PORTRAIT- Le plongeur de lâextrĂȘme va enchaĂźner les figures du haut dâune plateforme de 27 mĂštres pour la premiĂšre fois Ă Paris. Portrait.
AprĂšs une Ă©dition annulĂ©e en raison de la Grande Guerre, les Jeux Olympiques reprennent en 1920 dans la ville dâAnvers. Les Olympiades de 1924, cĂ©lĂ©brĂ©es Ă Paris, sont placĂ©es sous le signe de la diversitĂ© des nations prĂ©sentes le nombre de nations reprĂ©sentĂ©es passe de 29 Ă 44. Les Jeux Olympiques de 1936, organisĂ©s Ă Berlin aprĂšs ceux de Los Angeles en 1932 les premiĂšres olympiades organisĂ©es depuis le dĂ©but de la crise Ă©conomique de 1929, donnent au IIIe Reich lâoccasion de glorifier son rĂ©gime. Cette Ă©dition sera la derniĂšre avant 1948 car, entre-temps, la Seconde Guerre mondiale va empĂȘcher deux olympiades consĂ©cutives 1940 et 1944. VIIe OLYMPIADE - 1920 ı Anvers VIIe OLYMPIADE 20 AOĂT-12 SEPTEMBRE 1920 Anvers ı BELGIQUE LâĂ©quipe française portant le bĂ©ret Ă cocarde tricolore, photographie de presse, 1920. MarquĂ©s par des premiĂšres olympiques avec le serment et le drapeau olympique cinq anneaux, sur fond blanc, qui reproduisent les couleurs de toutes les nations et symbolisent les cinq continents unis par l'Olympisme, les Jeux Olympiques dâAnvers accueillent hommes et 65 femmes 2,47 % reprĂ©sentant 29 nations. Les Ătats-Unis lâemportent au tableau des mĂ©dailles, comme en 1912, avec des athlĂštes tels Charles Paddock au 100 mĂštres, qui fait un saut de 4 mĂštres juste avant la ligne dâarrivĂ©e, ses nageurs et nageuses Duke Kahanamoku de HawaĂŻ â qui popularise le surf â, Norman Ross ou Ethelda Bleibtrey, et ses tireurs au pistolet et Ă la carabine. En natation, l'AmĂ©ricaine Ethelda Bleibtrey s'impose dans les trois Ă©preuves fĂ©minines. Elle bat le record du monde chaque fois qu'elle entre dans l'eau, y compris lors de tours de qualification. La Finlande se distingue tout particuliĂšrement en cross et au mĂštres avec Paavo Nurmi, au marathon, au pentathlon, au triple saut, au lancer du poids, du disque et du javelot, et en brille en escrime avec les cinq mĂ©dailles dâor de Nedo Nadi tandis que la France remporte la palme de la mode et du glamour avec sa championne de tennis Suzanne Lenglen. Dans lâĂ©preuve atypique du tir Ă la corde, les policemen de Londres triomphent comme en 1908. Alors que les Jeux Olympiques prĂ©vus Ă Berlin pour 1916 ont Ă©tĂ© annulĂ©s Ă cause du conflit, Pierre de Coubertin et les autres membres du CIO considĂšrent quâils doivent retrouver leur cycle quadriennal dĂšs 1920 sous peine de disparaĂźtre. Si le choix se porte sur la ville belge dâAnvers alors que Lyon, La Havane et plusieurs villes amĂ©ricaines sont candidates, câest quâelle symbolise la rĂ©sistance Ă lâinvasion sâagit aussi de rĂ©pliquer Ă lâoffensive sportive des Ătats-Unis en Europe quâincarnent la YMCA et les Jeux InteralliĂ©s organisĂ©s par le gĂ©nĂ©ral amĂ©ricain Pershing Ă Paris en juin-juillet 1919. Par ailleurs, Pierre de Coubertin et son collĂšgue belge Henri de Baillet-Latour sâopposent farouchement Ă la participation des athlĂštes allemands et autrichiens et Ă celle de leurs alliĂ©s comme les Hongrois, les Turcs et les Bulgares. Mais pour ne pas compromettre son idĂ©al de paix internationale, le CIO prend prĂ©texte que leurs Ătats nâexistent plus pour ne pas les inviter. Quant aux Britanniques, ils ont hĂ©sitĂ© Ă venir car ils ont pour projet de crĂ©er des jeux limitĂ©s aux nations de leur Empire, finalement inaugurĂ©s en 1930 sous le nom de Jeux de lâEmpire britannique, compĂ©tition qui perdure aujourdâhui sous le nom de Jeux du Commonwealth. Les chiffres clĂ©s de la VIIe OLYMPIADE AthlĂštes 2561 2,47 % DE SPORTIVES VIIe Olympiade. Anvers Belgique, affichesignĂ©e Walter van der Ven & Co, 1920. Jeux Paralympiques - 00 dĂ©but en 1960 Jeux d'hiver - 00 dĂ©but en 1924 Classement ĂTATS-UNIS SUĂDE GRANDE-BRETAGNE Liens externes VIIIe OLYMPIADE - 1924 ı Paris VIIIe OLYMPIADE 4 MAI-27 JUILLET 1924 Paris ı FRANCE DĂ©filĂ© de lâĂ©quipe de France, photographie, 1924. Lors des Jeux Olympiques parisiens de 1924, le nombre de ComitĂ©s Nationaux Olympiques participant passe de 29 Ă 44. Cette augmentation rĂ©vĂšle lâampleur prise par les Jeux Olympiques et symbolise dĂ©sormais la diversitĂ© du monde. La popularitĂ© de cette Ă©dition parisienne â câest la premiĂšre fois quâune ville reçoit pour la seconde fois les Jeux Olympiques â est consacrĂ©e par la prĂ©sence de plus de mille journalistes, en lien avec lâapparition du direct Ă la radio, rendu possible par les installations prĂ©vues par les organisateurs. CouplĂ©s Ă la semaine internationale des sports dâhiver de Chamonix nommĂ©e ultĂ©rieurement Jeux Olympiques dâhiver, ils font de la France la pierre angulaire du sport mondial. LâĂquateur, lâIrlande, la Lituanie, les Philippines et lâUruguay y participent pour la premiĂšre fois. Les Jeux Olympiques de Paris sont aussi les premiers Ă organiser une cĂ©rĂ©monie de clĂŽture telle que nous la connaissons aujourdâhui et Ă loger des athlĂštes dans un village olympique constituĂ© de cabanes en bois. Trois drapeaux y sont dĂ©ployĂ©s celui du ComitĂ© International Olympique, du pays accueillant les Jeux Olympiques et du prochain pays Britanniques Harold Abrahams et Eric Liddell remportent respectivement le 100 mĂštres et le 400 mĂštres. Leurs Ă©tonnants parcours jusquâaux Jeux Olympiques sont retracĂ©s dans le film Les Chariots de feu de Hugh Hudson. Mais cette Ă©dition, avec athlĂštes hommes et 135 athlĂštes femmes 4,37 % est aussi celle de la diversitĂ© ». En effet, il nây a pas dâexclusion de minoritĂ©s, de populations coloniales ou de groupes spĂ©cifiques comme lors des Jeux Olympiques de 1904, bien au contraire, les grandes puissances impĂ©riales mobilisent dĂ©sormais les athlĂštes de leur empire pour conquĂ©rir des mĂ©dailles, comme les Ătats-Unis leurs minoritĂ©s ». De fait, lors de ces Jeux, lâathlĂšte africain-amĂ©ricain William DeHart Hubbard sera mĂ©daillĂ© dâor. Cette Ă©dition est Ă©galement marquĂ©e par la mise en scĂšne de la propagande politique de lâItalie fasciste lors des Ă©preuves dâescrime mais aussi par les violences lors des matchs de star de cette Ă©dition est le coureur finlandais Paavo Nurmi qui remporte cinq mĂ©dailles dâor, aux cĂŽtĂ©s du nageur Johnny Weissmuller lors des Ă©preuves ayant pour cadre la piscine des Tourelles. Le 5 juillet 1924, spectateurs assistent Ă la cĂ©rĂ©monie dâouverture. Sur le site de Colombes se dĂ©roulent principalement les Ă©preuves dâathlĂ©tisme, de rugby, de football dont notamment la finale remportĂ©e par lâUruguay. Le public assiste Ă©galement au dĂ©part et Ă lâarrivĂ©e de lâĂ©preuve de cyclisme sur route et Ă la derniĂšre prĂ©sence du rugby Ă XV dans une Olympiade, considĂ©rĂ© comme trop violent aprĂšs une bagarre entre supporteurs et joueurs amĂ©ricains. Les compĂ©titions dâaviron ont lieu sur le bassin de Colombes-Argenteuil. Au palmarĂšs, la France termine deuxiĂšme derriĂšre les Ătats-Unis et devant la Finlande avec 12 mĂ©dailles dâor, 13 dâargent et 10 de bronze. Les chiffres clĂ©s de la VIIIe OLYMPIADE AthlĂštes 3089 4,37 % DE SPORTIVES Paris 1924. Jeux Olympiques,affiche signĂ©e Jean Droit, 1924. Jeux Paralympiques - 00 dĂ©but en 1960 Jeux d'hiver 258 athlĂštes Classement ĂTATS-UNIS FINLANDE FRANCE Liens externes IXe OLYMPIADE - 1928 ı Amsterdam IXe OLYMPIADE 17 MAI-12 AOĂT 1928 Amsterdam ı PAYS-BAS Le serment olympique par le footballeur Harry DĂ©nis [Pays-Bas] devant son drapeauet les reprĂ©sentants des nations, carte postale dessinĂ©e, 1928. Riches en performances et innovations, les Jeux Olympiques dâAmsterdam sont un succĂšs durant lâĂ©tĂ© 1928. Un succĂšs aussi parce quâils se situent au cĆur de la brĂšve pĂ©riode dâaccalmie des tensions gĂ©opolitiques en Europe, aprĂšs les accords de Locarno en octobre 1925, signĂ©s notamment par lâAllemagne, la France, le Royaume-Uni mais aussi lâItalie de Mussolini afin de garantir provisoirement une sĂ©curitĂ© collective en Europe. 