñme humaine n’est qu’une partie de l’entendement infini de Dieu, elle n’est pas capable de connaĂźtre la totalitĂ© infinie de cette sĂ©rie. Ainsi, l’idĂ©e d’affection, considĂ©rĂ©e exclusivement dans son rapport Ă  l’ñme humaine, est nĂ©cessairement comme une consĂ©quence dĂ©tachĂ©e de ses prĂ©misses », c’est-Ă -dire inadĂ©quate et confuse34. Son inadĂ©quation irrĂ©ductible est suffisante pour l’exclure de la vĂ©ritĂ©, tandis que son accord fortuit », c’est-Ă -dire non justifiĂ© par l’idĂ©e35, avec son corrĂ©lat physique, sans ĂȘtre suffisant pour la dĂ©terminer comme vraie, suffit pour l’exclure de la faussetĂ©36. L’idĂ©e inadĂ©quate fausse, pour sa part, est l’idĂ©e d’affection qui, outre son inadĂ©quation et confusion, ne s’accorde pas Ă  l’objet indirect auquel elle renvoie le corps extĂ©rieur qui est cause de l’affection. Si Spinoza soutenait exclusivement une thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance, il devrait dĂ©signer le premier aspect des idĂ©es imaginatives comme vrai, ce qu’il ne fait pas. S’il soutenait exclusivement une certaine conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence, l’inadĂ©quation coĂŻnciderait avec la faussetĂ©, et il ne pourrait pas se rĂ©fĂ©rer Ă  la positivitĂ© des idĂ©es inadĂ©quates de l’imagination, ce qu’il fait pourtant. Mais, si la vĂ©ritĂ© naĂźt de la conjonction entre adĂ©quation et correspondance, conjonction rendue possible par l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ©, il est possible de considĂ©rer comme fausse l’idĂ©e inadĂ©quate qui ne s’accorde pas avec son objet indirect, et simplement comme non-vraie celle qui s’accorde avec son objet direct. 48Ainsi, nous pouvons conclure que c’est l’exclusion de l’interprĂ©tation rĂ©aliste de la dĂ©finition nominale de la vĂ©ritĂ© et, d’une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, la tendance Ă  refuser les principes du rĂ©alisme Ă©pistĂ©mologique, qui permet Ă  la pensĂ©e spinoziste de dissoudre la tension signalĂ©e par F. AlquiĂ© et de rendre compatible les deux propriĂ©tĂ©s de l’idĂ©e vraie. Il reste toutefois que rendre compatibles ces deux propriĂ©tĂ©s n’est pas encore montrer la nĂ©cessitĂ© de leur liaison. Pour expliciter comment et pourquoi la convenientia est une propriĂ©tĂ© nĂ©cessairement liĂ©e Ă  l’adaequatio, il faudrait examiner la doctrine du parallĂ©lisme et la fonction exercĂ©e par la substance absolue comme fondement de la complĂ©mentaritĂ© entre les deux aspects de la vĂ©ritĂ©. Cette tĂąche, nĂ©anmoins, dĂ©passe largement les objectifs et limites de cet article. Landim, R., A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, volume VI, n° 2, abril 1983. Haut de page Bibliographie AlquiĂ©, F., Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981. Curley, E., Spinoza’s Metaphysics An Essay in interpretation, Harvard University Press, Cambridge, Mass., 1969. Curley, E., Spinoza on Truth », Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, n° 1, March 1994. Descartes, R., ƒuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, 3 tomes, Garnier, Paris, 1973. Descartes, R., Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897-1909 ; rééd. Vrin-CNRS, 11 vol., 1964-1974. Dummett, M., Philosophie de la Logique, Éditions de Minuit, coll. Propositions, Paris, 1991. Gleizer, M. A., Verdade e certeza em Espinosa, ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. Gleizer, M. A., Imaginação, Verdade e Falsidade na Ética de Espinosa ; dissertação de mestrado defendida no departamento de Filosofia da UFRJ, Rio de Janeiro, 1987 inĂ©dita. Landim, R., La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989. Landim, R., Significado e verdade », SĂ­ntese, nÂș 32, dezembro 1984. Parkinson, G. H. R., Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978. Della Rocca, M., Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza ; Oxford University Press, 1996. Spinoza, B., Spinoza Opera, ed. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. Spinoza, B., Éthique, prĂ©sentĂ© et traduit par Bernard Pautrat, Éditions du Seuil, Paris, 1999. Spinoza, B., Éthique, Ă©dition bilingue, trad. et notes de Ch. Appuhn, J. Vrin, Paris, 1983. Spinoza, B., TraitĂ© de la RĂ©forme de l’Entendement, trad. de A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984. Haut de page Notes 1 Il [Cherbury] examine ce que c’est que la vĂ©ritĂ© ; et pour moi, je n’en ai jamais doutĂ©, me semblant que c’est une notion si transcendantalement claire, qu’il est impossible de l’ignorer en effet, on a bien des moyens pour examiner une balance avant que de s’en servir, mais on n’en aurait point pour apprendre ce que c’est que la vĂ©ritĂ©, si on ne la connaissait de nature. Car quelle raison aurions-nous de consentir Ă  ce qui nous l’apprendrait, si nous ne savions qu’il fĂ»t vrai, c’est-Ă -dire, si nous ne connaissions la vĂ©ritĂ© ? Ainsi on peut bien expliquer quid nominis Ă  ceux qui n’entendent pas la langue, et leur dire que ce mot vĂ©ritĂ©, en sa propre signification, dĂ©note la conformitĂ© de la pensĂ©e avec l’objet, mais lorsqu’on l’attribue aux choses qui sont hors de la pensĂ©e, il signifie seulement que ces choses peuvent servir d’objets Ă  des pensĂ©es vĂ©ritables, soit aux nĂŽtres, soit Ă  celles de Dieu; mais on ne peut donner aucune dĂ©finition de logique qui aide Ă  connaĂźtre sa nature » R. Descartes, ƒuvres Philosophiques, Ă©d. F. AlquiĂ©, Garnier, Paris, 1973, t. II, p. 144. 2 Cf. chap. XV, deuxiĂšme partie. GI/78 G » renverra toujours Ă  Spinoza Opera, Ă©d. Carl Gebhardt, 5 vol., Heidelberg, Carl Winters, 1924. 3 Éthique II, Proposition XLIII, scolie. GII/124. 4 R. Landim, La notion de vĂ©ritĂ© dans l’Éthique de Spinoza », in Groupe de recherches spinozistes n° 2, Paris, 1989, p. 123. Il faut remarquer que Landim semble distinguer dans son article entre ce qui constitue proprement la vĂ©ritĂ© la correspondance et ce qui nous permet de la reconnaĂźtre la cohĂ©rence, puisqu’il affirme que la cohĂ©rence est ce par quoi la vĂ©ritĂ© s’impose Ă  l’homme comme correspondance. Bref, au lieu d’une coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, il s’agit plutĂŽt d’une distinction entre la dĂ©finition et le critĂšre de vĂ©ritĂ©. Or, si l’on pose que la correspondance Ă©puise la dĂ©finition de la vĂ©ritĂ©, Ă©tant donnĂ©e l’impossibilitĂ© de comparer l’idĂ©e avec son objet pour vĂ©rifier la satisfaction de cet accord, il faudra chercher une propriĂ©tĂ© intrinsĂšque Ă  la pensĂ©e qui puisse lĂ©gitimement l’attester. Dans ce cas, nĂ©anmoins, cette propriĂ©tĂ© sera distincte de la propriĂ©tĂ© d’ĂȘtre vraie et il y aura dissociation entre ce qui rend et ce qui identifie une idĂ©e vraie. Nous sommes ainsi ramenĂ©s Ă  la position cartĂ©sienne du problĂšme de la vĂ©ritĂ©. La dĂ©finition de la vĂ©ritĂ© Ă©tant transcendentalement claire », le problĂšme consiste Ă  trouver un critĂšre ou signe de la vĂ©ritĂ© et Ă  prouver sa validitĂ©. Par contre, si, comme le fait Spinoza, la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de la pensĂ©e vraie est posĂ©e comme faisant partie de la dĂ©finition mĂȘme de la vĂ©ritĂ©, c’est-Ă -dire s’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© sans justification rationnelle seule l’idĂ©e adĂ©quate qui porte en elle la complĂ©tude de ses causes ou raisons peut ĂȘtre vraie, alors on peut dire que cette propriĂ©tĂ© non seulement permet la reconnaissance de la vĂ©ritĂ© mais aussi qu’elle appartient Ă  la nature de l’idĂ©e vraie raison pour laquelle celle-ci n’a pas besoin d’un signe extrinsĂšque pour ĂȘtre reconnue. C’est pour cette raison qu’au lieu de parler de coexistence entre deux thĂ©ories de la vĂ©ritĂ©, je parlerai de complĂ©mentaritĂ© entre l’adaequatio cohĂ©rence et la convenientia correspondance dans la constitution du concept spinoziste de vĂ©ritĂ©. 5 F. AlquiĂ©, Le Rationalisme de Spinoza, PUF, coll. ÉpimĂ©thĂ©e, Paris, 1981, p. 212. 6 Ce sont ceux, comme S. Hampshire ou H. Joachim, qui considĂšrent que Spinoza soutient exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 7 Ce sont ceux, comme E. Curley ou J. Bennett, pour lesquels Spinoza adopte exclusivement la conception de la vĂ©ritĂ© comme correspondance. Cette position, adoptĂ©e par Curley dans son livre Spinoza’s Metaphysics p. 56, p. 122‑126, a Ă©tĂ© revue dans son article Spinoza on Truth », in Australasian Journal of Philosophy, vol. 72, no 1, March 1994. Dans cet article, il soutient l’existence dans la pensĂ©e de Spinoza de tendances en conflit » entre la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme correspondance et une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. 8 En particulier, il n’est pas possible de dĂ©velopper ici l’analyse dĂ©taillĂ©e de la notion d’idĂ©e adĂ©quate Ă©laborĂ©e par Spinoza dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement et dans l’Éthique, ni de justifier l’interprĂ©tation adoptĂ©e de cette notion comme renvoyant Ă  une affirmation connectĂ©e au systĂšme de raisons qui la prouvent et, par lĂ , Ă  une certaine version de la thĂ©orie de la vĂ©ritĂ© comme cohĂ©rence. Pour ces analyses et cette justification je renvoie au deuxiĂšme chapitre de mon livre Verdade e Certeza em Espinosa Ed. L & PM, Porto Alegre, 1999. 9 Éthique I, axiome VI. 10 Je ne reconnais aucune diffĂ©rence entre l’idĂ©e vraie et l’idĂ©e adĂ©quate, sinon que le mot “vraie” se rapporte seulement Ă  l’accord de l’idĂ©e avec son objet, tandis que le mot “adĂ©quate” se rapporte Ă  la nature de l’idĂ©e mĂȘme » GIV/270. 11 GII/26. 12 Cf. Éthique I, Proposition VIII, scolie 2 ; Éthique II, Proposition VIII ; Éthique V, Proposition XXIX, scolie. 13 Selon Spinoza, le contraste entre l’existence Ă©ternelle et l’existence temporelle n’est pas un contraste entre l’existence possible et l’existence actuelle, mais entre deux types d’existence actuelle. L’actualitĂ© Ă©ternelle de l’essence d’un mode fini qui n’existe pas dans le temps n’est que la propriĂ©tĂ© actuelle qui appartient Ă  l’attribut divin de produire nĂ©cessairement ce mode quand les conditions sont remplies. Cette propriĂ©tĂ© est une combinaison particuliĂšre des lois de la nature. 14 Cf. les § 41, § 42, § 85, § 91 et § 99. 15 Cf. Éthique II, Propositions XXXII et XXXIV ; Proposition XLI, dĂ©monstration ; Proposition XLIII, dĂ©monstration. 16 Cf. ibid., Proposition XLIII, scolie. 17 Bien que la substitution de l’énoncĂ© dĂ©finitionnel par l’axiomatique ne soit pas dĂ©pourvue d’importance, elle ne signifie pas la suppression de la correspondance comme l’un des Ă©lĂ©ments constitutifs de la conception spinoziste de la vĂ©ritĂ©. Pour cette raison, et pour faciliter l’exposition, j’ai pris la libertĂ© de maintenir la dĂ©signation traditionnelle de dĂ©finition nominale pour renvoyer Ă  cet Ă©lĂ©ment. 18 TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement, tr. A. KoyrĂ©, J. Vrin, Paris, 1984, note 69, p. 107. 