46 nations parmi lesquelles se trouve lâAllemagne de retour aux Jeux Olympiques depuis son exclusion aprĂšs la guerre et athlĂštes dont 277 femmes 9,61 % sont prĂ©sentes. Pour cette Olympiade, on note plusieurs nouveautĂ©s le rituel de lâallumage de la flamme olympique ainsi que lâaccĂšs dâathlĂštes fĂ©minines Ă certaines Ă©preuves dâathlĂ©tisme et de gymnastique artistique, aprĂšs bien des polĂ©miques et les rĂ©sistances de Pierre de Coubertin puis celles de son successeur Henri cette Olympiade, Amsterdam se dote dâun stade flambant neuf, Ćuvre de lâarchitecte Jan Wils pouvant accueillir spectateurs. Outre la sensation provoquĂ©e par la victoire de lâ indigĂšne algĂ©rien » issu de lâEmpire colonial français Ahmed Boughera El Ouafi lors de lâĂ©preuve du marathon, les performances les plus marquantes sont rĂ©alisĂ©es par des athlĂštes de lĂ©gende. Au premier rang de ceux-ci se trouvent les Finlandais volants » qui dominent largement les Ă©preuves dâathlĂ©tisme. Le plus en vue est Paavo Nurmi qui, confirmant les cinq mĂ©dailles dâor obtenues en 1924, sâoctroie une nouvelle mĂ©daille dâor en mĂštres et deux mĂ©dailles dâargent en mĂštres et mĂštres steeple. La Suisse applaudit son hĂ©ros, le gymnaste Eugen Mack qui dĂ©croche deux mĂ©dailles dâor Ă Amsterdam et qui reste le sportif suisse le plus mĂ©daillĂ©, avec huit titres, dont cinq gagnĂ©s Ă Berlin en confirmation pour le nageur amĂ©ricain Johnny Weissmuller, comme en 1924 Ă Paris, avec deux mĂ©dailles dâor en 100 mĂštres nage libre et relais 4x200 mĂštres nage libre. Alors que le tennis, le polo, le tir et le rugby ne figurent plus au programme, le grand exploit des Jeux Olympiques se trouve dans la victoire de lâĂ©quipe indienne de hockey sur gazon estampillĂ©e raj britannique » en finale sur les Pays-Bas, avec lâemblĂ©matique Dhyan Chang Singh, considĂ©rĂ© comme le plus grand sportif indien de tous les temps. Enfin, la presse retient lâaventure de lâAustralien Henry Pearce qui, en quart de finale du rameur-skiff, sâarrĂȘte pour laisser passer une famille de canards, puis remonte ses concurrents et dĂ©croche la mĂ©daille dâor. Les chiffres clĂ©s de la IXe OLYMPIADE AthlĂštes 2883 9,61 % DE SPORTIVES 1928. IXe Olympiade. Amsterdam,affiche signĂ©e Joseph Rovers, 1928. Jeux Paralympiques - 00 dĂ©but en 1960 Jeux d'hiver 464 athlĂštes Classement ĂTATS-UNIS ALLEMAGNE FINLANDE Liens externes Xe OLYMPIADE - 1932 ı Los Angeles Xe OLYMPIADE 30 JUILLET-14 AOĂT 1932 Los Angeles ı ĂTATS-UNIS Los Angeles Coliseum Olympic Stadium, carte postale colorisĂ©e, 1932. AprĂšs Saint-Louis en 1904, le CIO confie Ă nouveau les Jeux Olympiques Ă un pays non europĂ©en. Câest un risque pour la rĂ©ussite des compĂ©titions car le dĂ©placement des sportifs europĂ©ens sur la cĂŽte ouest des Ătats-Unis nĂ©cessite un budget substantiel pour financer une semaine de voyage en paquebot, puis une autre pour la traversĂ©e du pays, comme lâexpĂ©rience de Saint-Louis en 1904 lâa montrĂ©. Pour les Ă©lites dirigeantes de Los Angeles, les Jeux Olympiques sont une belle opportunitĂ© de promouvoir leur ville, en pleine explosion dĂ©mographique mais encore peu connue, alors que depuis 1929 la crise Ă©conomique ravage socialement le pays. En 1921 a commencĂ© la construction du Coliseum un gigantesque stade de places Ă la mĂ©moire des vĂ©tĂ©rans de la PremiĂšre Guerre mondiale. Et en 1923, cet engagement permet de convaincre les membres du CIO. Mais Los Angeles est aussi un choix stratĂ©gique pour diffuser lâOlympisme dans lâaire gĂ©ographique de lâocĂ©an terrible krach boursier de 1929 menace sĂ©vĂšrement lâavancĂ©e des prĂ©paratifs. Les financeurs ont moins dâargent et lâopinion publique sâindigne des dĂ©penses faites pour le sport alors que le chĂŽmage et la prĂ©caritĂ© explosent. Beaucoup dâinstallations existantes sont utilisĂ©es par les organisateurs. Au regard de la situation Ă©conomique, le prĂ©sident Herbert Hoover refusera dâailleurs pour cette raison dâouvrir officiellement les Jeux Olympiques, comme le font habituellement les chefs dâĂtat. On craint Ă©galement, comme nous lâavons vu, que les sportifs europĂ©ens ne puissent financer leur voyage car la crise Ă©conomique frappe tout autant lâEurope. Pour pallier cela, les organisateurs construisent un village olympique » imposĂ© par le cahier des charges formulĂ© par le CIO aux villes hĂŽtes depuis les Jeux Olympiques de 1924 permettant dâĂȘtre logĂ© et nourri pour seulement deux dollars par jour. Les participants hommes en profitent, mais les 126 femmes 9,45 %, quant Ă elles, sont logĂ©es dans les hĂŽtels de la ville pour des raisons morales ». Le public amĂ©ricain et Ă©tranger est finalement bien au rendez-vous Ă partir du 30 juillet 1932, pour voir le spectacle sportif pendant un peu plus de 15 jours la durĂ©e la plus courte pour des Jeux Olympiques jusquâalors, mais aussi pour tenter dâapercevoir les stars dâHollywood. Charlie Chaplin, Gary Cooper ou Buster Keaton assistent par exemple Ă la cĂ©rĂ©monie dâ Mildred Didrikson sâimpose sur le 80 mĂštres haies avec un record du monde de 11,7 secondes, mais remporte aussi le lancer du javelot avec un jet Ă 43,60 mĂštres record olympique et termine par une mĂ©daille dâargent au saut en hauteur. Une combinaison de podiums unique. Son compatriote Eddie Tolan rĂ©alise le doublĂ© aux 100 mĂštres et 200 mĂštres. Juan Carlos Zabala est le premier Argentin sacrĂ© en athlĂ©tisme, au marathon et il est toujours, Ă 20 ans, le plus jeune vainqueur de lâĂ©preuve. Enfin, en natation, lâĂ©quipe du Japon est Ă son sommet, avec quatre des cinq titres masculins. Les Ătats-Unis terminent largement premiers de cette Ă©dition, alors que lâItalie se classe seconde. La propagande fasciste sâappuie sur ce rĂ©sultat pour vanter son modĂšle totalitaire. Finalement, grĂące Ă lâunion de tous les acteurs Ă©conomiques, politiques et culturels de Los Angeles, les Jeux Olympiques de la Grande DĂ©pression » sont une rĂ©ussite. NĂ©anmoins, le ComitĂ© dâorganisation prĂ©fĂšre dĂ©truire le village olympique plutĂŽt que de le mettre Ă disposition des milliers de sans-abris de la ville, crĂ©ant une polĂ©mique qui dure de nombreux mois. Les chiffres clĂ©s de la Xe OLYMPIADE AthlĂštes 1334 9,45 % DE SPORTIVES Olympic Games. 1932. Los Angeles, affiche signĂ©e Julio Kilenyi [repriseen couverture du programme], 1932. Jeux Paralympiques - 00 dĂ©but en 1960 Jeux d'hiver 252 athlĂštes Classement ĂTATS-UNIS ITALIE FRANCE Liens externes XIe OLYMPIADE - 1936 ı Berlin XIe OLYMPIADE 1er AOĂT-16 AOĂT 1936 Berlin ı ALLEMAGNE Stade olympique des Jeux Olympiques de Berlin, photographie, 1936. Les Jeux Olympiques sont accordĂ©s en 1931 Ă lâAllemagne de Weimar. Lors de lâarrivĂ©e des nazis au pouvoir, en 1933, plusieurs voix sâĂ©lĂšvent contre lâoctroi des Jeux Olympiques aux nouveaux dirigeants de lâAllemagne. Un vaste mouvement de boycott, menĂ© par les organisations sportives ouvriĂšres, des intellectuels et les partis de gauche en Europe et aux Ătats-Unis, sâorganise, mais Ă©choue Ă convaincre les Ătats. MalgrĂ© le projet de contre-olympiade Ă Barcelone rendu impossible par la Guerre dâEspagne, les dirigeants des pays concernĂ©s craignent les consĂ©quences dâun boycott. Les nazis maintiennent lâillusion dâun pays normal », y compris en alignant Helen Mayer, une athlĂšte en partie dâorigine juive elle est ce que les nazis appellent alors une mischlinge, une mĂ©tis » Ă leurs yeux car seul son pĂšre est juif, Ă©tudiant alors aux Ătats-Unis. Tous les autres athlĂštes juifs allemands ont Ă©tĂ© exclus des compĂ©titions Ă lâimage de la championne du monde de saut en hauteur, Gretel Bergmann, qui est intĂ©grĂ©e Ă lâĂ©quipe allemande, puis en est chassĂ©e la veille des Jeux Olympiques. Helen Mayer obtient une mĂ©daille dâargent Ă lâescrime et, ne se pensant nullement juive, fait le salut nazi sur le podium. Elle repart aux Ătats-Unis aprĂšs les Jeux Olympiques. Finalement 49 pays et athlĂštes â dont 331 femmes 8,35 % â sont IIIe Reich perçoit tout le potentiel des Jeux Olympiques pour glorifier le rĂ©gime. AprĂšs les Jeux dâhiver de Garmisch-Partenkirchen, qui ont permis aux nazis de roder lâorganisation et la mise en scĂšne des Jeux, les moyens dĂ©volus pour les Jeux dâĂ©tĂ© sont faramineux constructions dâinfrastructures modernes â dont le stade olympique de Berlin, dâune capacitĂ© hors-normes de places â, accueil fastueux des athlĂštes et des reprĂ©sentants des pays invitĂ©s, propagande intense en Allemagne et Ă destination du monde, mises en scĂšne inĂ©dites avec un dĂ©corum inspirĂ© de lâAntiquitĂ©. Artiste de gĂ©nie vouĂ©e au culte du FĂŒhrer, Leni Riefenstahl rĂ©alise le film Les Dieux du stade, diffusĂ© dĂšs 1938 dans plusieurs pays. La spectacularisation des compĂ©titions, grĂące aux films, aux innovations techniques, aux diffusions radiophoniques et, pour la premiĂšre fois, en direct Ă la tĂ©lĂ©vision, expliquent que ces Jeux Olympiques soient considĂ©rĂ©s comme les premiers Jeux modernes ».Les Jeux Olympiques sont aussi marquĂ©s par les exploits de Jesse Owens qui remporte quatre mĂ©dailles dâor. Les Ătats-Unis dominent les compĂ©titions dâathlĂ©tisme, suivis par lâAllemagne, celle-ci se distinguant dans les Ă©preuves de gymnastique. Enfin, le Japon domine les Ă©preuves de natation. La plongeuse amĂ©ricaine Marjorie Gestring devient, Ă 13 ans, la plus jeune championne olympique chez les hommes, en 1896, DimĂtrios Loundras, a 10 ans. Les nazis prĂ©sentent au monde abasourdi une compĂ©tition grandiose et trĂšs bien organisĂ©e. Le pari de rendre lâAllemagne populaire et frĂ©quentable » est gagnĂ© en 1936. Les Jeux Olympiques sont dĂ©tournĂ©s pour servir les desseins dâune dictature, surtout que les organisateurs diffusent un discours de Pierre de Coubertin enregistrĂ© en 1935 avant la clĂŽture des Olympiades. Les chiffres clĂ©s de la XIe OLYMPIADE AthlĂštes 3963 8,35 % DE SPORTIVES Allemagne. Berlin 1936. Jeux Olympiques,affiche signĂ©e Werner WĂŒrbel, 1936. Jeux Paralympiques - 00 dĂ©but en 1960 Jeux d'hiver 646 athlĂštes Classement ALLEMAGNE ĂTATS-UNIS HONGRIE Liens externes XIIe & XIIIe OLYMPIADESOLYMP... - 1940 ı 1944 XIIe & XIIIe OLYMPIADES 1940 ı TOKYO JAPON [annulĂ©e] 1944 ı LONDRES GRANDE-BRETAGNE [reportĂ©e en 1948] XIIe Olympiade Tokyo 1940. Exposition internationale, carte postale de la direction gĂ©nĂ©rale du tourisme et des chemins de fer de lâĂ©tat japonais, 1940. Comme en 1916, au regard de la Seconde Guerre mondiale et du contexte international, deux olympiades sont annulĂ©es. La XIIe Olympiade est prĂ©vue Ă Tokyo pour 1940, avec le soutien de lâAllemagne nazie et de Benito Mussolini pour lâItalie qui retire sa candidature au profit du Japon dĂ©sormais alliĂ© des deux dictatures europĂ©ennes. En 1937, Ă la suite de lâinvasion de la Chine par le Japon, les Jeux Olympiques sont reprogrammĂ©s Ă Helsinki, mais la Finlande retire sa candidature aprĂšs le dĂ©clenchement de la guerre avec lâURSS en 1939. LâOlympiade est dĂ©finitivement annulĂ©e et la Grande-Bretagne se voit attribuer la XIIIe Olympiade pour 1944, que le prolongement de la guerre annule. La XIVe Olympiade est organisĂ©e Ă Londres au regard du report de 1944.
MbappĂ©rĂȘve "d'un triplĂ© Ligue des champions, Euro, Jeux olympiques" en 2020
Belga Ancien coureur de demi-fond, Gary Lough est dĂ©sormais l'entraĂźneur de Bashir Abdi. Le Britannique, prĂ©sent Ă Eugene pour encadrer le Gantois lors du marathon des Mondiaux d'athlĂ©tisme, a fait preuve d'un mĂ©lange de sentiments malgrĂ© la deuxiĂšme mĂ©daille de bronze acquise par Abdi en moins d'un an, aprĂšs celle dĂ©crochĂ©e aux JO de Tokyo l'Ă©tĂ© dernier. "Si je suis honnĂȘte, je dois avouer que je m'attendais Ă mieux", a lancĂ© tout de go Gary Lough avant de nuancer ses propos. "Mais je pense qu'il faut malgrĂ© tout se montrer satisfait car nombreux Ă©taient les athlĂštes capables d'accrocher une mĂ©daille et beaucoup n'y sont pas parvenus. Bashir dĂ©croche une mĂ©daille de bronze mondiale aprĂšs celle des Jeux, mais je pense qu'il Ă©tait potentiellement capable de mieux." Lough a notamment dĂ©plorĂ© les problĂšmes de ravitaillement, Bashir Abdi ayant ratĂ© six des huit boissons proposĂ©es. "On a souffert de problĂšmes de communication et il ne s'est peut-ĂȘtre pas mis dans la bonne position pour avoir accĂšs Ă ses bidons. Il y avait beaucoup de gens, peut-ĂȘtre plus qu'anticipĂ©. Cela a provoquĂ© de la frustration et ce n'est pas la meilleure posture mentale quand vous courrez un marathon contre les meilleurs du monde. Peut-ĂȘtre que s'il avait Ă©tĂ© plus calme et bĂ©nĂ©ficiĂ© de ses boissons, il aurait pu accompagner Tamirat Tola le vainqueur final, ndlr, mais il s'est montrĂ© un peu trop hĂ©sitant." Belga
Unbattement d'ailes de papillon et il était devenu l'égal de l'unique Mark Spitz, sacré champion olympique à sept reprises, à Munich en 1972. Phelps terminerait le travail le lendemain, avec