19 GII/124. 20 Pour cette interprĂ©tation de M. Dummett, voir R. Landim A interpretação realista da definição nominal da verdade », Manuscrito, n° 2, avril 1983 ; et Significado e verdade », SĂ­ntese, n° 32, dĂ©cembre 1984. 21 Éthique II, Proposition III. 22 Ibid, Proposition VI, corollaire. 23 Cette inspiration est nettement prĂ©sente dans la thĂ©orie de la dĂ©finition gĂ©nĂ©tique formulĂ©e dans le TraitĂ© de la rĂ©forme de l’entendement. 24 Éthique II, Proposition XL, scolie 2. 25 Il est important de rapprocher cette distinction intrinsĂšque, du point de vue de la vĂ©ritĂ©, entre suivre une rĂšgle en connaissant ou en ignorant sa nĂ©cessitĂ©, de ce que Spinoza soutient Ă  propos de la distinction intrinsĂšque, du point de vue Ă©thique, entre la conduite du sage et celle de l’ignorant par rapport aux principes Ă©thiques. Le sage et l’ignorant peuvent avoir une mĂȘme conduite, accomplir une mĂȘme action d’un point de vue extĂ©rieur tout en Ă©tant radicalement distincts du point de vue de la dĂ©termination intĂ©rieure. Ainsi, l’un interprĂšte une rĂšgle de vie comme une loi morale et est dĂ©terminĂ© Ă  l’obĂ©ir par la peur du chĂątiment et l’espoir d’une rĂ©compense ; l’autre est au-dessus de la loi, c’est-Ă -dire qu’il est dĂ©terminĂ© Ă  suivre cette rĂšgle de vie par la comprĂ©hension de la nĂ©cessitĂ© par laquelle elle est liĂ©e Ă  ses effets immanents, et par la comprĂ©hension de son utilitĂ© comme moyen pour parvenir Ă  la libertĂ© et au bonheur voir lettre XIX Ă  Blyenbergh et Éthique IV, Propositions LIX et LXIII. Le premier est esclave des passions tristes engendrĂ©es par sa connaissance inadĂ©quate, l’autre est un homme libre qui agit dĂ©terminĂ© par sa connaissance adĂ©quate et par les affects actifs qui en dĂ©coulent joie et amour intellectuel. De mĂȘme qu’il ne suffit pas de parvenir Ă  une conclusion correcte en suivant une rĂšgle dont on ignore la nĂ©cessitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de la vĂ©ritĂ©, de mĂȘme il ne suffit pas de conformer notre conduite Ă  une loi dont on ignore la nĂ©cessitĂ© et l’utilitĂ© pour ĂȘtre dans la sphĂšre de l’activitĂ© Ă©thique et de la libertĂ©. La simple conformitĂ©, Ă  l’objet ou Ă  la rĂšgle, dĂ©tachĂ©e des raisons qui la justifient, est Ă©galement insuffisante dans les deux cas. Ce rapprochement indique – sans que nous puissions l’approfondir ici – l’extrĂȘme importance qui sera accordĂ©e Ă  la propriĂ©tĂ© intrinsĂšque de l’idĂ©e vraie adaequatio pour fonder la supĂ©rioritĂ© Ă©thique du sage face Ă  l’ignorant. 26 AT-VII-35 AT » renvoie aux Ɠuvres de Descartes, Ă©d. Charles Adam et Paul Tannery, Paris, LĂ©opold Cerf, 1897‑1909 ; réédition Vrin-CNRS, 11 vol., 1964‑1974. 27 AT-IX-48. 28 Cf. G. H. R. Parkinson, Truth Is Its Own Standard Aspects of Spinoza’s Theory of Truth », in Shahan and Biro eds., Spinoza New Perspectives, University of Oklahoma Press, 1978, p. 44, et M. Della Rocca, Representation and the Mind-Body Problem in Spinoza, Oxford University Press, 1996, p. 109. 29 Éthique II, Proposition XLI, dĂ©monstration, et Proposition XXVIII. 30 Ibid., Proposition XLI. 31 Éthique II, Proposition XVII, scolie et Proposition XLIX, scolie. 32 Éthique IV, Proposition I, dĂ©monstration et scolie. 33 Pour la distinction entre l’objet directement reprĂ©sentĂ© et l’objet indirectement reprĂ©sentĂ© par l’idĂ©e d’affection, voir Éthique II, Proposition XVI, et ses deux corollaires. 34 Éthique II, Proposition XXVIII. 35 Bien entendu, ce n’est pas par l’idĂ©e inadĂ©quate que nous pouvons savoir qu’elle s’accorde avec l’affection, c’est-Ă -dire qu’elle indique effectivement la maniĂšre dont nous sommes affectĂ©s par les choses extĂ©rieures, mais par notre connaissance adĂ©quate de l’origine et de la nature de la connaissance imaginative. 36 Cette idĂ©e est l’équivalent Ă©pistĂ©mique de la passion joyeuse. Celle-ci naĂźt d’un accord entre des individus qui se rencontrent, cet accord entre leurs natures Ă©tant cause de joie, c’est-Ă -dire d’une augmentation positive de puissance. NĂ©anmoins, cet accord et cette positivitĂ© ne sont pas suffisants pour caractĂ©riser ces individus comme des individus actifs, de mĂȘme que la positivitĂ© de l’idĂ©e inadĂ©quate et son accord fortuit » avec l’affection du corps ne sont pas suffisants pour la caractĂ©riser comme vraie. Haut de page Pour citer cet article RĂ©fĂ©rence papier Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne, 5 2011, 119-135. RĂ©fĂ©rence Ă©lectronique Marcos AndrĂ© GLEIZER, Remarques sur le problĂšme de la vĂ©ritĂ© chez Spinoza », Philonsorbonne [En ligne], 5 2011, mis en ligne le 03 fĂ©vrier 2013, consultĂ© le 28 aoĂ»t 2022. URL ; DOI de page Droits d’auteur Tous droits rĂ©servĂ©sHaut de page
Rienn’est plus fourbe et trompeur que la vĂ©ritĂ©. Pourquoi ? Parce que la vĂ©ritĂ© n’existe pas. Ce que nous croyons savoir n’est en fait que le fruit d’une construction mentale dont le seul but est de conforter nos certitudes dĂ©jĂ  acquises. DĂ©monstration dans cette vidĂ©o aussi Ă©tonnante que drĂŽle et instructive.
Question Y a-t-il une vĂ©ritĂ© absolue / universelle ? RĂ©ponse Pour comprendre s’il y a une vĂ©ritĂ© absolue / universelle, commençons par dĂ©finir ce qu’est la vĂ©ritĂ©. D’aprĂšs le dictionnaire, il s’agit de la conformitĂ© aux faits ou Ă  la rĂ©alitĂ© ; une affirmation prouvĂ©e ou acceptĂ©e comme vraie ». Certaines personnes affirment que la vĂ©ritĂ© n’existe pas, mais qu’il n’y a que des perceptions et opinions. D’autres dĂ©fendent au contraire qu’il doit y avoir une vĂ©ritĂ© absolue. Une position est qu’il n’y a pas d’absolus qui dĂ©finissent la vĂ©ritĂ©. Ses partisans croient que tout est relatif et que la vĂ©ritĂ© n’existe donc pas rĂ©ellement. De ce fait, il n’y a en fin de compte pas d’absolus moraux ni aucune autoritĂ© pour dĂ©cider si une action est positive ou nĂ©gative, bonne ou mauvaise. On aboutit donc Ă  une Ă©thique de situation », l’idĂ©e selon laquelle le bien et le mal dĂ©pendent de la situation. Rien n’est juste ni faux, mais ce qui semble juste Ă  un moment donnĂ© et dans une situation donnĂ©e l’est. Une telle Ă©thique de situation produit une mentalitĂ© et un mode de vie subjectifs, axĂ©s autour du sentiment, aux effets dĂ©vastateurs sur la sociĂ©tĂ© et les personnes. C’est le post-modernisme, qui ouvre la voie Ă  une sociĂ©tĂ© dans laquelle toutes les valeurs, croyances, modes de vie et vĂ©ritĂ©s ont la mĂȘme validitĂ©. La position opposĂ©e est qu’il y a des vĂ©ritĂ©s et normes absolues, qui dĂ©finissent ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Par consĂ©quent, nos actes peuvent ĂȘtre jugĂ©s bons ou mauvais en fonction de ces normes absolues. S’il n’y avait ni vĂ©ritĂ©, ni normes absolues, ce serait le chaos. Prenons la loi de la gravitĂ©, par exemple si elle n’était pas absolue, nous ne serions pas certains de pouvoir nous tenir debout ou de nous asseoir Ă  un endroit donnĂ© avant d’avoir essayĂ©. Ou encore, si 2+2 ne faisaient pas toujours 4, les effets sur la civilisation seraient dĂ©sastreux. Les lois scientifiques et physiques n’auraient plus de sens et le commerce serait impossible. Quelle pagaille ce serait ! Heureusement, 2+2=4. La vĂ©ritĂ© absolue existe et elle peut ĂȘtre dĂ©couverte et comprise. L’affirmation-mĂȘme qu’il n’existe pas de vĂ©ritĂ© absolue est illogique. Pourtant, aujourd’hui, il en est beaucoup qui adhĂšrent Ă  un relativisme culturel niant toute vĂ©ritĂ© absolue. Une bonne question Ă  poser Ă  ceux qui prĂ©tendent qu’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© absolue est En ĂȘtes-vous absolument certain ? » S’ils rĂ©pondent oui, il s’agit d’une affirmation absolue, qui implique donc l’existence de vĂ©ritĂ©s absolues. Cela revient Ă  dire que l’absence de vĂ©ritĂ© absolue est la seule et unique vĂ©ritĂ© absolue. L’idĂ©e selon laquelle il n’y a aucune vĂ©ritĂ© absolue et universelle pose aussi d’autres problĂšmes logiques, en plus de la contradiction interne. D’abord l’homme, ayant un esprit fini et une connaissance limitĂ©e, ne peut logiquement faire d’affirmation nĂ©gative absolue. Par exemple, on ne peut en toute logique affirmer qu’il n’existe pas de Dieu mĂȘme si beaucoup de personnes le font, car pour cela, il faudrait dĂ©tenir une connaissance absolue de l’univers entier, d’un de ses confins Ă  l’autre. À partir de lĂ , la seule affirmation rationnelle possible serait Avec ma connaissance limitĂ©e, je ne crois pas qu’il y ait de Dieu. » Un autre problĂšme est que la nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle ne correspond pas Ă  ce que notre conscience, notre expĂ©rience et notre observation du monde rĂ©el nous rĂ©vĂšle. Si la vĂ©ritĂ© absolue n’existe pas, alors rien n’est fondamentalement bon ou mauvais. Ce qui est bon » pour vous ne l’est pas forcĂ©ment pour moi. Si ce relativisme semble sĂ©duisant de prime abord, il implique que n’importe qui fixe ses propres rĂšgles de vie et fasse ce qui lui semble bon. À partir de lĂ , il est inĂ©vitable que les rĂšgles des uns entrent en conflit avec celles des autres. Que se passerait-il, par exemple, si je dĂ©crĂ©tais juste » en ce qui me concerne de ne pas respecter les feux tricolores, mĂȘme quand ils sont rouges ? Je mettrais en danger la vie d’autrui. Ou encore, je pourrais estimer juste de vous voler, mais vous ne seriez pas d’accord. Nos notions du bien et du mal seraient clairement en dĂ©saccord. S’il n’y avait ni vĂ©ritĂ© absolue, ni normes morales valables pour tous, alors on ne pourrait ĂȘtre sĂ»r de rien. Tout un chacun serait libre de faire ce qu’il veut tuer, violer, voler, mentir, tricher, etc., sans personne pour le condamner. Il n’y aurait ni gouvernement, ni lois, ni justice, puisqu’on ne pourrait pas mĂȘme dĂ©terminer que la majoritĂ© a le droit de dĂ©terminer et d’imposer ses normes Ă  la minoritĂ©. Un monde sans absolus serait le monde le plus horrible qu’on puisse s’imaginer. D’un point de vue spirituel, on aboutit Ă  une confusion religieuse il n’y a aucune seule vraie religion et il n’est pas possible de se mettre en rĂšgle avec Dieu. Toutes les religions seraient donc fausses, puisqu’elles ont toutes des revendications absolues sur la vie aprĂšs la mort. Il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des gens qui tiennent deux religions diamĂ©tralement opposĂ©es pour Ă©galement vraies », mĂȘme si elles affirment toutes deux ĂȘtre le chemin exclusif vers le ciel tout en enseignant des vĂ©ritĂ©s » totalement opposĂ©es. Ceux qui ne croient pas en une vĂ©ritĂ© absolue ignorent ces revendications et adhĂšrent Ă  un universalisme tolĂ©rant qui affirme que toutes les religions se valent et qu’elles mĂšnent toutes au ciel. Les partisans de cette vision du monde s’opposent avec vĂ©hĂ©mence aux chrĂ©tiens Ă©vangĂ©liques qui croient que, comme le dit la Bible, JĂ©sus est le chemin, la vĂ©ritĂ© et la vie », qu’il est la manifestation ultime de la