Introduction1Les sports olympiques, et la natation de compĂ©tition en particulier, offrent une occasion exceptionnellement claire pour Ă©tudier la nature de lâexcellence. Dans dâautres champs, il peut ĂȘtre moins facile de dire quels sont les performers dâexception le peintre ou le pianiste le plus brillant, le businessman le plus productif, la serveuse la plus attentionnĂ©e ou le meilleur des pĂšres. Mais, dans le sport et câest lĂ un de ses charmes, le succĂšs est dĂ©fini plus exactement, par le succĂšs dans des compĂ©titions. Il y a des mĂ©dailles, des rubans et des coupes pour les premiĂšres, secondes et troisiĂšmes places ; des matches sont organisĂ©s pour faire se rencontrer les meilleurs compĂ©titeurs du monde ; en natation et en athlĂ©tisme, les temps sont mesurĂ©s Ă©lectroniquement au centiĂšme de seconde prĂšs ; il y a des statistiques publiĂ©es et des classements annoncĂ©s chaque mois ou chaque semaine. A la fin des Jeux olympiques, tous les quatre ans, on sait clairement qui a gagnĂ© et qui a perdu, qui est allĂ© en finale, qui a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© pour les Jeux, et qui nâa jamais participĂ© aux compĂ©titions sportives. 2Au sein de la natation de compĂ©tition tout spĂ©cialement, une stratification tranchĂ©e existe, non seulement entre les individus mais aussi bien entre les niveaux dĂ©finis dans ce sport. Au niveau infĂ©rieur, on a les Ă©quipes de clubs de campagne, qui fonctionnent pendant la saison estivale dans le cadre de tournois organisĂ©s de maniĂšre peu formelle, et modĂ©rĂ©ment compĂ©titifs. Au-dessus, il y a des Ă©quipes qui reprĂ©sentent des villes entiĂšres et qui concourent contre dâautres Ă©quipes reprĂ©sentant dâautres villes de lâEtat ou de la rĂ©gion ensuite, le niveau de compĂ©tition National Junior » qui aligne les meilleurs jeunes athlĂštes en dessous de 18 ans ; puis, le niveau National Senior tous Ăąges, les meilleurs du pays et, finalement, les champions quâon peut appeler de classe olympique ou mondiale. A chacun de ces niveaux, on trouve, de maniĂšre prĂ©visible, certains individus en compĂ©tition tel athlĂšte nage dans un tournoi dâĂ©tĂ©, et ne rencontre jamais les nageurs dâautres villes tel nageur peut ĂȘtre rĂ©guliĂšrement qualifiĂ© pour des Ă©preuves Nationales Junior, mais pas pour les Ă©preuves Senior un troisiĂšme peut nager aux Jeux, mais ne jamais retourner dans les Ă©preuves Nationales Junior. Les niveaux du sport sont remarquablement distincts les uns des autres. 3Câest pratique pour celui qui Ă©tudie la stratification. Comme le succĂšs en natation est bien dĂ©finissable, et le systĂšme de stratification relativement peu ambigu si bien que le progrĂšs dâun athlĂšte peut ĂȘtre aisĂ©ment mesurĂ©, nous pouvons clairement voir, en comparant les niveaux et en Ă©tudiant les individus dans leurs dĂ©placements entre, et au sein, des niveaux, ce qui produit exactement lâexcellence. En outre, les carriĂšres en natation sont relativement courtes on peut obtenir des succĂšs remarquables en peu de temps. Rowdy Gaines, dĂ©butant en sport Ă 17 ans, est passĂ© directement dâun club local au record du monde dans un 100 mĂštres nage libre en seulement trois annĂ©es. Cela permet au chercheur de mener une vĂ©ritable recherche longitudinale en peu de temps. 4Bref, en natation compĂ©titive, on peut apprendre assez vite quelque chose Ă propos de la stratification câest un lieu privilĂ©giĂ© pour Ă©tudier la nature de lâexcellence. 5Lâapproche suivie ici sâinscrit dans lâinteractionnisme symbolique et la phĂ©nomĂ©nologie, tels quâils sont dĂ©finis par Peter Berger et Thomas Luckmann, Herbert Blumer et Alfred Schutz [2]. La littĂ©rature de sociologie du sport est pauvre sur la natation on sâappuiera sur des classiques et quelques travaux rĂ©cents [3].La recherche6De janvier 1983 Ă aoĂ»t 1984, jâai assistĂ© Ă une sĂ©rie de rencontres de natation, de classe nationale et internationale, organisĂ©es par United States Swimming, Inc. USS, lâinstance dirigeante nationale pour cette discipline. United States Swimming contrĂŽle le processus de sĂ©lection des Ă©quipes amĂ©ricaines pour les rencontres internationales tels les Jeux olympiques, et accrĂ©dite plusieurs milliers de clubs amateurs dans tout le pays, rĂ©unissant plusieurs centaines de milliers dâathlĂštes, en majoritĂ© des enfants et des adolescents. Ces clubs fournissent la base organisationnelle de la natation amateure en AmĂ©rique. Les compĂ©titions suivies comprenaient Ă la fois des rencontres indoor et des Championnats nationaux outdoor, le meeting International de lâUSS, le tournoi des Champions du magazine Seventeen, le meeting des Champions Speedo / Dupont, les rencontres prĂ©paratoires aux Jeux de 1984 et les Jeux olympiques de 1984 eux-mĂȘmes. Jâavais une accrĂ©ditation de journaliste et jâĂ©tais libre de me dĂ©placer et de parler Ă qui je voulais. Dans la plupart des dĂ©placements, je voyageais avec los Nadadores les Nageurs de Mission Viejo Californie, champions par Ă©quipe des Etats-Unis Ă lâĂ©poque, partageant leur vie lors des transferts en avion, Ă lâhĂŽtel, pour les repas et en ville. Jâai vĂ©cu avec les entraĂźneurs et les athlĂštes de cette Ă©quipe en assumant le rĂŽle traditionnel dâobservateur participant. Il Ă©tait explicite pour tout le monde que jâĂ©tais lĂ en tant que chercheur il nây a eu aucune tromperie Ă aucun moment de lâenquĂȘte. Durant cette phase et par la suite, jâai interviewĂ© un total de quelque 120 nageurs et entraĂźneurs de classe nationale et mondiale [4]. 7Pendant ces annĂ©es, jâai frĂ©quemment passĂ© de trois jours Ă un mois et demi Ă Mission Viejo Ă une heure de route, au sud de Los Angeles en cĂŽtoyant les entraĂźneurs, visitant les installations et interviewant nageurs, entraĂźneurs et officiels. Le club des Nageurs mâa ouvert complĂštement lâaccĂšs aux lieux de pratique, aux sĂ©ances de musculation, aux rĂ©unions dâĂ©quipe, aux soirĂ©es et autres Ă©vĂšnements. De plus, jâĂ©tais prĂ©sent Ă Mission Viejo pendant le stage de PrĂ©paration olympique qui sâest tenu lĂ en juillet 1984, et jâĂ©tais le seul non-membre du club au bord des bassins pendant les aprĂšs-midis dâentraĂźnement Ă huis clos de lâĂ©quipe olympique. En outre, je viens dâachever cinq annĂ©es comme entraĂźneur dâune Ă©quipe de nageurs de niveau dâĂąge rĂ©gional 7-16 ans dans lâEtat de New York. Dans cette fonction, je me suis rendu Ă de nombreux meetings, depuis la rĂ©union du plus petit club de campagne dans le Championnat de la Zone Est, jusquâaux grands meetings de la Mississipi River. Jâai aussi entraĂźnĂ© dans le sud des Etats-Unis, et travaillĂ© avec des dĂ©butants comme avec des dĂ©tenteurs de records du groupe dâĂąge National. 8Bref, ce compte-rendu repose sur une expĂ©rience durable partagĂ©e avec les nageurs Ă tous les niveaux dâhabiletĂ©, pendant une demi-douzaine dâannĂ©es. Lâobservation a couvert lâensemble des carriĂšres, et jâai eu la chance de comparer, non seulement des athlĂštes appartenant au mĂȘme niveau perception que la plupart des entraĂźneurs partagent, mais entre les niveaux les plus contrastĂ©s. De ce fait, les analyses Ă©vitent lâhabituel problĂšme de sociologie de la connaissance » de lâobservateur uniquement familiarisĂ© avec les athlĂštes dâun seul niveau. Quand des entraĂźneurs de haut-niveau, par exemple, discutent de ce qui permet le succĂšs, ils pensent souvent Ă des diffĂ©rences entre les athlĂštes quâils observent dans le haut-niveau. Leur ignorance des rĂ©alitĂ©s quotidiennes des niveaux infĂ©rieurs programmes dâapprentissage de la nage, Ă©quipes de clubs de campagne les empĂȘche dâavoir une vision vĂ©ritablement comparative. Ou quand des journalistes sportifs Ă©crivent Ă propos des athlĂštes qualifiĂ©s aux Jeux, ils commencent de maniĂšre typique la recherche une fois que les actions dĂ©cisives ont eu lieu, et ils manquent dâune vĂ©ritable perspective longitudinale ; la mĂ©morisation par le nageur de son histoire passĂ©e subira des distorsions. 