vĂ©ritĂ© et le seul chemin qui mĂšne au ciel Jean La tolĂ©rance est devenue la vertu cardinale de notre sociĂ©tĂ© post-moderne, le seul absolu. Par consĂ©quent, l’intolĂ©rance est le seul mal. Toute croyance dogmatique, surtout en une vĂ©ritĂ© absolue, est considĂ©rĂ©e comme intolĂ©rante, le pĂ©chĂ© ultime. Ceux qui nient l’existence de toute vĂ©ritĂ© absolue disent souvent que chacun peut croire ce qu’il veut, tant qu’il n’essaie pas d’imposer ses croyances aux autres. Mais cette position est en elle-mĂȘme une croyance absolue, que ceux qui la dĂ©fendent essaient clairement d’imposer aux autres. Ils dĂ©finissent une norme comportementale et insistent que tous la suivent, violant ainsi leurs propres principes par une nouvelle auto-contradiction. Ceux qui dĂ©fendent cette position ne veulent tout simplement pas ĂȘtre tenus pour responsables de leurs actes. S’il y a une vĂ©ritĂ© absolue, il y a des valeurs morales absolues, et nous sommes donc tenus Ă  les respecter. La nĂ©gation de toute vĂ©ritĂ© absolue / universelle et le relativisme culturel qui en dĂ©coule sont la consĂ©quence logique de l’adhĂ©sion de la sociĂ©tĂ© Ă  la thĂ©orie de l’évolution comme explication de l’origine de la vie. Si l’évolution naturaliste est vraie, alors la vie n’a pas de sens, nous n’avons aucune raison d’ĂȘtre et il n’y a pas de valeurs morales absolues. DĂšs lors, l’homme est libre de mener sa vie comme il l’entend et n’est responsable d’aucun de ses actes. Pourtant, quelle que soit la virulence avec laquelle les hommes pĂ©cheurs nient l’existence de Dieu et de la vĂ©ritĂ© absolue, ils ne s’en tiendront pas moins tous un jour en jugement devant lui. La Bible dĂ©clare car ce que l’on peut connaĂźtre de Dieu est Ă©vident pour eux, puisque Dieu le leur a fait connaĂźtre. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance Ă©ternelle et sa divinitĂ©, se voient depuis la crĂ©ation du monde, elles se comprennent par ce qu’il a fait. Ils sont donc inexcusables, puisque tout en connaissant Dieu, ils ne lui ont pas donnĂ© la gloire qu’il mĂ©ritait en tant que Dieu et ne lui ont pas montrĂ© de reconnaissance ; au contraire, ils se sont Ă©garĂ©s dans leurs raisonnements et leur cƓur sans intelligence a Ă©tĂ© plongĂ© dans les tĂ©nĂšbres. Ils se vantent d’ĂȘtre sages, mais ils sont devenus fous. » Romains Y a-t-il des preuves de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue ? Oui. Il y a d’abord la conscience humaine, qui nous dit que le monde devrait fonctionner d’une certaine maniĂšre, que certaines choses sont bonnes et d’autres mauvaises. Elle nous convainc que la souffrance, la famine, le viol, la souffrance et la mĂ©chancetĂ© sont des choses mauvaises, mais que l’amour, la gĂ©nĂ©rositĂ©, la compassion et la paix sont de bonnes choses auxquelles nous devons aspirer, et ce universellement, Ă  toutes les Ă©poques et dans toutes les cultures. La Bible dĂ©crit le rĂŽle de la conscience humaine en Romains Quand des non-Juifs qui n’ont pas la loi font naturellement ce que prescrit la loi, ils se tiennent lieu de loi Ă  eux-mĂȘmes, bien qu’ils n’aient pas la loi. Ils montrent que l’Ɠuvre de la loi est Ă©crite dans leur cƓur, car leur conscience en rend tĂ©moignage et leurs pensĂ©es les accusent et les dĂ©fendent tour Ă  tour. C’est ce qui paraĂźtra le jour oĂč, conformĂ©ment Ă  l’Évangile que je prĂȘche, Dieu jugera par JĂ©sus-Christ le comportement secret des hommes. » La seconde preuve de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue est la science. Il s’agit tout simplement de la poursuite de la connaissance, de l’étude de ce que nous savons et de la quĂȘte d’un plus grand savoir. Or donc, toute recherche scientifique est forcĂ©ment fondĂ©e sur la croyance en des vĂ©ritĂ©s objectives dans ce monde, qui peuvent ĂȘtre dĂ©couvertes et prouvĂ©es. Sans absolus, qu’y aurait-il Ă  Ă©tudier ? Comment saurions-nous que les dĂ©couvertes scientifiques sont vraies ? En fait, les lois mĂȘmes de la science se fondent sur l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue. La troisiĂšme preuve de l’existence d’une vĂ©ritĂ© absolue / universelle est la religion. Toutes les religions du monde visent Ă  dĂ©finir la vie et Ă  lui donner un sens. Elles naissent de l’aspiration de l’homme Ă  quelque chose de plus que la simple existence. Par la religion, l’homme cherche Dieu, un espoir pour l’avenir, le pardon des pĂ©chĂ©s, la paix au milieu de ses luttes et des rĂ©ponses Ă  ses interrogations les plus profondes. La religion est la preuve que l’humanitĂ© n’est pas qu’un animal Ă©voluĂ©, mais qu’il a Ă©tĂ© créé avec un dessein plus Ă©levĂ© par un CrĂ©ateur personnel qui a mis en lui le dĂ©sir de le connaĂźtre. Or, s’il y a un CrĂ©ateur, alors il devient la norme de la vĂ©ritĂ© absolue et c’est son autoritĂ© qui l’établit. Heureusement pour nous, ce CrĂ©ateur existe et il nous a rĂ©vĂ©lĂ© sa vĂ©ritĂ© par sa Parole, la Bible. La connaissance de la vĂ©ritĂ© absolue / universelle n’est possible que par une relation personnelle avec celui qui affirme ĂȘtre la VĂ©ritĂ© JĂ©sus-Christ. JĂ©sus a dĂ©clarĂ© ĂȘtre le seul chemin, la seule vĂ©ritĂ© et la seule vie Jean Le fait que la vĂ©ritĂ© absolue existe nous dirige vers la vĂ©ritĂ© de l’existence d’un Dieu souverain, qui a créé les cieux et la terre et qui s’est rĂ©vĂ©lĂ© Ă  nous afin que nous le connaissions personnellement par son Fils JĂ©sus-Christ. C’est la vĂ©ritĂ© absolue. English Retour Ă  la page d'accueil en français Y a-t-il une vĂ©ritĂ© absolue / universelle ?
LavĂ©ritĂ© semble alors ĂȘtre unique, universelle, objective : elle ne dĂ©pend pas du sujet, d’une culture, d’une maniĂšre de voir propre Ă  chacun, comme si la vĂ©ritĂ© relevait de mon bon vouloir : il faudrait alors dire que le rĂ©el lui-mĂȘme dĂ©pendrait de mon bon vouloir ! Dire Ă  chacun sa vĂ©ritĂ©, reviendrait Ă  dire « Ă  chacun sa rĂ©alitĂ© », ou, « autant de rĂ©alitĂ©s que de
24 juin 2017 Naissance de Saint Jean-Baptiste Fr. Paul ExceptĂ© la Vierge Marie, Saint Jean-Baptiste est l’unique saint du calendrier romain dont on cĂ©lĂšbre la naissance, parce qu’il fut Ă©troitement liĂ© au mystĂšre de l’Incarnation. On l’appelle le prĂ©curseur de JĂ©sus, c'est-Ă -dire celui qui a couru du latin precursus est en avant de JĂ©sus pour lui ouvrir la voie, pour prĂ©parer les cƓurs Ă  sa venue. Ainsi l’avait dĂ©jĂ  exprimĂ© son pĂšre Zacharie dans son cantique que nous chantons chaque matin aux Laudes Et toi, petit enfant, tu seras appelĂ© prophĂšte du TrĂšs-Haut, car tu marcheras devant le Seigneur, pour lui prĂ©parer les voies, pour donner Ă  son peuple la connaissance du salut par la rĂ©mission de ses pĂ©chĂ©s » Lc 1, 76-77. Sa vie, comme celle de JĂ©sus a Ă©tĂ© une vĂ©ritable course toute consacrĂ©e au salut des Ăąmes. Il naĂźt six mois avant JĂ©sus. Sa naissance, annoncĂ©e par l’ange Gabriel Ă  la Vierge Marie est le signe que rien n’est impossible Ă  Dieu » Lc 1, 37. Dieu a rĂ©alisĂ© ce qui Ă©tait humainement impossible qu’une femme stĂ©rile et avancĂ©e en Ăąge donne naissance Ă  un fils. En ce jour, prions pour tous les Ă©poux qui souffrent de la longue attente d’un enfant qui n’arrive pas. Le nom mĂȘme des parents de Jean-Baptiste, Élisabeth Dieu a prĂȘtĂ© serment » et Zacharie Le Seigneur s’est souvenu » nous rappellent que Dieu n’abandonne jamais ceux qui se confient en lui. Le choix du nom Jean » pour l’enfant Ă©tonne l’entourage. Personne dans la famille de Zacharie ne porte ce nom. Il est trĂšs rare dans l’Ancien Testament. Le choix du nom Jean » n’est donc pas liĂ© Ă  la parentĂ©, mais Ă  sa signification Dieu fait grĂące ». Dieu a fait grĂące Ă  Zacharie et Ă  Élisabeth en leur accordant la naissance d’un fils, mais plus encore le nom de Jean annonce l’entrĂ©e dans un temps nouveau, dans le temps de la grĂące avec la naissance de JĂ©sus le Sauveur. Depuis le pĂ©chĂ© originel, notre humanitĂ© Ă©tait comme stĂ©rile, incapable de transmettre la vie de la grĂące. Par l’Incarnation, la mort et la RĂ©surrection de JĂ©sus, Dieu a fait grĂące Ă  l’humanitĂ© en accordant Ă  l’Église d’enfanter des fils et des filles de Dieu par le baptĂȘme. Jean-Baptiste s’est dĂ©fini lui-mĂȘme plus tard comme Ă©tant la voix de celui qui crie dans le dĂ©sert Rendez droit le chemin du Seigneur » Jn 1, 23. Il a couru en avant de JĂ©sus pour annoncer la venue du temps de la grĂące, le temps du pardon des pĂ©chĂ©s. Au Jourdain, par le baptĂȘme qu’il administrait, il prĂ©parait les cƓurs par la pĂ©nitence Ă  adhĂ©rer Ă  la personne de celui qui seul a le pouvoir de remettre les pĂ©chĂ©s JĂ©sus, le Fils de Dieu Jn 1, 34. Aussi l’essentiel de sa mission se rĂ©sume dans ces paroles voici l'Agneau de Dieu, qui enlĂšve le pĂ©chĂ© du monde » Jn 1,20. OĂč Jean-Baptiste a-t-il appris tout cela ? D’oĂč lui vient sa connaissance du mystĂšre de JĂ©sus ? C’est trĂšs certainement par son intense vie de priĂšre et par un don spĂ©cial de l’Esprit Saint qu’il a eu cette rĂ©vĂ©lation. Dans le rĂ©cit que saint Luc nous donne la Visitation nous lisons dĂšs qu'Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d'Esprit Saint » Lc 1, 41. La profession de foi d’Élisabeth comment m’est-il donnĂ© que vienne Ă  moi la mĂšre de mon Seigneur ? Lc 1, 43 est partagĂ©e en quelque sorte par l’enfant qu’elle porte en elle et qui exulte en prĂ©sence de la MĂšre de Dieu et du Fils qu’elle porte en elle. La lecture du prophĂšte IsaĂŻe que nous avons entendue s’applique parfaitement Ă  JĂ©sus mais aussi, par participation, Ă  Jean-Baptiste J’étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m’a appelĂ© ; j’étais encore dans les entrailles de ma mĂšre quand il a prononcĂ© mon nom. Il a fait de ma bouche une Ă©pĂ©e tranchante, il m’a cachĂ© Ă  l’ombre de sa main ; il a fait de moi une flĂšche acĂ©rĂ©e, il m’a cachĂ© dans son carquois » Is 49, 1-2. DĂšs le sein de sa mĂšre, Jean-Baptiste a Ă©tĂ© cachĂ© sous l’ombre de la main de Dieu. Le geste de l’imposition de la main signifie dans la liturgie des sacrements le don particulier du Saint Esprit. Jean-Baptiste a Ă©tĂ© aussi un homme de priĂšre. DĂšs son enfance il se trouve dans les lieux dĂ©serts, lieux de la tentation, mais aussi lieux de la dĂ©pendance totale et de la proximitĂ© avec Dieu. Il fut aussi un guide de la priĂšre pour ceux qui l’approchaient comme en tĂ©moigne la demande des disciples Ă  JĂ©sus Seigneur, apprends-nous Ă  prier, comme Jean l’a appris Ă  ses disciples » cf. Lc 11, 1. La course de Jean-Baptiste en avant de JĂ©sus a Ă©tĂ© couronnĂ©e par la palme du martyre. Comme JĂ©sus, il sera mis violemment Ă  mort avant 33 ans pour avoir dit la vĂ©ritĂ© en dĂ©nonçant l’adultĂšre du roi HĂ©rode. Saint BĂšde, moine du IXe siĂšcle, a Ă©crit Saint Jean donna sa vie pour [le Christ], mĂȘme si l’on ne lui ordonna pas de renier JĂ©sus-Christ, on lui ordonna uniquement de taire la vĂ©ritĂ©[1] ». Jean-Baptiste n’a pas tu la vĂ©ritĂ© et ainsi, il est mort pour le Christ qui est la VĂ©ritĂ©, disait BenoĂźt XVI. Et il ajoutait PrĂ©cisĂ©ment pour l’amour de la vĂ©ritĂ©, il ne fit pas de compromis et n’eut pas peur d’adresser des paroles fortes Ă  ceux qui avaient Ă©garĂ© la voie de Dieu [