9Cette Ă©tude des nageurs olympiques, Ă lâopposĂ©, 1 observe diffĂ©rents niveaux du sport, et 2 a Ă©tĂ© engagĂ© bien avant les Jeux, alors que personne ne connaissait Ă©videmment qui gagnerait et qui ne gagnerait pas elle fut conçue avec le projet explicite de voir comment la plante pousse avant que la fleur ne sâĂ©panouisse. Le rĂ©sultat est Ă la fois transversal en observant tous les niveaux du sport et longitudinal couvrant lâĂ©tendue des carriĂšres.10Par excellence », jâentends une supĂ©rioritĂ© durable des performances ». LâathlĂšte qui excelle rĂ©alise rĂ©guliĂšrement, voire de maniĂšre routiniĂšre, des performances meilleures que celles de ses concurrentes. La permanence des performances supĂ©rieures indique quâun athlĂšte est vĂ©ritablement meilleur quâun autre, et que la diffĂ©rence entre eux nâest pas le produit de la chance. Cette dĂ©finition sâapplique Ă tous les niveaux du sport, et diffĂ©rencie les athlĂštes. La supĂ©rioritĂ© discutĂ©e ici peut ĂȘtre celle dâun nageur sur un autre, ou de tous les athlĂštes dâun niveau disons, le niveau olympique sur un autre niveau. Par cette dĂ©finition, nous ne sommes pas contraints de juger une performance Ă lâaune dâun critĂšre absolu, mais seulement par rapport Ă dâautres performances. Il y a des leaders reconnus dans toute Ă©quipe, tout comme il y a des Ă©quipes largement reconnues comme dominantes. 11Pour prĂ©senter ce que sont les sources de lâexcellence pour des athlĂštes olympiques, je dois suggĂ©rer tout dâabord â rĂ©servant la dĂ©monstration pour plus tard â ce qui ne produit pas lâ nâest pas, selon mes rĂ©sultats, le produit de personnalitĂ©s socialement dĂ©viantes. Ces nageurs ne semblent pas ĂȘtre des hurluberlus », ni des sauvages » des gosses qui ont abandonnĂ© la vie normale des teenagers » [5]. Si leurs comportements rĂ©sultent de traits de personnalitĂ©, ces traits ne sont pas Ă©vidents. Peut-ĂȘtre est-ce vrai, comme le veut la mythologie des sports, que les meilleurs athlĂštes ont plus confiance en eux-mĂȘmes bien que ce point soit discutable ; mais une telle confiance pourrait ĂȘtre un effet de la rĂ©ussite, non une cause de celle-ci [6].Lâexcellence ne rĂ©sulte pas de changements quantitatifs du comportement. Une augmentation du temps dâentraĂźnement, per se, ne fait pas nager plus vite, et nâamĂ©liore pas la prĂ©paration psychologique, de mĂȘme que de mouvoir les bras plus vite. Faire simplement davantage du mĂȘme ne conduit pas Ă une Ă©lĂ©vation du niveau en ne rĂ©sulte pas de quelque qualitĂ© intime spĂ©ciale de lâathlĂšte. Le talent » est le mot usuel pour cette qualitĂ© parfois, on parle de don », ou dâ aptitude naturelle ». Ces termes sont employĂ©s pour mystifier les procĂ©dĂ©s terre-Ă -terre de la rĂ©ussite en sport, nous Ă©loignant dâune analyse rĂ©aliste des facteurs concrets qui mĂšnent Ă la performance superlative, et nous protĂ©geant du sentiment de responsabilitĂ© face Ă nos propres alors, dâoĂč vient lâexcellence, la supĂ©rioritĂ© rĂ©guliĂšre des performances ?I â Lâexcellence suppose une diffĂ©renciation qualitative12Lâexcellence dans la natation de compĂ©tition est atteinte par le biais dâune diffĂ©renciation qualitative avec les autres nageurs, et non au moyen dâune augmentation quantitative de lâactivitĂ©. Cela signifie, en bref, que les niveaux du sport sont qualitativement distincts la stratification est discrĂšte, non continue ; et, du fait de ces caractĂ©ristiques, lâunivers de la natation se prĂ©sente comme une multiplicitĂ© de mondes, plutĂŽt que comme une entitĂ© unique, chacun de ces mondes ayant ses formes de comportements. 13Avant de dĂ©tailler ces points, je dois Ă©claircir ce quâon entend par quantitatif » et qualitatif ». Par quantitĂ©, nous entendons le nombre ou le montant de quelque chose. Une amĂ©lioration quantitative suppose lâaccroissement du nombre dâune des choses que lâon fait. Un athlĂšte qui sâentraĂźne 2 heures par jour et augmente cette activitĂ© Ă 4 heures a accompli un changement quantitatif de comportement. Ou, une nageuse qui nage 5 miles et passe Ă 7 miles. Elle fait davantage de la mĂȘme chose. Ou encore, un nageur de style libre qui, tout en conservant la mĂȘme technique de crawl, dĂ©place ses bras Ă un nombre plus Ă©levĂ© de mouvements par minute, a effectuĂ© un changement quantitatif. Une amĂ©lioration quantitative implique de faire davantage de la mĂȘme chose. 14Par qualitĂ©, par contre, nous entendons le caractĂšre ou la nature de la chose. Un changement qualitatif suppose de modifier ce qui est actuellement fait, et pas seulement dâen faire plus. Pour un nageur, un changement de qualitĂ© dans sa technique de brasse consisterait Ă Ă©carter mouvement de godille les bras vers les cĂŽtĂ©s extĂ©rieurs plutĂŽt que de les tirer directement vers lâarriĂšre ; ou, au lieu de se soulever hors de lâeau au moment du virage, de rester prĂšs de la surface. Les autres changements qualitatifs comprennent dâaller concourir dans un meeting rĂ©gional, au lieu de rester dans un meeting local ; manger des lĂ©gumes et absorber des hydrates de carbone plutĂŽt que des graisses et des sucres ; sâinscrire Ă un Ă©vĂ©nement de niveau plus faible plutĂŽt quâĂ un plus fort ; apprendre Ă faire un virage culbute en crawl plutĂŽt que de se retourner et de pousser le bord ; ou de sâentraĂźner Ă un niveau dâintensitĂ© quasi-compĂ©titif plutĂŽt quâirrĂ©guliĂšrement. Chacun dâentre eux implique de faire les choses diffĂ©remment quâavant, pas nĂ©cessairement de faire plus. Une amĂ©lioration qualitative suppose de faire des sortes de choses diffĂ©rentes. 15Ensuite, nous pouvons examiner comment une diffĂ©renciation qualitative devient manifeste. 16* Les diffĂ©rents niveaux du sport sont qualitativement distincts. Les champions olympiques ne font pas seulement davantage de la mĂȘme chose que les nageurs des clubs de campagne des tournois dâĂ©tĂ©. Ils ne font pas que nager plus dâheures, ou mouvoir leurs bras plus vite, ou suivre un plus grand nombre dâentraĂźnements. Ce qui les rend plus rapides ne peut ĂȘtre comparĂ© quantitativement aux nageurs de niveau infĂ©rieur, parce que mĂȘme sâil y a des diffĂ©rences quantitatives â et certainement il y en a, par exemple dans le nombre dâheures passĂ©es Ă sâentraĂźner â, elles ne sont pas du tout, je pense, le facteur dĂ©cisif [7]. 17Au lieu de cela, ils font les choses diffĂ©remment. Leurs brasses sont diffĂ©rentes, leurs attitudes sont diffĂ©rentes, leurs groupes dâamis sont diffĂ©rents ; leurs parents ont un rapport au sport diffĂ©rent, les nageurs se prĂ©parent diffĂ©remment pour leurs courses, et ils sâinscrivent dans des catĂ©gories de meetings et de rĂ©unions diffĂ©rentes. Il y a de multiples discontinuitĂ©s de cette sorte entre, disons, les nageurs engagĂ©s dans les compĂ©titions des Championnats de la Ville du coin et ceux qui participent aux compĂ©titions prĂ©-olympiques. Il faut prendre en considĂ©ration trois types de diffĂ©rences. 181 La technique. Les styles de mouvements, de plongeon et de virage sont radicalement diffĂ©rents aux diffĂ©rents niveaux. Au niveau C » le plus bas dans le systĂšme de classement de lâUnited States Swimming, une nageuse de brasse tend Ă ramener ses bras loin derriĂšre elle, Ă battre des jambes largement sans les ramener ensemble Ă la fin, Ă se maintenir assez haut hors de lâeau dans le virage, Ă manquer de prendre une grande impulsion aprĂšs le virage, et toucher dâune seule main lors du finish. Par comparaison, un nageur de haut niveau AAAA », en brasse, Ă©carte les bras vers les cĂŽtĂ©s extĂ©rieurs puis les ramĂšne vers lâintĂ©rieur contre la poitrine dâun mouvement trĂšs similaire Ă un balayage ne tirant jamais les bras de lâavant vers lâarriĂšre, produit des battements Ă faible amplitude et avec les pieds qui reviennent ensemble, reste en position immergĂ©e dans les virages, prend une longue impulsion sous lâeau aprĂšs le virage et touche la ligne de finish des deux mains. Non seulement les mouvements sont diffĂ©rents, mais ils sont si diffĂ©rents quâun nageur C » serait Ă©tonnĂ© de voir Ă quoi un nageur AAAA » ressemble quand il nage. Lâapparence elle-mĂȘme est dramatiquement diffĂ©rente, tout comme la vitesse Ă laquelle il nage. Il en va de mĂȘme pour les autres nages Ă un degrĂ© plus ou moins Ă©levĂ©, et certainement pour les dĂ©parts plongeons et les virages. Pour apporter une autre observation, les nageurs de niveau olympique sont Ă©tonnamment silencieux quand ils plongent â ça fait un petit splash ». Inutile de dire quâavec un dĂ©butant de 10 ans, il nâen va pas de mĂȘme. 192 La discipline. Les meilleurs nageurs sont les plus stricts avec leur entraĂźnement, venant aux sĂ©ances Ă lâheure, faisant soigneusement les mouvements canoniques de la nage compĂ©titive sans violer les rĂšgles techniques de la discipline [8], surveillant ce quâils mangent, dormant avec rĂ©gularitĂ©, faisant les Ă©chauffements adĂ©quats avant les Ă©preuves, et ainsi de suite. Leur Ă©nergie est soigneusement canalisĂ©e. Le plongeur Greg Louganis, qui remporta deux mĂ©dailles dâor aux Jeux de 1984, pratiquait seulement trois heures par jour â ce qui nâest pas un long temps â divisĂ©es en deux ou trois sessions. Mais, durant chaque session, il essaye de faire en sorte que chaque plongeon soit parfait. Louganis ne bĂącle jamais durant lâentraĂźnement, et de mĂȘme il ne bĂącle pas en compĂ©tition [9]. 203 Lâattitude. Aux plus hauts niveaux de la natation compĂ©titive, quelque chose comme une inversion dâattitude prend place. Les aspects mĂȘmes du sport que le nageur de classe C » trouve astreignants, le nageur de haut-niveau les apprĂ©cie. Ce que les autres perçoivent comme ennuyeux â disons, nager de long en large, le long dâune ligne dâeau â ils le trouvent paisible, voire mĂ©ditatif [10], le prennent souvent comme un dĂ©fi, ou comme une thĂ©rapie. Ils savourent les tĂąches les plus dures, se projettent vers les compĂ©titions les plus difficiles, essayent de se fixer des buts exigeants. Venant pour lâentraĂźnement de 17h30 Ă Mission Viejo, de nombreux nageurs arrivaient frais, rigolards, bavardant, savourant la vie, apprĂ©ciant peut-ĂȘtre le fait que la plupart des gens auraient positivement dĂ©testĂ© faire cela. Il est faux de croire que les athlĂštes dâĂ©lite endurent de grands sacrifices pour parvenir Ă leurs fins. Souvent, ils ne perçoivent pas ce quâils font comme un sacrifice. Ils aiment ça [11]. 21Ces diffĂ©rences qualitatives sont ce qui distingue les niveaux du sport. Elles sont trĂšs nettes, tandis que les diffĂ©rences quantitatives entre les niveaux, aussi bien dans lâentraĂźnement que dans la compĂ©tition, peuvent ĂȘtre Ă©tonnamment faibles en vĂ©ritĂ©. David Hemery, qui gagna une mĂ©daille dâor au 400 mĂštres haies aux Jeux de 1968, a recueilli des interviews dâathlĂštes de classe mondiale dans 22 disciplines diffĂ©rentes. La plupart du temps, le temps passĂ© Ă sâentraĂźner un facteur quantitatif, dans notre analyse ne change pas significativement depuis le dĂ©but de leur spĂ©cialisation jusquâau haut niveau ». MalgrĂ© tout, de petites diffĂ©rences quantitatives dans les performances peuvent ĂȘtre liĂ©es Ă de trĂšs grandes diffĂ©rences qualitatives dans la finale du 100 mĂštres nage libre hommes des Jeux de 1984, Rowdy Gaines, le vainqueur, finit devant Mark Stockwell, le second, avec 44 centiĂšmes de seconde dâavance, soit 0,8%. Entre Gaines et le nageur classĂ© huitiĂšme pratiquement inconnu, Dirk Korthals, dâAllemagne de lâOuest, il y avait seulement 2,2% de diffĂ©rence de temps. En fait, entre Rowdy Gaines, le nageur le plus rapide du monde cette annĂ©e-lĂ , et un champion dans la catĂ©gorie des dix ans, la diffĂ©rence quantitative en vitesse nâest que de 30%. Encore une fois ici, comme dans bien des cas, une diffĂ©rence quantitative plutĂŽt faible produit une diffĂ©rence qualitative Ă©norme. Gaines fut nettement un vainqueur des plus grandes compĂ©titions internationales, dĂ©tenteur du record du monde et de mĂ©dailles dâor au cours de trois Jeux olympiques. 22* La stratification du sport est discrĂšte, non continue. Entre les niveaux du sport, il y a des ruptures â ou discontinuitĂ©s â significatives. Cela inclut des diffĂ©rences dans les attitudes, la discipline et la technique qui, en retour, produisent des diffĂ©rences de rapiditĂ©, petites, mais consĂ©quentes. Des Ă©quipes toutes entiĂšres prĂ©sentent de telles diffĂ©rences quant Ă lâattitude, la discipline et la technique quâelles paraissent vĂ©ritablement liĂ©es » Ă certains niveaux [12]. Certaines Ă©quipes rĂ©ussissent toujours bien Ă certains niveaux du Championnat National, dâautres au niveau RĂ©gional, dâautres aux rencontres locales. Et, assurĂ©ment, certains nageurs restent typiquement au sein dâun mĂȘme niveau tout au long de leur carriĂšre, conservant durant toute cette carriĂšre les mĂȘmes habitudes quâils avaient Ă leurs dĂ©buts. Au sein dâun niveau, les amĂ©liorations en termes de compĂ©tition pour de tels nageurs sont typiquement marginales, reflĂ©tant surtout les Ă©carts diffĂ©rentiels de croissance au tout dĂ©but de la pubertĂ©, par ex. ou les manĆuvres pour ĂȘtre sĂ©lectionnĂ© dans la petite sphĂšre de leur niveau. 23Je suggĂšre ici que les athlĂštes nâatteignent pas le plus haut-niveau simplement par un processus de progression, en accumulant purement du temps dans la pratique ; les amĂ©liorations dâun niveau Ă lâautre ne rĂ©sultent pas de changements quantitatifs. Aucune quantitĂ© de travail supplĂ©mentaire en soi ne transformera un nageur de classe C » en un nageur AAAA » sans quâil y ait concurremment des changements qualitatifs dans la maniĂšre de faire ce travail. Au-delĂ dâune amĂ©lioration initiale de la force, de la souplesse et des sensations, il y a peu de gains de vitesse Ă rĂ©aliser Ă travers une simple augmentation du volume dâentraĂźnement. Au contraire, les athlĂštes parviennent aux plus hauts niveaux grĂące Ă des sauts qualitatifs des changements notables dans leur technique, la discipline et les attitudes, rĂ©alisĂ©s journellement Ă travers un changement de cadre, e. g. en se joignant Ă un nouveau groupe avec un nouvel entraĂźneur, de nouveaux amis, etc. qui travaillent Ă un plus haut niveau. Sans ces sauts qualitatifs, aucune amĂ©lioration majeure ascension dans les niveaux de la compĂ©tition ne se produira. 