] son exemple nous rappelle Ă  nous, chrĂ©tiens de notre temps, qu’aucun compromis n’est possible avec l’amour du Christ, avec sa Parole, avec sa VĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© est VĂ©ritĂ©, il n’existe pas de compromis. La vie chrĂ©tienne exige, pour ainsi dire, le martyre » de la fidĂ©litĂ© quotidienne Ă  l’Évangile, c’est-Ă -dire le courage de laisser le Christ grandir en nous et de le laisser orienter notre pensĂ©e et nos actions. Mais cela ne peut avoir lieu dans notre vie que si notre relation avec Dieu est solide[2] ». Aujourd’hui et demain auront lieu des ordinations de prĂȘtres et de diacres dans divers lieu. Confions Ă  l’intercession du CƓur ImmaculĂ© de Marie ceux qui sont ordonnĂ©s et tous les pasteurs de l’Église, afin qu’à la suite de saint Jean-Baptiste, grĂące Ă  une profonde vie de priĂšre et assistĂ©s par le don de l’Esprit-Saint, ils soient toujours courageux pour annoncer avec fidĂ©litĂ©, charitĂ© et sans compromis la vĂ©ritĂ© de l’Évangile qui ouvre aux hommes la voie du salut et du seul vrai bonheur. [hr] [1] cf. Hom. 23 ccl 122, 354. [2] BenoĂźt XVI, Audience gĂ©nĂ©rale du 29 aoĂ»t 2012. Onpeut mĂȘme dĂ©montrer qu’il n’existe pas. Ce qui existe, c’est une infinitĂ© non totalisable de mondes qui, chacun, Ă  sa maniĂšre, rĂ©unissent et permettent de situer des multiplicitĂ©s
Livres Les nations et les hommes ont besoin de mythes et de mensonges pour se construire. Ce qui ne veut pas dire que les livres soient des mensonges mĂȘme si, par dĂ©finition, une fiction est toujours un mensonge. C’est un mensonge qui touche Ă  la vĂ©ritĂ©. Paul Auster in La solitude du labyrinthe 1997. En dĂ©pit du bon sens, certains lecteurs attendent encore du roman une rĂ©vĂ©lation, pour ne pas dire une vĂ©ritĂ© qui doit s’entendre ici comme un principe certain qui met le doute en Ă©chec, tandis que d’autres, comme Paul Auster, portant pourtant un regard trĂšs professionnel sur la littĂ©rature d’imagination, continuent Ă  l’associer Ă  des contre-vĂ©ritĂ©s. La fiction ne serait-elle pas plutĂŽt un espace hermĂ©tique Ă  la vĂ©ritĂ© et au mensonge ? S’il existe bel et bien en anglais comme en français un lien de parentĂ© lexicale entre mensonge et littĂ©rature, deux mots qui se recoupent dans le vocable de fiction »[i], les Ă©crits ne peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  des menteries dans le genre romanesque, du moins sur un plan philosophique. Le bon sens voudrait que l’on se range Ă  l’opinion de Peter McCormick lorsqu’il dĂ©clare que l’art du conte, Ă  l’inverse du mensonge, se rĂ©sume Ă  faire semblant sans chercher Ă  tromper, Ă©tant plus proche de la comĂ©die que du faux serment ».[ii] Et ce professeur de philosophie d’ajouter L’écrivain de fiction [
] simule la rĂ©fĂ©rence parce que la nature des phrases fictionnelles est telle qu’il ne peut faire rĂ©fĂ©rence Ă  quoi que ce soit. L’écrivain qui s’exprime dans un rĂ©cit documentaire entend bien faire rĂ©fĂ©rence Ă  quelque chose ; par contraste, l’écrivain de fiction ne fait que simuler cette fonction rĂ©fĂ©rentielle ».[iii] Dans son explication, en faisant la distinction entre les catĂ©gories documentaire et fiction, McCormick sous-entend que la notion de vĂ©ritĂ© qui doit s’entendre ici comme le caractĂšre de ce qui s’accorde avec le sentiment de la rĂ©alitĂ© », in Le nouveau petit Robert est plus pertinente lorsqu’on traite d’un ouvrage documentaire que d’un rĂ©cit de fiction. Sans entrer dans des considĂ©rations linguistiques, Maurice Blanchot fait un constat similaire Ă  celui de McCormick, mais sur une tonalitĂ© plus poĂ©tique, et soutient que l’artiste n’appartient pas Ă  la vĂ©ritĂ©, parce que l’Ɠuvre est elle-mĂȘme ce qui Ă©chappe au mouvement du vrai, que toujours, par quelque cotĂ©, elle le rĂ©voque, se dĂ©robe Ă  la signification, dĂ©signant cette rĂ©gion oĂč rien ne demeure, oĂč ce qui a eu lieu n’a cependant pas eu lieu, oĂč ce qui recommence n’a encore jamais commencĂ©, lieu de l’indĂ©cision la plus dangereuse, de la confusion d’oĂč rien ne surgit [
]».[iv] Cette insistance sur la notion de vĂ©ritĂ© qui Ă©chappe Ă  l’espace littĂ©raire a Ă©tĂ© reprise par bien des thĂ©oriciens de la littĂ©rature dont Tzvetan Todorov pour qui les phrases qui composent le texte littĂ©raire ne sont pas plus fausses » qu’elles ne sont vraies ». [
] le texte littĂ©raire ne se soumet pas Ă  l’épreuve de vĂ©ritĂ©, [
] il n’est ni vrai ni faux, mais, prĂ©cisĂ©ment fictionnel ».[v] Le texte littĂ©raire est donc Ă  inscrire au chapitre de la fiction qui est le mode d’ĂȘtre du non-vrai ou du non-rĂ©el – par opposition au faux, au factice, Ă  la contrefaçon et Ă  la contrevĂ©ritĂ© qui sont antinomiques Ă  l’authenticitĂ©, Ă  la vĂ©ritĂ©. Par consĂ©quent, le lecteur n’a pas plus pour mission de chercher des vĂ©ritĂ©s dans le texte littĂ©raire que le romancier n’a de les enseigner. Parce qu’elle n’est pas rĂ©alitĂ©, l’Ɠuvre littĂ©raire peut Ă  loisir explorer le champ des possibilitĂ©s que le monde des vivants ne permet pas. L’Ɠuvre littĂ©raire nous propose un monde de possibles – et on rejoint ici la potentialitĂ© explorĂ©e par les oulipiens ! – mais elle ne saurait en aucun cas ĂȘtre un monde possible. Elle Ă©chappe au mouvement du vrai prĂ©cisĂ©ment parce que le romancier fait Ɠuvre d’imagination lorsqu’il affabule ses intrigues, une activitĂ© qui le conduit Ă  fabuler. Principe de VĂ©ritĂ© et principe de Confiance Pour Blanchot, Le roman est une Ɠuvre de mauvaise foi », Ă  double titre dira-t-on et de la part de celui qui Ă©crit, et de la part de celui qui lit, qui se tiennent tous les deux dans l’espace ambigu de l’imaginaire ».[vi] C’est peu ou prou ce que rĂ©sume Umberto Eco en Ă©voquant les recherches de John Searle[vii] qui elles font Ă©chos aux propos de Blanchot un discours qui perdure depuis plus d’un siĂšcle si l’on remonte jusqu’à Coleridge et sa suspension volontaire d’incrĂ©dulitĂ© ! Au bout du compte, ce que rĂ©vĂšle cette relation contractuelle bilatĂ©rale que les thĂ©oriciens appellent pacte fictionnel » dans laquelle l’écrivain donne le change et le lecteur accepte la duperie de plein grĂ©, c’est la distinction fondamentale entre le monde rĂ©el » et les mondes narratifs », le premier Ă©tant gouvernĂ© par le principe de VĂ©ritĂ© Truth » tandis que les seconds sont rĂ©gis par le principe de Confiance Trust ».[viii] Dans un autre livre, SĂ©miotique et philosophie du langage 1988, Umberto Eco remarque que la mĂ©taphore ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisqu’elle transgresse l’ordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă  une remise en ordre poĂ©tique du monde. Sur un mode analogique, on pourrait s’autoriser un parallĂšle avec le roman, qui comme la mĂ©taphore, produit une image rĂ©sultant d’une construction verbale. Ce que dit Eco dans SĂ©miotique et philosophie du langage est donc, mutatis mutandis, applicable au statut de la fiction le roman ne dit jamais la vĂ©ritĂ© puisqu’il transgresse l’ordre de la rĂ©alitĂ© et procĂšde Ă  une remise en ordre poĂ©tique du monde. De l’aveu gĂ©nĂ©ral, faire des entorses Ă  la vĂ©ritĂ© est contraire Ă  la dĂ©ontologie d’un historien et qui Ă©tudiera le roman historique se rendra compte des rivalitĂ©s et des Ăąpres disputes qui font de la littĂ©rature et du rĂ©cit historique deux exercices de style qui ont chacun leurs spĂ©cificitĂ©s. Il serait donc judicieux de mener une Ă©tude d’envergure sur le roman historique et la quĂȘte de vĂ©ritĂ©, en examinant les polĂ©miques qui ont agitĂ© historiens et romanciers. Dans un mĂȘme esprit, on gagnerait Ă  analyser un certain nombre de litiges identitaires et de supercheries littĂ©raires afin de savoir si l’on doit tenir les auteurs responsables de leurs entorses qui entravent une prĂ©tendue quĂȘte de vĂ©ritĂ© » ou si les lecteurs se rendent coupables d’un procĂšs d’intention en soutenant implicitement l’existence d’une dimension alĂ©thique »[ix] dans l’espace de la fiction. D’autres questions en dĂ©couleront ces indĂ©licatesses portent-elles Ă  consĂ©quence dans l’espace de la fiction ou n’entament-elles que l’éthique de l’écrivain ? Et la plus importante des interrogations dans quelle mesure ces supercheries parviennent-elles Ă  nous renseigner sur le statut de la fiction ? A la lumiĂšre de ces rĂ©flexions, on s’aperçoit qu’il y a quelque incongruitĂ© pour le lecteur ou le romancier Ă  vouloir se lancer dans une quĂȘte de vĂ©ritĂ© au sein d’un espace qui ne le permet pas. D’oĂč ce fait bien commode qu’en littĂ©rature nul romancier ne puisse ĂȘtre coupable d’ignorance. Pour reprendre l’heureuse formulation de Christine Angot dans Une partie du cƓur 2004 Le mot chaise n’avait plus quatre pieds, il n’en avait plus qu’un en littĂ©rature. Ceux qui lui donnaient quatre pieds c’était leur affaire, l’écrivain n’en Ă©tait pas responsable. C’était bien pourquoi la responsabilitĂ© de l’écrivain n’existait pas. Et la culpabilitĂ© encore moins ». Notice biographique Essayiste bilingue, auteur de fiction et chercheur en littĂ©rature, Jean-François Vernay a signĂ© plusieurs rĂ©flexions littĂ©raires, toutes disponibles en langue anglaise. La sĂ©duction de la fiction qui vient de paraĂźtre aux Ă©ditions Hermann est son quatriĂšme essai par lequel il apporte sa contribution au champ des Ă©tudes littĂ©raires cognitives. [i] Terme qui dans son acception dĂ©suĂšte dĂ©note un mensonge » et qui dans le langage contemporain dĂ©signe une crĂ©ation de l’imagination, en littĂ©rature », similitude que l’on retrouve en anglais avec le dĂ©nombrable fictions » et l’indĂ©nombrable fiction». [ii] McCormick, Fictions and Feelings », Fictions, Philosophies and the Problems of Poetics Ithaca/London Cornell UP, 1988, 138. [iii] McCormick, Id. [iv] M. Blanchot, L’espace littĂ©raire Paris Gallimard, 1955, 318. [v] T. Todorov, La Notion de littĂ©rature Paris Le Seuil, 1987, 13. [vi] M. Blanchot, La Part du feu Paris Gallimard, 1949, 189 citĂ© in D. Hurezanu, Ibid., 53. [vii] Le lecteur doit savoir qu’un rĂ©cit est une histoire imaginaire, sans penser pour autant que l’auteur dit des mensonges. Simplement, comme l’a dit Searle, l’auteur feint de faire une affirmation vraie. Nous acceptons le pacte fictionnel et nous feignons de penser que ce qu’il nous raconte est rĂ©ellement arrivé». J. Searle, The Logical Status of Fictional Discourse » New Literary History 14 1975, citĂ© in U. Eco, 1996, 81. [viii] U. Eco, Six promenades dans les bois du roman et d’ailleurs Paris Grasset & Fasquelle, 1996, 95-6. [ix] Dans l’acception que lui donne Roland Barthes dans Qu’est-ce que la critique ? » 1963, Ă  savoir qui relĂšve de la vĂ©ritĂ© ». Jean-François Vernay Imprimer cet article Commentaires
Peuton soutenir : "à chacun sa vérité" 926 mots 4 pages. Montre plus On pense souvent que la vérité est une affaire individuelle. Chaque homme en effet se forge sa propre conception du vrai, sans que celle-ci ne soit de fait et de droit communicable ou critiquable. Dire ainsi que les goûts et les couleurs ne se discutent pas est une façon de clore toute discussion éventuelle et de
Deux fois par mois, Le Devoir lance Ă  des passionnĂ©s de philosophie et d’histoire des idĂ©es le dĂ©fi de dĂ©crypter une question d’actualitĂ© Ă  partir des thĂšses d’un penseur marquant. La gouverneure gĂ©nĂ©rale du Canada, Julie Payette, a créé un certain Ă©moi l’automne dernier lorsqu’elle a mis en opposition science et religion en se disant Ă©tonnĂ©e que l’on soit encore en train de nous demander si la vie est le rĂ©sultat d’une intervention divine ou si elle rĂ©sulte d’un processus naturel ou alĂ©atoire ». Ceux qui ont dĂ©noncĂ© ces propos ont chacun Ă  leur façon soutenu qu’il n’y avait pas d’opposition entre science et religion et que ces deux domaines Ă©taient plutĂŽt complĂ©mentaires. Qu’en aurait pensĂ© le philosophe britannique Bertrand Russell 1872-1970 ? MathĂ©maticien, scientifique, homme politique, romancier et libre-penseur, Bertrand Russell est l’un des plus brillants intellectuels du XXe siĂšcle. Il est surtout connu pour son cĂ©lĂšbre argument de la thĂ©iĂšre » par lequel il rĂ©fute les arguments en faveur de l’existence de Dieu voir l’encadrĂ©. Russell se dĂ©clarait philosophiquement agnostique — parce que la science ne peut ni prouver ni rĂ©futer certaines croyances religieuses — mais athĂ©e en pratique, parce qu’on ne peut croire qu’en ce qui est dĂ©montrĂ© par la science. Photo Pedro Ruiz Le Devoir Daniel Baril Critique virulent de la religion, Russell affirme, dans Religion and Science 1935, qu’ un credo religieux diffĂšre d’une thĂ©orie scientifique en ce qu’il prĂ©tend exprimer la vĂ©ritĂ© Ă©ternelle et absolument certaine, tandis que la science garde un caractĂšre provisoire [
]. La science nous incite donc Ă  abandonner la recherche de la vĂ©ritĂ© absolue, et Ă  y substituer ce qu’on peut appeler la vĂ©ritĂ© “technique”, qui est le propre de toute thĂ©orie permettant de faire des inventions ou de prĂ©voir l’avenir ». À la lumiĂšre de cet extrait, science et religion ne sont pas complĂ©mentaires mais plutĂŽt en compĂ©tition pour la recherche de la vĂ©ritĂ©. La vĂ©ritĂ© technique » dont parle Russell est celle issue de thĂ©ories vĂ©rifiĂ©es par des expĂ©riences reproductibles et qui nous permet de comprendre notre environnement et d’agir sur lui. Pour le philosophe, le credo religieux » relĂšve des faiblesses de l’esprit humain alors que la dĂ©marche scientifique relĂšve de ses forces. Le conflit entre science et religion repose donc sur des questions essentielles, comme l’origine et l’évolution de la vie auxquelles fait rĂ©fĂ©rence Julie Payette. Si certaines Églises ont fini par abandonner des croyances mythologiques comme l’existence historique d’Adam et Ève, c’est en espĂ©rant garder la citadelle intacte » sur ce qui est fondamental, avance Russell. Les comment et les pourquoi Ceux qui considĂšrent que science et religion sont complĂ©mentaires soutiennent souvent que la science rĂ©pond aux comment » alors que la religion rĂ©pond aux pourquoi ». La science nous dirait comment les choses fonctionnent et la religion nous dirait pourquoi ça arrive. Cet argument ne tient pas dans la perspective russellienne. Toute connaissance accessible doit ĂȘtre atteinte par des mĂ©thodes scientifiques, Ă©crit-il. Et ce que la science ne peut pas dĂ©couvrir, l’humanitĂ© ne peut pas le connaĂźtre. » Si la religion n’apporte pas de connaissance, elle ne rĂ©pond donc ni aux comment ni aux pourquoi. Le physicien français Jean Bricmont a d’ailleurs dĂ©moli cet argument des rĂ©ponses spĂ©cifiques Ă  chacune. Selon sa dĂ©monstration, la distinction entre comment et pourquoi est une fausse dichotomie puisque les seuls pourquoi auxquels nous pouvons raisonnablement apporter une rĂ©ponse sont en fait des comment. Il s’agit de la version moderne de l’illusion mĂ©taphysique Ă  laquelle s’était attaquĂ© Emmanuel Kant en montrant qu’une croyance qui prĂ©tend ĂȘtre un savoir devient une illusion. Si les croyances religieuses peuvent aider Ă  donner un sens Ă  la vie, il n’existe aucun moyen de tester ces rĂ©ponses qui peuvent varier Ă  l’infini. Si n’importe quelle rĂ©ponse est possible, cela Ă©quivaut Ă  une absence de rĂ©ponse. Ces rĂ©ponses ne complĂštent pas les inconnues de la science puisqu’elles ne se situent pas sur le plan des connaissances scientifiques. Il n’y a donc pas plus de complĂ©mentaritĂ© entre science et religion lorsqu’on aborde la relation sous l’angle des pourquoi et des comment. Les rĂ©ponses fiables aux comment sont ce que Russell appelle les vĂ©ritĂ©s techniques ». Le NOMA Si la science et la religion constituent deux sphĂšres diffĂ©rentes, on pourrait soutenir qu’elles peuvent tout de mĂȘme cohabiter sans conflit si elles n’empiĂštent pas l’une sur l’autre. C’est la position du NOMA Non-Overlapping Magisteria, ou non-recouvrement des magistĂšres, pour employer l’expression du palĂ©ontologue Stephen Jay Gould. LĂ  encore Russell ne serait pas d’accord. Pour le philosophe, non seulement la religion n’est pas complĂ©mentaire Ă  la science, mais elle lui est grandement nuisible. Il avance notamment les exemples du procĂšs contre GalilĂ©e et le rejet de la thĂ©orie de l’évolution, deux conflits majeurs dans la recherche de la vĂ©ritĂ© » et qui sont toujours d’actualitĂ©. Lorsque Stephen Hawking, par exemple, dĂ©clarait qu’ il n’est nul besoin d’invoquer Dieu pour qu’il allume la mĂšche et fasse naĂźtre l’Univers », le pape François rĂ©cupĂ©rait et dĂ©formait grossiĂšrement les thĂ©ories de la physique quantique en soutenant que le big bang ne contredit pas l’intervention divine de Dieu mais la requiert ». Concernant l’évolution, les croyances religieuses constituent toujours un obstacle pour faire accepter cette thĂ©orie explicative, comme l’a dĂ©plorĂ© Julie Payette. MĂȘme si Jean-Paul II a reconnu que cette thĂ©orie est plus qu’une hypothĂšse », les religions la rĂ©cupĂšrent et la dĂ©naturent en soutenant que Dieu a voulu que les choses soient ainsi. On pourrait ajouter les exemples de transfusion sanguine et de vaccination refusĂ©es au nom de croyances religieuses. Pour Russell, la science est toujours sortie victorieuse de ces conflits avec la religion, et ce, pour le plus grand bien de l’humanitĂ©. LĂ  oĂč des questions pratiques Ă©taient en jeu comme pour la sorcellerie et la mĂ©decine, Ă©crit-il, la science a prĂŽnĂ© la diminution des souffrances, tandis que la thĂ©ologie a encouragĂ© la sauvagerie naturelle de l’homme. La diffusion de la mentalitĂ© scientifique, par opposition Ă  la mentalitĂ© thĂ©ologique, a incontestablement amĂ©liorĂ© jusqu’ici la condition humaine. » Science et religion ne sont donc pas deux magistĂšres sĂ©parĂ©s ; la religion empiĂšte inĂ©vitablement sur les platebandes de la science dans ses prĂ©tentions Ă  la vĂ©ritĂ©. Il subsiste toutefois un domaine oĂč science et religion ne sont pas en conflit, selon Russell celui de l’ Ă©motion mystique », ou Ă©tat d’esprit religieux ». Bien que la science demeure pour lui la seule mĂ©thode pour parvenir Ă  la connaissance, il reconnaĂźt la valeur des expĂ©riences qui [dans le domaine des Ă©motions] ont donnĂ© naissance Ă  la religion. Par suite de leur association Ă  de fausses croyances, elles ont fait autant de mal que de bien ; libĂ©rĂ©es de cette association, on peut espĂ©rer que le bien seul restera ». Russell estimait donc que les institutions religieuses et leurs credo thĂ©ologiques pourraient en venir Ă  disparaĂźtre face aux succĂšs de la science et que seul subsisterait l’ esprit religieux » qui leur a donnĂ© naissance et qui est porteur d’une vĂ©ritable sagesse ». L’esprit religieux et mĂȘme la piĂ©tĂ© religieuse » dont parle le philosophe se caractĂ©risent par l’amour de l’humanitĂ© et la confiance en ses capacitĂ©s et en son avenir. Cette Ă©thique guidĂ©e par la raison et inspirĂ©e par la compassion envers ses semblables est ce que l’on appelle aujourd’hui l’idĂ©al de l’humanisme laĂŻque. Bref, la rĂšgle d’or qui devrait nous guider en tout temps et en tout lieu. Ignorance et relativisme PrĂšs de 50 ans aprĂšs la mort de Russell et malgrĂ© l’avancĂ©e fulgurante des connaissances scientifiques, on peut s’étonner du retour de la religion dans la sociĂ©tĂ©. Pour Russell, la religion est d’abord et avant tout fondĂ©e sur la crainte de ce qui est mystĂ©rieux, crainte de l’échec, crainte de la mort », autant de craintes soutenues par l’ignorance. Il a de ce fait dĂ©laissĂ© les causes biologiques des Ă©motions et autres habiletĂ©s Ă  l’origine de l’ esprit religieux » et de la compassion. Ces causes naturelles ne disparaissent pas avec l’avancement des connaissances. Son diagnostic peut nĂ©anmoins ĂȘtre appliquĂ© au retour du religieux le fait que la science invalide les croyances thĂ©ologiques peut susciter angoisse et crainte chez le mortel. Pour Ă©viter la dissonance cognitive qui en rĂ©sulte, l’esprit du croyant rĂ©agit en se rĂ©fugiant dans le relativisme, oĂč science et croyance ont la mĂȘme valeur, confortĂ© en cela par les philosophes postmodernistes. L’argument de la thĂ©iĂšre Si je suggĂ©rais qu’entre la Terre et Mars se trouve une thĂ©iĂšre de porcelaine en orbite elliptique autour du Soleil, personne ne serait capable de prouver le contraire pour peu que j’aie pris la prĂ©caution de prĂ©ciser que la thĂ©iĂšre est trop petite pour ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par nos plus puissants tĂ©lescopes. Mais si j’affirmais que, comme ma proposition ne peut ĂȘtre rĂ©futĂ©e, il n’est pas tolĂ©rable pour la raison humaine d’en douter, on me considĂ©rerait aussitĂŽt comme un illuminĂ©. Cependant, si l’existence de cette thĂ©iĂšre Ă©tait dĂ©crite dans des livres anciens, enseignĂ©e comme une vĂ©ritĂ© sacrĂ©e tous les dimanches et inculquĂ©e aux enfants Ă  l’école, alors toute hĂ©sitation Ă  croire en son existence deviendrait un signe d’excentricitĂ© et vaudrait au sceptique les soins d’un psychiatre Ă  une Ă©poque Ă©clairĂ©e, ou de l’Inquisiteur en des temps plus anciens. » Is there a God ?, 1952 Des commentaires ? Écrivez Ă  Robert Dutrisac rdutrisac Pour lire ou relire les anciens textes du Devoir de philo. À voir en vidĂ©o
Soutenirque la vĂ©ritĂ© n’existe pas revient Ă  nier l’évidence de ces vĂ©ritĂ©s qui, pourtant, « crĂšvent les yeux » ! d. Nous considĂ©rons que les sciences nous permettent de dĂ©passer les apparences pour connaĂźtre la vĂ©ritable nature des phĂ©nomĂšnes . Elles nous permettent aussi d’expliquer les apparences, de dĂ©jouer les illusions sensibles.