24Nous rencontrons le mĂȘme phĂ©nomĂšne dans dâautres domaines dâaction. Carl von Clausewitz, lâauteur dâun traitĂ© de stratĂ©gie militaire classique du XIXe siĂšcle, De la Guerre, note que les grands gĂ©nĂ©raux et il aurait pu ajouter, les grands nageurs et entraĂźneurs montent en grade rapidement. SpĂ©cialement pendant les pĂ©riodes de guerre, quand le rĂ©sultat sur le champ de bataille est une nĂ©cessitĂ© vitale, il nây a pas de longue pĂ©riode dâapprentissage avant dâatteindre les plus hauts rangs, ni dâ accumulation » ennuyeuse de savoirs ou dâhabiletĂ©s 25 Les grands gĂ©nĂ©raux ne sont jamais issus de la caste des officiers Ă©rudits, ou des savants. La plupart du temps, leur situation ne les avait guĂšre mis en mesure dâaccumuler de vastes connaissances⊠Il nây a pas dâactivitĂ© de lâintelligence humaine possible sans lâacquisition dâun ensemble de notions. Il sâagit donc seulement de savoir de quelle espĂšce doivent ĂȘtre ces notions. » [13] 26Le mĂȘme schĂ©ma vaut pour la vie universitaire. Les figures majeures dâune discipline ne sont pas ceux qui ont la quantitĂ© de production la plus grande â bien que cela puisse donner un avantage Ă ceux qui sont largement lus â mais plutĂŽt ceux qui Ă©crivent des articles et des livres dâune qualitĂ© ou dâun genre tel quâils sont largement lus et commentĂ©s. Jamais le simple nombre de papiers prĂ©sentĂ©s dans des confĂ©rences locales ou publiĂ©s dans des journaux mineurs ne sera Ă©quivalent Ă une MĂ©daille dâor du CNRS en sociologie [14] ou Ă un article dans Deadalus [15]. Au niveau micro, augmenter simplement le nombre dâheures de travail fait chaque jour ne produira aucun changement majeur de statut si le genre de travail fait reste le mĂȘme. 27Cela reste difficile Ă croire complĂštement. Cela semble contredire notre sens commun », ce que nous voyons dans notre expĂ©rience quotidienne. Le fait est que, quand autour de nous les gens en font davantage, ils tendent Ă faire mieux. Quand on joue une partie de football le weekend, un simple accroissement des efforts par exemple en marquant en permanence un adversaire conduit Ă une meilleure rĂ©ussite Cette bande de mecs va-t-elle se saigner, juste pour finir aller boire une biĂšre ? ». On dit aux enfants dans les championnats scolaires â et leurs entraĂźneurs finissent par le croire â que travailler dur est la premiĂšre cause de la rĂ©ussite [16], et les entraĂźneurs de natation partagent largement la croyance que ceux qui sont dans le sport le plus long temps et nagent tout au long de lâannĂ©e ont le plus de succĂšs. Les entraĂźneurs de haut-niveau amĂ©ricains sont pris dans le mĂȘme prĂ©jugĂ©, attribuant souvent la rĂ©ussite au dur labeur » ou au talent ». Comme ils vivent, de maniĂšre non-rĂ©flexive, dans le haut-niveau ayant effectuĂ© lĂ presque toute leur carriĂšre dâentraĂźneur, ils ne voient jamais ce qui crĂ©e les diffĂ©rences entre les niveaux. Le fait est que les changements quantitatifs apportent la rĂ©ussite â mais seulement au sein dâun niveau dans la discipline [17]. Faire plus du mĂȘme apporte quelques bĂ©nĂ©fices, mais seulement sous une forme limitĂ©e, localisĂ©e. On peut sâassurer un mince avantage sur ses pairs en faisant plus sans changer la qualitĂ© de ce qui est fait. 28Ayant vu que le plus est le mieux » au sein de situations locales, nous essayons dâextrapoler [18]. Si je travaille dur ce point pour atteindre mon niveau, avec quelle duretĂ© les nageurs olympiques devront-ils travailler ? Si je fais tel sacrifice pour me qualifier pour les Championnats de lâEtat, quel sacrifice doivent-ils faire ? On croit, en extrapolant Ă partir de ce que lâon a appris Ă propos de la rĂ©ussite Ă son propre niveau, quâils doivent travailler de maniĂšre incroyablement dure, quâils doivent ressentir une pression formidable, quâils doivent faire de plus en plus de sacrifices pour rĂ©ussir. Supposant implicitement que la stratification en sport est continue plutĂŽt que discrĂšte que les diffĂ©rences sont quantitatives, on croit que les athlĂštes de haut-niveau font des choses incroyables. En bref, on croit quâils doivent ĂȘtre surhumains. 29* Ce sont rĂ©ellement plusieurs mondes, chacun avec ses modĂšles de conduite. Lâanalyse dĂ©veloppĂ©e ci-dessus peut ĂȘtre poussĂ©e un cran plus avant. Si, comme je lâai suggĂ©rĂ©, il y a rĂ©ellement des ruptures qualitatives entre les niveaux du sport, et si les gens ne font pas leur chemin vers la gloire » simplement dans un sens additif, peut-ĂȘtre que notre conception dâun seul monde de la natation est inappropriĂ©e. Jâai parlĂ© du sommet » du sport, et de niveaux » au sein du sport. Ces mots suggĂšrent que tous les nageurs sont, Ă proprement parler, en train de monter la mĂȘme Ă©chelle, visant les mĂȘmes buts, partageant les mĂȘmes valeurs, nageant les mĂȘmes nages, tous aspirant Ă la mĂ©daille dâor olympique. Mais ils ne le sont pas [19]. Certains veulent des mĂ©dailles dâor, dâautres veulent appartenir Ă la sĂ©lection nationale, dâautres veulent de lâexercice, ou se marrer avec des potes, ou ĂȘtre en plein air, au soleil et dans lâeau. Certains essaient dâĂ©chapper Ă leur famille. Les images de lâĂ©lite » et des niveaux » de la natation que jâai employĂ©es jusquâici sont le reflet de la domination dâune certaine fraction de nageurs et dâentraĂźneurs dans le sport lâĂ©lite est ce quâils considĂšrent comme lâĂ©lite, et leur dĂ©finition du succĂšs est celle qui a le plus largement cours dans United States Swimming. Les nageurs les plus rapides considĂšrent comme allant de soi que ce qui est rapide est le meilleur â plutĂŽt que, par exemple, le plus beau qui soit le meilleur ; ou que lâimplication des parents est ce quâil y a de mieux ; ou que les enfants bien dans leur corps » quelque soit la signification de ceci, câest le mieux. La terminologie elle-mĂȘme, Ă©lite » et niveau », rĂ©ifie le systĂšme de classement en vigueur. 30Une telle rĂ©ification nâest pas seulement suspecte dâun point de vue analytique, elle est aussi incorrecte au plan empirique. La plupart des nageurs nâont pas envie de gagner une mĂ©daille olympique. Quelques-uns peuvent avoir, au mieux, un vague dĂ©sir, non-suivi dâactes, dâaller un jour aux Championnats Nationaux. Bien sĂ»r, si un adulte demande Ă un enfant ce quâil veut accomplir en nageant, lâenfant rĂ©pondra je veux devenir Champion olympique », mais câest davantage pour impressionner ou pour faire plaisir aux adultes que pour annoncer les intentions personnelles de lâenfant. Quand les athlĂštes les plus jeunes parlent de ce genre de sujet, câest pour partager des rĂȘves, pas pour annoncer des plans ; et les fantasmes sont plus souvent apprĂ©ciĂ©s dans leur irrĂ©alitĂ© que dans leur rĂ©alisation. 