C'est vrai, presque vrai, ça contient une part de vĂ©ritĂ©, c'est pas faux, on peut aussi le comprendre de cette maniĂšre ...Existe-t-il UNE grande vĂ©ritĂ© ou plusieurs petites vĂ©ritĂ©s ? Cher ami internaute, je vous propose de choisir en introduction entre ces deux propositions, celle qui vous paraĂźt la plus cohĂ©rente JĂ©sus dit Je suis le chemin, la vĂ©ritĂ©, et la vie. » Jean RenĂ© Descartes dit Seule la raison humaine a la capacitĂ© de connaĂźtre et d'Ă©tablir la vĂ©ritĂ©. » Elle est importante cette question d’une vĂ©ritĂ© universelle, Ă  notre Ă©poque, oĂč il se dit que toutes les religions se valent, oĂč refuser l’opinion de l’autre relĂšve de l’intolĂ©rance, oĂč les philosophes qui se veulent les arbitres de l’existence de Dieu, en viennent Ă  nier l’existence rĂ©elle de JĂ©sus-Christ, personnage pourtant bien rĂ©el et historique
 La vĂ©ritĂ© est-elle unique ? On peut se poser la question de l’unicitĂ© de cette vĂ©ritĂ©, car en rĂ©alitĂ©, elle impacte tous les domaines de la vie. Les sciences, domaine a priori factuel, ne proposent aucune vĂ©ritĂ© universelle, puisqu’elles Ă©voluent en permanence, reniant les acquis antĂ©rieurs au fil des dĂ©couvertes. C’est d’ailleurs l’immense frustration que ressent tout Ă©tudiant ingĂ©nieur ou doctorant, au soir de ses Ă©tudes. En revanche, la Bible affirme une vĂ©ritĂ© universelle, une seule, rĂ©vĂ©lĂ©e dans le texte, qui se veut Parole exclusive de Dieu, le CrĂ©ateur de l’Univers qui nous hĂ©berge. Et l’accĂšs Ă  cette vĂ©ritĂ© procure en plus l’accĂšs au salut, par la rĂ©vĂ©lation du Sauveur, JĂ©sus-Christ. Conduis-moi dans ta vĂ©ritĂ©, et instruis-moi; Car tu es le Dieu de mon salut, Tu es toujours mon Et cette vĂ©ritĂ© prĂ©sentĂ©e par la Bible se propose d’impacter notre vision du Monde, mais aussi nos relations avec nos prochains, sous la forme de lois, qui ne sont pas du tout pĂ©rimĂ©es par ailleurs. Tu descendis sur la montagne de SinaĂŻ, tu leur parlas du haut des cieux, et tu leur donnas des ordonnances justes, des lois de vĂ©ritĂ©, des prĂ©ceptes et des commandements La vĂ©ritĂ© des philosophes La vĂ©ritĂ© des philosophes en revanche n’est guĂšre rĂ©jouissante, car la multiplicitĂ© de l’offre dans ce domaine, et l’absence totale de vainqueur, c’est-Ă -dire de philosophe qui aurait Ă©mis une vĂ©ritĂ© englobant toutes les autres, fait que les philosophies, ne relĂšvent que de l’opinion, si intĂ©ressantes, ou respectables, soient-elles. Donc aucune d’elle n’est universelle, et donc n’est vĂ©ritĂ© ». Ces opinions philosophiques impactent directement l’organisation sociĂ©tale des communautĂ©s d’individus, et sur ce point, il n’en ressort aucune qui soit supĂ©rieure Ă  toutes les autres, au grand dam de ceux qui critiquent les sociĂ©tĂ©s dites premiĂšres ». En fait, Ă  nos amis philosophes, je voudrais proposer un retour Ă  la Bible, tellement chaleureuse, par le rĂ©confort qu’elle apporte, lĂ  oĂč les pensĂ©es humaines Ă©chouent. Ciel, applaudis ! Et toi, terre, rĂ©jouis-toi ! Montagnes, criez de joie ! Le Seigneur redonne de l’espoir Ă  son peuple, il a pitiĂ© des La vĂ©ritĂ© existe-t-elle en science ? La science, se dĂ©finit comme un ensemble de modĂšles 2 + 2 = 4, qui permettent de prĂ©dire le rĂ©sultat d’expĂ©riences, lesquelles sont indĂ©pendantes du lieu et de l’instant. Je ne retiens pas dans mon coeur ta justice, je publie ta vĂ©ritĂ© et ton salut; je ne cache pas ta bontĂ© et ta fidĂ©litĂ© dans la grande La physique quantique qui dĂ©crit l’intĂ©rieur de l’atome est totalement incompatible avec la physique du visible. Les mĂ©dias dĂ©forment la rĂ©alitĂ© des expĂ©riences, en prĂ©sentant des images d’exoplanĂštes, rĂ©elles, mais invisibles au tĂ©lescope. Ils prĂ©sentent aussi de belles images de particules atomiques, neutrinos et autres, alors que ces bidules ne sont que des solutions d’équations, que personne n’a jamais touchĂ© ! En matiĂšre de biologie, le dĂ©sastre dans la recherche d’une vĂ©ritĂ© universelle est patent, car personne n’a encore su crĂ©er la vie Ă  partir de rien. Pire, plus la connaissance des mĂ©canismes de fonctionnement des cellules augmente, plus il reste de choses Ă  apprendre. Alors finalement, j’ose affirmer la vanitĂ© de la science n’offre d’autre alternative que de s’émerveiller devant la perfection de la crĂ©ation divine Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et l’étendue manifeste l’Ɠuvre de ses Et surtout je mets en garde contre la manipulation de la science, en tant que vĂ©ritĂ© apparente, qui est utilisĂ©e de nos jours pour introduire des fausses-rĂ©alitĂ©s, telles que les extra-terrestres et autres illusions, issues d’erreurs de calculs dans des modĂšles scientifiques. Conclusion LA vĂ©ritĂ© est inatteignable en dehors de celle rĂ©vĂ©lĂ©e par la Bible La vĂ©ritĂ©, vue de l’homme pensant, se dĂ©finit comme un modĂšle englobant la totalitĂ© des expĂ©riences en sciences, sociologie, philosophie
 Mais personne n’y arrivera, pire la communautĂ© scientifique s’en Ă©loigne irrĂ©mĂ©diablement, contrairement au dogme du siĂšcle des lumiĂšres. Et pour rĂ©pondre Ă  la dĂ©faite de la raison du chrĂ©tien » que raillent les philosophes athĂ©es, tels Nietzsche ou Kant, je propose de regarder la vie avec un peu de recul, comme le faisait Salomon VanitĂ© des vanitĂ©s, dit l’EcclĂ©siaste, vanitĂ© des vanitĂ©s, tout est vanitĂ©. EcclĂ©siaste Sanctifie-les par ta vĂ©ritĂ© Ta Parole est LA VĂ©ritĂ©. PS J’ai tentĂ© de rĂ©sumer ici une longue dĂ©marche personnelle de lecture parallĂšle de la Bible et de la science, que je pratique au quotidien depuis 35 ans. J’en ai Ă©crit un livre, La Bible et la Science et aussi un long article, qui sera bientĂŽt disponible en ligne.
Unmonde d’illusions, oĂč nous allons donner la clĂ© de notre futur Ă  des gens qui ne comprennent mĂȘme pas leur prĂ©sent. Un monde oĂč l’on prĂ©fĂšre la sĂ©curitĂ© Ă  la libertĂ©. Un monde oĂč l’on ne comprend plus, mĂȘme le nez dessus, que cette LibertĂ© dont on nous gave Ă  Ă©touffer est la rĂ©ponse de circonstances d’une sociĂ©tĂ© qui a perdu tout espoir de bon sens et d’HumanitĂ©.
N’est-ce pas la question des politiques qui s’occupent des choses sĂ©rieuses les clameurs de la foule pour ne pas entendre la parole de NSJC Je suis venu rendre tĂ©moignage Ă  la VĂ©ritĂ© ». Si la vĂ©ritĂ© n’existe pas alors tout est permis
rien ne peut s’opposer Ă  l’arbitraire du plus fort ! Jean Ousset dans son livre Pour qu’Il rĂšgne » rĂ©pond de façon lumineuse. Voici un extrait tirĂ© de cet ouvrage aux pages 24 et suivantes L’ENNEMI IRREDUCTIBLE LE LIBERALISME traduire RELATIVISME» Jean, 18, 38 Pilate lui dit Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? » Ayant dit cela, il sortit de nouveau Ă  la rencontre des Juifs, et il leur dĂ©clara Moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » » Dans les perspectives de ce rĂšgne de vĂ©ritĂ©, de ce rĂšgne de l’enseignement de l’Eglise, le grand, l’irrĂ©ductible ennemi est le relativisme, puisque c’est lĂ  une erreur qui s’en prend Ă  la notion mĂȘme de vĂ©ritĂ© et qui, en quelque sorte, la dissout
 Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ©, pour un libĂ©ral relativiste ? Quid est Veritas ? » On le voit, c’est spontanĂ©ment que la formule de Pilate monte aux lĂšvres dĂšs que l’on Ă©voque le relativiste. Et, avec l’orgueil bien connu de cette ignorance qui se prend pour une certitude, Pilate n’attendra mĂȘme pas la rĂ©ponse de JĂ©sus. Et Pilate de s’écrier Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? Et, disant cela, il sortit de nouveau vers les Juifs
 » JĂ©sus, dĂšs lors, gardera le silence. La vĂ©ritĂ©, en effet, ne se manifeste pas Ă  ceux qui, par principe, refusent de croire mĂȘme Ă  sa possibilitĂ©. Elle exige ce minimum d’humilitĂ© que devrait impliquer la conscience de l’ignorance. Aussi, quand, plus tard, Pilate reviendra vers JĂ©sus, saint Jean nous dit qu’il ne lui sera fait aucune rĂ©ponse. Quid est veritas ?
 » Depuis vingt siĂšcles, la formule n’a pas changĂ©. Quid est veritas ?
 » Ce qui signifie Encore un qui y croit ! Encore un illuminĂ©, un pauvre fou ! Un pauvre fou. Tout Ă  l’heure, en effet, c’est la robe blanche des fous qu’HĂ©rode fera jeter sur JĂ©sus. HĂ©rode et Pilate se rĂ©concilieront lĂ -dessus
 Tous deux sont relativistes. HĂ©rode, c’est le relativisme crapulard de la dĂ©bauche ; Pilate, c’est le relativisme des gens corrects et qui aiment se laver les mains » respecter les formes. Pilate, c’est le relativisme des gens rĂ©putĂ©s honnĂȘtes. Pilate, c’est le chrĂ©tien-relativiste qui, au fond, cherche Ă  sauver JĂ©sus, mais qui commence par le faire flageller avant de l’envoyer Ă  la mort, devant le tumulte croissant que sa dĂ©magogie autant que son manque de caractĂšre n’auront pas su arrĂȘter. En fait et jusqu’à la fin des temps, JĂ©sus continue Ă  ĂȘtre torturĂ©, ridiculisĂ©, mis Ă  mort, de Pilate en HĂ©rode et d’HĂ©rode en Pilate
 On le conçoit, Pilate est un homme » engagĂ© » ! En plein dans l’action ! Et qui a tout autre chose Ă  faire que d’écouter un doctrinaire ! Iterum exivit »  Iterum » de nouveau. Car, il y Ă©tait dĂ©jĂ , bien sĂ»r ! Il s’est lancĂ© depuis longtemps ! Avant d’agir, il n’a pas perdu son temps Ă  rĂ©flĂ©chir aux responsabilitĂ©s, pourtant redoutables, de sa fonction. Voyons ! On ne refuse pas semblable situation ! Pilate se retourne de nouveau, vers le problĂšme concret du moment. Vers ces Juifs qui sont lĂ , sous le balcon, et qui crient
 VoilĂ  ce qui est autrement important que les propos de ce JĂ©sus. VoilĂ  ce qui prime tout. Mais, et c’est lĂ  son pĂ©chĂ©, sans avoir pris la peine d’attendre et d’entendre la rĂ©ponse et les directives du Seigneur. Un peu plus tard, lorsque, dans son dĂ©lire, la foule rĂ©clamera la mort de JĂ©sus, le dernier argument, qui est aussi l’explication suprĂȘme, sera lancĂ© Ă  Pilate quia Filium Dei se fecit
 parce qu’il s’est fait Fils de Dieu
 » Fils de Dieu ! VoilĂ  la clef de toutes ces Ă©nigmes sur lesquelles Pilate bute depuis un long moment
 Cette fois, il veut savoir D’oĂč es-tu ?
 » Autrement dit Qui es-tu ? Mais d’oĂč viens-tu, homme extraordinaire ? Dis-moi quel est ton mystĂšre afin que je comprenne, enfin. JĂ©sus garde le silence. AprĂšs tout ce qu’Il a dit, aprĂšs cette flagellation que Pilate vient d’ordonner, la VĂ©ritĂ© n’a pas Ă  rĂ©pondre Ă  de telles injonctions. Devant le silence de ce prisonnier inouĂŻ, la crainte de Pilate dĂ©cuple. Il a peur, comme tous les faibles. Et, comme tous les faibles qui ont peur, il va non, certes, faire sentir sa puissance Ă  cette foule hurlante en donnant l’ordre aux soldats de la disperser. Non ! Il va crĂąner » devant cet homme enchaĂźnĂ© et apparemment impuissant. Il va menacer le Juste au nom de ce qu’il croit ĂȘtre son autoritĂ© » Cette fois, JĂ©sus va rĂ©pondre et, prĂ©cisĂ©ment, par respect pour cette autoritĂ© » de Pilate, qui est l’autoritĂ© mĂȘme du pouvoir civil. JĂ©sus va rĂ©pondre comme il a rĂ©pondu au Grand PrĂȘtre invoquant le nom de Dieu vivant ». Pouvoir spirituel et pouvoir temporel notre Seigneur a voulu nous laisser cet exemple de parfaite soumission aux deux pouvoirs instituĂ©s par Dieu. Tu ne me parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai pouvoir de te crucifier et pouvoir de te relĂącher ? » Et JĂ©sus de rĂ©pondre Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir s’il ne t’avait Ă©tĂ© donnĂ© d’en haut ». Tu n’aurais
 » toi
, Pilate
 C’est-Ă -dire toi, homme politique quelconque investi d’une parcelle d’autorité , qui que tu sois simple fonctionnaire, juge, dĂ©putĂ©, ministre, gouverneur, prince ou roi
, tu n’aurais aucun pouvoir si tu ne l’avais reçu d’en haut, c’est-Ă -dire de Dieu, c’est-Ă -dire de Moi. Et, puisque ton pouvoir est un pouvoir politique, juridique, social, le seul fait que je vienne d’affirmer que ce pouvoir vient de Moi prouve, sans contestation possible, que la royautĂ© que je revendique, bien que n’étant pas de ce monde, s’exerce quand mĂȘme sur lui, sur les individus comme sur les nations. Et cela parce que je me dis Fils de Dieu ». DĂ©sormais, la leçon est complĂšte qu’à travers Pilate, JĂ©sus a voulu adresser aux politiques de tous les temps. Explication suprĂȘme qui couronne et confirme tout ce qui a Ă©tĂ© dit. A suivre Le service de la royautĂ© sociale du Christ » est-il facultatif ? Pour se former et agir Ă  l’école de Jean Ousset, lire Pour qu’il RĂšgne », ouvrage historique de ceux qui veulent agir Ă  contre courant » comme nous y invite le Pape François.
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9 Citations sur la vĂ©ritĂ© et la libertĂ© : La vĂ©ritĂ© libĂšre alors que le secret dirige notre vie. ~ John Bradshaw. La vĂ©ritĂ© te rendra libre, mais d’abord, elle te foutra en rogne. ~ Anonyme. Savoir se contredire est un exercice

, s nf 1 sincĂ©ritĂ©, exactitude, fidĂ©litĂ© [antonyme] faussetĂ© 2 axiome, truisme, dogme, Ă©vidence 3 certitude, exactitude, justesse [antonyme] mensonge, erreur 4 vraisemblance, apparence, cohĂ©rence 5 sincĂ©ritĂ©, justesse, exactitude, conformitĂ© [antonyme] artifice, inauthenticitĂ© 6 certitude, axiome, Ă©vidence, truisme, lapalissade, rĂ©alitĂ© [antonyme] doute, improbabilitĂ© accepter un principe comme vĂ©ritĂ© fondamentale v admettre comme un dogme Ă  la vĂ©ritĂ© adv pour dire vrai cacher la vĂ©ritĂ© cacher la vĂ©ritĂ© verbe pronominal mettre sous le boisseau dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© v trouver le pot aux roses dire toute sa vĂ©ritĂ© v ne pas mĂącher ses mots en toute vĂ©ritĂ© adv Ă  vrai dire en vĂ©ritĂ© adv vĂ©ritablement, rĂ©ellement, Ă  dire vrai, Ă  proprement parler, Ă  vrai dire, au vrai faire Ă©clater la vĂ©ritĂ© v rĂ©vĂ©ler, crever l'abcĂšs table de vĂ©ritĂ© nf table de dĂ©cision vĂ©ritĂ© cachĂ©e nf secret vĂ©ritĂ© dite de consensus nf consentement universel vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e nf rĂ©vĂ©lation Dictionnaire Français Synonyme vĂ©ritĂ© 1 caractĂšre de ce qui est vrai 2 toute proposition dont l'Ă©noncĂ© exprime la conformitĂ© de l'idĂ©e avec son objet 3 conformitĂ© d'une relation avec les faits s'oppose Ă  mensonge 4 expression artistique fidĂšle Ă  son modĂšle 5 vraisemblance, ressemblance au rĂ©el 6 authenticitĂ©, sincĂ©ritĂ© cinĂ©ma-vĂ©ritĂ© nm cinĂ©ma Ă©cole de rĂ©alisation de films de l'aprĂšs-guerre, adepte du rĂ©alisme le plus proche possible de la vie contre-vĂ©ritĂ© , contrevĂ©ritĂ© nf mensonge, affirmation opposĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© sĂ©rum de vĂ©ritĂ© n narcotique qui abaisse la vigilance d'un sujet sĂ©rum de vĂ©ritĂ© n substance qui aurait pour effet de briser les rĂ©sistances psychiques d'un sujet Dictionnaire Français DĂ©finition la vĂ©ritĂ©! exp. expression assez populaire et surtout d'origine d'Afrique du Nord pour mettre de l'emphase Ă  ce qu'on raconte Commentaires additionnels Dictionnaire Collaboratif Français Synonymes vĂ©ritĂ© de La Palice nf. vĂ©ritĂ© Ă©vidente qui prĂȘte Ă  rire Reverso-Expressio VĂ©ritĂ© en-deçà des PyrenĂ©es, erreur au-delĂ . q. Blaise Pascal se moque de ceux qui croient dĂ©tenir toujours la vĂ©ritĂ© et qui pensent que les autres sont toujours dans l'erreur. C'est dans un texte oĂč il dĂ©plore qu'il n'existe pas encore de justice universelle. Une simple riviĂšre peut dĂ©cider de la "vĂ©ritĂ©" selon la fantaisie du prince local. vĂ©ritĂ© en deçà des PyrĂ©nĂ©es, erreur au delĂ  exp. ce qui est une vĂ©ritĂ© pour un peuple, une personne, peut ĂȘtre une erreur pour d'autres ; ce qui est valable pour l'un ne l'est pas forcĂ©ment pour l'autre Expressio Il n'y a que la vĂ©ritĂ© qui blesse exp. Pour signifier Ă  quelqu'un que, s'il ressent un reproche ou un propos comme offensant, c'est que celui-ci est justifiĂ© heure de vĂ©ritĂ© n. moment crucial oĂč des dĂ©cisions doivent ĂȘtre prises, oĂč on peut faire un bilan d'un plan parole d'Ă©vangile nf. vĂ©ritĂ© incontestable Expressiofamilier ! Faux, fausse adj adj. Ă  la vĂ©ritĂ© 2. Inexact Calcul faux lapalissade nf. une vĂ©ritĂ© tellement Ă©vidente qu'elle prĂȘte Ă  rire Syn. une vĂ©ritĂ© de La Palice, un truisme. Ex. HĂ©las, s'il n'Ă©tait pas mort, il serait encore en vie. ! triviale n. En mathĂ©matiques, Ă©noncĂ© dont on juge la vĂ©ritĂ© Ă©vidente Ă  la lecture, ou encore un objet mathĂ©matique dont on estime que l'existence ! juste adj adj. conforme Ă  l'Ă©quitĂ©, Ă  la vĂ©ritĂ©, Ă  la rĂ©alitĂ© in vino veritas exp. Locution latine signifiant littĂ©ralement "La vĂ©ritĂ© est dans le vin". La consommation d'alcool permet de faire avouer des choses Ă  des personnes qui ne le feraient pas autrement. seulement voilĂ , exp. expression d'articulation qui contredit partiellement ce qui vient d'ĂȘtre dit en rĂ©affirmant une vĂ©ritĂ© on pourrait y croire, seulement voilĂ , il y a trĂšs peu de chances que cela marche faux en Ă©criture n. altĂ©ration frauduleuse de la vĂ©ritĂ© manifestĂ©e dans un Ă©crit public, authentique, privĂ©, de commerce ou de banque susceptible de causer un prĂ©judice Ă  autrui, par l'un des procĂ©dĂ©s dĂ©terminĂ©s par la loi [Leg.] acte d'instruction n. mesure d'information judiciaire utile Ă  la manifestation de la vĂ©ritĂ©, prise ou ordonnĂ©e par une juridiction d'instruction, qui a notamment pour effet d'interrompre la prescription de l'action publique. [Jur.] ! ne pas croire si bien dire n. tenir des propos exacts, mais en dessous de la vĂ©ritĂ©. l'utilisation de la nĂ©gation permet de souligner le fait que la personne tienne des propos bien en dessous de la vĂ©ritĂ©. cette expression est d'ailleurs plutĂŽt ironique envers la personne visĂ©e. remettre les pendules Ă  l'heure v. 1. se mettre d'accord sur une base de discussion, en gĂ©nĂ©ral pour pouvoir avancer, aller plus loin. 2. rĂ©tablir la ou une vĂ©ritĂ© ; Expressio Pour ajouter des entrĂ©es Ă  votre liste de vocabulaire, vous devez rejoindre la communautĂ© Reverso. C’est simple et rapide Lespsychologues estiment qu'il n'existe pas de mensonge avant 7 ans. L'enfant aime fabuler et cette fonction est essentielle dans son dĂ©veloppement psychique. Certains mensonges sont rĂ©ellement des crĂ©ations artistiques. L'enfant est alors un acteur qui se met dans la peau d’un personnage. Le mensonge peut aussi servir Ă  minimiser une Qu’ils l’aient appris par eux-mĂȘmes ou par vous, la dĂ©couverte de l’inexistence du PĂšre NoĂ«l peut ĂȘtre un moment bouleversant pour les enfants. Voici donc nos conseils pour les aider Ă  mieux apprĂ©hender la situation et profiter des fĂȘtes de NoĂ«l ! Comment expliquer aux enfants que le PĂšre NoĂ«l n’existe pas ? À partir d’un certain Ăąge, gĂ©nĂ©ralement autour de 6-8 ans1, il apparaĂźt comme nĂ©cessaire de dire la vĂ©ritĂ© aux enfants au sujet de la magie de NoĂ«l ». Pourquoi ? PremiĂšrement parce qu’ils vont y ĂȘtre confrontĂ©s par leur entourage Ă  l’école notamment. Il est prĂ©fĂ©rable que ce soit au sein de leur famille proche qu’ils apprennent la vĂ©ritĂ© ainsi, vous pourrez les rassurer et leur expliquer en dĂ©tail la situation. Ensuite parce qu’ils deviennent grands, plus critiques sur certains sujets, et que leur parler de la rĂ©alitĂ© » de NoĂ«l peut les aider Ă  mĂ»rir ou comprendre certaines choses. Comment faire ? Vous pouvez par exemple leur expliquer la lĂ©gende du pĂšre NoĂ«l sous la forme d’une histoire, et comparer cette histoire avec d’autres contes pour enfants auxquels ils croyaient, mais ne croient plus la petite souris, le mĂ©chant loup, etc.. Les enfants auront ainsi conscience qu’il s’agissait d’un rĂ©cit, comme on leur en raconte souvent lorsqu’ils sont petits, pour les divertir. Dans tous les cas, l’important est de ne pas brusquer l’enfant, de le rassurer et de le soutenir. D’oĂč vient la lĂ©gende du PĂšre NoĂ«l ? L’histoire du pĂšre NoĂ«l s’inspire de celle de Saint Nicolas, un personnage cĂ©lĂšbre dans la chrĂ©tientĂ© d’Asie Mineure aux alentours de 300 aprĂšs On raconte que celui-ci avait pour habitude de distribuer des cadeaux aux enfants et Ă©tait vĂȘtu d’un manteau et d’une barbe. Le culte de ce saint fut propagĂ© en Europe au XIIe siĂšcle, puis en AmĂ©rique du Nord sous le nom de Santa Claus. Rassurer son enfant Ă  propos de NoĂ«l Pour mettre en confiance votre enfant, faites-lui comprendre que vous ne lui avez pas menti pour le simple plaisir de lui raconter des bĂȘtises. Au contraire, il est important de justifier votre action et ce pour quoi vous l’avez fait, afin qu’il ne se sente ni trahi ni vexĂ©. Vous pouvez par exemple lui expliquer que vous avez racontĂ© l’histoire du PĂšre NoĂ«l pour crĂ©er une lĂ©gende magique autour de NoĂ«l, le faire rĂȘver et lui mettre des Ă©toiles dans les yeux ! Ainsi, il n’aura pas l’impression d’avoir Ă©tĂ© pris pour un bĂ©bĂ© » ou que l’on s’est moquĂ© de lui en inventant un mensonge injustifiĂ©. Faut-il mentir aux enfants ? Aborder le sujet du PĂšre NoĂ«l soulĂšve une autre question faut-il mentir aux enfants ? Dans le cas du PĂšre NoĂ«l, il s’agit d’un mensonge sans gravitĂ©. Ici, l’idĂ©e est de faire rĂȘver les enfants avec une lĂ©gende féérique, et non de leur cacher une vĂ©ritĂ© dont ils devraient ĂȘtre au courant. Ainsi, on peut estimer que les parents ne sont pas en tort lorsqu’ils leur racontent cette histoire du fait de la non-gravitĂ© de ce mensonge. Inutile donc de s’en vouloir ou de penser avoir mal agi en tant que parent. Vous vous posez des questions quant Ă  la parentalitĂ© ? Cherchez un soutien psychologique ? Pensez Ă  Mieux Être Allo SantĂ©, nos services d’assistance au quotidien. Le sujet Ă©pineux des cadeaux Pour faire comprendre aux enfants que ce n’est pas le PĂšre NoĂ«l, mais bien vous qui vous chargez de l’achat des cadeaux chaque annĂ©e, vous pouvez montrer Ă  vos enfants des catalogues de NoĂ«l et les rayons de cadeaux dans les magasins. Vous pouvez aussi les faire participer aux courses de NoĂ«l pour d’autres membres de la famille. Ceci les aidera Ă  prendre conscience de la valeur d’un cadeau et des bonnes intentions qui motivent le geste d’offrir. C’est aussi l’occasion de lui parler de la solidaritĂ©, du partage et du don, qui sont des valeurs importantes dans l’esprit de NoĂ«l. Vous pouvez par exemple l’aider Ă  fabriquer un cadeau fait main pour l’offrir Ă  l’un de ses proches ou quelqu’un dans le besoin. Ainsi, vous continuez Ă  faire vivre la lĂ©gende du pĂšre NoĂ«l avec lui ! Expliquer Ă  son enfant la vĂ©ritĂ© Ă  propos du PĂšre NoĂ«l se fait gĂ©nĂ©ralement autour de 7 ans. Il s’agit d’un moment oĂč votre enfant prend conscience de certaines choses et grandit. Pour autant, ce moment n’est pas forcĂ©ment synonyme de dĂ©ception pour lui. Notamment si vous continuez par exemple Ă  dĂ©velopper son imaginaire en lui racontant des contes de NoĂ«l ou que vous l’intĂ©grez aux prĂ©paratifs des fĂȘtes en famille. Sources 1 –

Celuin’existe dĂ©cidĂ©ment pas » (199). À nouveau, on pourra se demander si l’on n’a pas lĂ  encore affaire Ă  une consĂ©quence particuliĂšrement contre-intuitive de la position de l’auteur, car il semble difficile de soutenir que

VIE QUOTIDIENNE 19 fĂ©vrier 2018 Il existe probablement plus de nuances de mensonges que de nuances de gris, et beaucoup de gens les considĂšrent juste comme des interprĂ©tations lĂ©gĂšrement diffĂ©rentes de la vĂ©ritĂ©. Certains petits mensonges sont simplement des phrases polies, banales, ou juste ce que l'autre personne a besoin ou s'attend Ă  entendre. Certains sont des moyens de dire non », sans passer pour une personne horrible, ou sans blesser les sentiments de l’ diverses raisons, nous pouvons choisir de modifier les faits et de ne pas dire toute la vĂ©ritĂ©. Dans la plupart des cas, c'est ce que nous choisissons de faire pour nous Ă©viter - ou pour Ă©viter Ă  quelqu'un d'autre - une douleur inutile, de l'inconfort, du stress, des explications maladroites ou des rĂ©actions communication honnĂȘte et la confiance mutuelle sont les Ă©lĂ©ments fondamentaux d'une relation, mais parfois, dire la vĂ©ritĂ© est impoli ou blessant, et peut vous causer des ennuis. Voici 8 exemples oĂč vous devriez envisager d'Ă©viter de dire la vĂ©ritĂ© ou d'en formuler une version diffĂ©rente. 1. Quand votre amoureux veut savoir si vous avez dĂ©jĂ  aimĂ© quelqu'un plus que lui/elleMĂȘme si vous avez acceptĂ© d'ĂȘtre complĂštement honnĂȘte l’un envers l’autre, et que vous aimeriez tous les deux connaĂźtre quelques informations sur vos ex, allez-y doucement. Les passions volcaniques et les feux d'artifice de sentiments n'ont pas besoin d'ĂȘtre mentionnĂ©s, parce que rien n’est pire pour votre moitiĂ© que d'entendre, ou de supposer, qu'il ou elle n’est pas aussi bien que quelqu'un d'autre. Cela peut non seulement avoir un impact nĂ©gatif sur son humeur, son estime et sa confiance en lui, mais cela peut Ă©galement nuire Ă  votre relation et ĂȘtre potentiellement trĂšs Lund / 2. Quand vous ĂȘtes dĂ©terminĂ© Ă  mettre fin Ă  une relation toxiqueAccepter le fait que cela ne marchera jamais et prendre la dĂ©cision de mettre fin Ă  une relation toxique est difficile, et trouver le courage et la force de s'en sortir et d'aller de l'avant l'est encore plus. Quelle que soit la maniĂšre d’y mettre fin, ce ne sera certainement pas facile, mais pourquoi crĂ©er un parcours du combattant, ou ajouter plus de drame lĂ  oĂč vous n'en avez absolument pas besoin ?La meilleure option est peut-ĂȘtre de sortir tranquillement d'une relation misĂ©rable et Ă©puisante, sans aucune discussion ni avertissement, mĂȘme si cela signifie que vous devez mentir et prĂ©parer secrĂštement une voie de secours. Les personnes toxiques ont tendance Ă  ĂȘtre trĂšs manipulatrices et agressives sur le plan Ă©motionnel, avec une variĂ©tĂ© de tours dans leur manche pour vous faire rester ou vous faire changer d’avis. En plus des Ă©ventuelles promesses vides dont vous ĂȘtes probablement dĂ©jĂ  fatiguĂ©e, c'est certainement la derniĂšre chose dont vous avez besoin si vous voulez vraiment briser ce cycle dangereux. 3. Lorsque vous avez besoin d'un compliment encourageantParfois, les efforts et le temps investis devraient ĂȘtre Ă©valuĂ©s sĂ©parĂ©ment du rĂ©sultat, particuliĂšrement dans une relation. Ainsi, alors que les critiques n'apporteront sĂ»rement rien Ă  votre relation, un compliment peut ĂȘtre utile. Par exemple, lorsque votre partenaire prĂ©pare un petit-dĂ©jeuner ou un dĂźner romantique, vous devriez dire que c'est dĂ©licieux, mĂȘme si ce n'est pas tout Ă  fait votre petite amie vous demande si vous aimez sa tenue ou sa nouvelle coupe de cheveux, il est plus logique de la complimenter, surtout qu’elle peut difficilement changer de coiffure ou de vĂȘtements. Ce sont des petits mensonges plutĂŽt inoffensifs, des maniĂšres de dire quelque chose de gentil pour stimuler la confiance en soi. De toute façon, vous aimez cette personne, quelle que soit sa coiffure. Non ? fizkes / Lorsque vous planifiez une surpriseIl est difficile d'expliquer pourquoi les gens ont tendance Ă  ĂȘtre curieux ou Ă  vous surprendre systĂ©matiquement lorsque vous prĂ©parez une surprise pour eux. C'est pourquoi quelque chose d'aussi simple et d’innocent peut vous amener Ă  mentir ou Ă  dĂ©former la vĂ©ritĂ© afin de ne pas gĂącher tout le plaisir. Heureusement, cela peut faire ressortir votre talent d'acteur, et tout avouer par la suite pourra crĂ©er des souvenirs dont vous pourrez tous les deux Quand la vĂ©ritĂ© peut tuer l'estime de soiVotre partenaire a peut-ĂȘtre beaucoup essayĂ©, mais a Ă©chouĂ©, ou bien continue Ă  essayer mĂȘme si les choses ne vont pas trĂšs bien. La personne n'a pas besoin d’ĂȘtre pointĂ©e du doigt, mĂȘme pour plaisanter, mais votre soutien, votre motivation et vos encouragements sont trĂšs importants, mĂȘme si vous devez un peu modifier la rĂ©alitĂ© pour rendre les choses moins dures et moins dĂ©cevantes. Aider quelqu'un Ă  croire en lui et Ă  construire sa confiance commence souvent par quelque chose d'aussi simple que de reconnaĂźtre l’effort qu'il a fait et de le complimenter au lieu de se concentrer sur ses Gribtsova / Lorsque vous trouvez quelqu'un d'autre vraiment sexy ou attirantMontrer suffit Ă  alimenter la jalousie, mais si votre partenaire commence Ă  vous poser des questions Ă  ce sujet, vous risquez de vous trouver dans une situation problĂ©matique. Dans ce cas, jeter de l'huile sur le feu n'a aucun sens. Un non » ou un rire est probablement la meilleure option. Une personne peut certainement ressembler Ă  un champion de fitness ou Ă  une reine de beautĂ©, mais regarder son corps ou flirter avec elle lors d'une fĂȘte est un bref moment passager, alors que rendre votre partenaire jaloux est susceptible d'avoir un effet nĂ©gatif Ă  long terme. 7. Quand vous rompez avec une bonne personneParfois, malgrĂ© toutes les qualitĂ©s d'une personne, l'amour n'est pas au rendez-vous. Si vous avez l'impression que votre relation ne fonctionne pas, il est logique d'y mettre fin. La façon la plus banale de rompre est de blĂąmer votre partenaire, mais si vous ne voulez pas le laisser espĂ©rer que votre relation puisse ĂȘtre "rĂ©parĂ©e", il est plus judicieux de dire que la sĂ©paration est prĂ©fĂ©rable pour vous deux. Et c'est aussi plus agrĂ©able que de mentir en disant Ă  quel point vous l' Guillem / 8. Quand il ne s’agit pas de votre secretÊtre le gardien des secrets d'une autre personne est une mission qui doit ĂȘtre prise au sĂ©rieux. Les dĂ©tails de la vie privĂ©e de quelqu'un, que vous auriez accidentellement dĂ©couverts, ne valent pas la peine d'ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©s ; c'est tout simplement inappropriĂ©. RĂ©pondre Je ne sais pas » ou Je ne me souviens pas » lorsqu'on vous interroge est l'un des types de mensonges les plus courants. C'est aussi le cas lorsque vos amis mentent ou inventent une histoire et vous demandent de la plupart des petits mensonges font plus de bien que de mal, sauvant une situation ou Ă©vitant un moment gĂȘnant - Ă  moins qu'ils puissent avoir un effet Ă  long terme -, vous obligeant Ă  continuer de mentir pour couvrir votre mensonge original. Pouvez-vous penser Ă  d'autres exemples oĂč la vĂ©ritĂ© n'est pas la meilleure rĂ©ponse ? Faites-nous part de vos remarques dans les commentaires !À LIRE AUSSI Si vous croyez Ă  ces 5 stĂ©rĂ©otypes sur l’amour, votre relation amoureuse est en danger
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