31Aussi, nous devons envisager non un monde de la natation, mais de multiples mondes [20] et changer de monde est une Ă©tape importante vers lâexcellence, une diffĂ©renciation verticale plutĂŽt quâhorizontale du sport. Ce que jâai appelĂ© des niveaux » est mieux dĂ©crit comme des mondes » ou des sphĂšres ». Dans certains de ces mondes, les parents sont vaguement impliquĂ©s, les entraĂźneurs sont des adolescents employĂ©s comme des surveillants, les pratiques ont lieu peu de fois dans la semaine, les compĂ©titions sont programmĂ©es peut-ĂȘtre une semaine Ă lâavance, la saison dure quelques semaines pendant lâĂ©tĂ©, et les nageurs qui sont plus nettement rapides que les autres peuvent ĂȘtre dĂ©couragĂ©s par la pression sociale dâaller en compĂ©tition, parce quâils trouvent le plaisir en dehors dâelle [21]. Le grand Ă©vĂ©nement de la saison est le Championnat de la Ville, quand les enfants de toute lâaire mĂ©tropolitaine viennent passer deux jours Ă concourir les uns et les autres dans de multiples Ă©preuves, et le reste du temps demeurent assis sous de grandes tentes Ă jouer aux cartes, lire, Ă©couter de la musique, et bavarder. Dans un autre monde, les entraĂźneurs sont trĂšs puissants, les parents ne sont aperçus quâoccasionnellement et jamais sur les bords de bassin, les nageurs voyagent sur des milliers de kilomĂštres pour participer Ă des rencontres, ils nagent six jours par semaine pendant des annĂ©es en continu, et les plus rapides parmi eux sont objets de respect et de louanges. Le grand Ă©vĂ©nement dans la saison peut ĂȘtre le Championnat National, oĂč les athlĂštes passent beaucoup de temps â sâasseyant sous de grandes tentes, jouant aux cartes, lisant, Ă©coutant de la musique et bavardant [22]. 32Chacun de ces mondes enferme une figure de personnage puissant et dâathlĂšte dominant, et occuper une position prĂ©dominante dans un monde ne garantit pas dâen avoir une dans un autre [23]. Aux niveaux les plus modestes, les parents des nageurs ont voix au chapitre ; au plus haut niveau, les entraĂźneurs ; peut-ĂȘtre dans les Ă©quipes de MaĂźtres, qui sont composĂ©es de nageurs de plus de 25 ans, les nageurs eux-mĂȘmes [24]. Chaque monde a des buts distincts aller aux Jeux olympiques, faire un bon temps aux Championnats nationaux, gagner un tournoi local, avoir du bon temps dans les semaines qui viennent. Dans chaque monde, les techniques sont au moins quelque peu diffĂ©rentes comme pour le geste de brasse, discutĂ© plus haut et les familles et les amis ont leur rĂŽle. Sous tous ces rapports, et bien dâautres encore, chaque soit-disant niveau » de la natation compĂ©titive est diffĂ©rent des autres. Les diffĂ©rences ne sont pas de simples Ă©carts quantifiables dans un espace unidimensionnel menant vers les Jeux olympiques. Les objectifs sont variĂ©s, les participants ont des engagements multiples, les techniques se mĂ©langent [25]. 33Cette notion de diffĂ©renciation horizontale du sport â des mondes sĂ©parĂ©s au sein de la natation compĂ©titive, plutĂŽt quâune hiĂ©rarchie â peut paraĂźtre rĂ©futĂ©e par le fait Ă©vident que monter» jusquâau niveau olympique est trĂšs difficile, alors que redescendre » est apparemment facile, comme si une force de gravitĂ© sâexerçait. Nous savons tous que lâon ne devient pas champion olympique en un jour. Il faut du temps pour acquĂ©rir toutes ces habiletĂ©s, saisir les techniques, dĂ©velopper lâenvie de gagner, changer ses attitudes, se soumettre Ă la discipline. Le travail physique, ainsi que les ajustements psychologiques et sociaux sont consĂ©quents. Cette difficultĂ© suggĂšre lâidĂ©e dâune relation asymĂ©trique entre ces mondes. 34Moins Ă©vident, cependant, est le fait que revenir au point de dĂ©part » est difficile pratiquement. PremiĂšrement, les techniques, une fois apprises et incorporĂ©es, ne se dĂ©tĂ©riorent pas en un jour. Un assez grand nombre de nageurs, des annĂ©es aprĂšs sâĂȘtre retirĂ©s de la compĂ©tition, peuvent revenir et, avec quelques mois dâentraĂźnement, faire de bonnes choses. En 1972, une certaine Sandra Nielson, 16 ans, gagnait trois mĂ©dailles dâor aux Jeux de Munich en natation. En 1984, atteignant juste ses 29 ans, elle participait aux Championnats Nationaux de Course de Distance, se qualifiait pour la finale, et nageait plus vite quâelle ne lâavait fait 12 ans plus tĂŽt â et avec nettement moins dâentraĂźnement [26]. A ce moment-lĂ , elle avait Ă©tĂ© Ă©loignĂ©e de la compĂ©tition pendant 10 ans, ne revenant que quelques mois avant les Nationaux. Nielson avait trĂšs peu perdu de sa capacitĂ©. 35Ensuite, il semble quâil y a des effets permanents ou persistants de lâentraĂźnement intensif les attitudes de compĂ©titivitĂ© et les stratĂ©gies pour concourir, une fois apprises sont rarement oubliĂ©es [27]. Et, finalement â et câest peut ĂȘtre le plus significatif â, la pression sociale est forte pour ne pas redescendre » Ă un niveau infĂ©rieur de la compĂ©tition. Les super champions » ne sont tout simplement pas les bienvenus dans les championnats de petits clubs de province tant quâils ont la super forme, et si leur niveau commence Ă baisser, lâembarras ressenti a plus de chance de mener simplement Ă lâabandon du sport plutĂŽt quâĂ la poursuite. Le cas peut ĂȘtre semblable au vieux professeur qui, plutĂŽt que dâessayer de rivaliser avec de jeunes collĂšgues dans un champ disciplinaire en rapide Ă©volution, commence Ă remplir son temps avec davantage de travaux de commission ou dâexpertises pour des fondations. Une retraite harmonieusement nĂ©gociĂ©e est prĂ©fĂ©rable Ă un dĂ©clin humiliant. 36Tous ces arguments peut-ĂȘtre provocants pour suggĂ©rer que le monde de la natation consiste rĂ©ellement en plusieurs mondes, et que les nageurs de haut-niveau » sont plutĂŽt diffĂ©rents que meilleurs. MĂȘme cette formulation laisse entendre quâĂ un moment donnĂ© le performer excellent pourrait ĂȘtre dominant Ă un niveau infĂ©rieur dans cet autre monde. Mais, comme le signale Clausewitz, en comparant les commandants en chef de lâarmĂ©e de NapolĂ©on avec un simple colonel 37 Certains commandants en chef nâauraient pas fait brillante figure Ă la tĂȘte dâun rĂ©giment de cavalerie, et vice versa. » [28] 38Certains ne commencent mĂȘme pas Ă briller avant dâavoir atteint les plus hauts niveaux. Pour notre propos, le vice versa » de Clausewitz dans la citation ci-dessus nous rappelle la sĂ©paration en sous-espaces, et les principaux points Ă©tablis les niveaux » de la natation sont qualitativement distincts la stratification du sport est discrĂšte, et non continue ; et le sport est le plus adĂ©quatement dĂ©crit comme une collection de mondes relativement â Pourquoi le talent » ne mĂšne pas vers lâexcellence39Jusquâici, jâai suggĂ©rĂ© quâil y a des mondes sociaux distincts au sein de la natation compĂ©titive, et quâun athlĂšte rejoint ces diffĂ©rents mondes en adoptant les normes de comportement des membres de ces mondes. Cet argument implique, primo, que la plupart des gens ne veulent pas en fait appartenir au plus haut rang, et secundo, que le rĂŽle de lâeffort est exagĂ©rĂ©. Je suggĂšre que lâexcellence athlĂ©tique est largement inaccessible, voire gĂ©nĂ©ralement non recherchĂ©e. De nombreux individus â disons des centaines de milliers, dans ce pays â ont les ressources physiques pour appartenir Ă lâĂ©lite olympique. Bien quâil y ait un niveau minimum dâentrĂ©e » en termes de caractĂ©ristiques physiques nĂ©cessaires pour les performances olympiques, ce niveau doit ĂȘtre assez faible, et en aucun cas mesurable. 40A ce point de lâexposĂ©, bien des lecteurs vont demander, Mais que faites-vous du talent ? Le Talent » est peut-ĂȘtre lâexplication naĂŻve la plus rĂ©pandue de la rĂ©ussite sportive. Les grands sportifs, semblons-nous croire, sont nĂ©s avec un don spĂ©cial, quasiment une chose » en eux, qui manque aux autres, peut-ĂȘtre physique, gĂ©nĂ©tique, psychologique ou physiologique. Certains lâont, dâautres non. Alors quâun athlĂšte, nous le savons, doit sâastreindre Ă de nombreuses annĂ©es dâentraĂźnement et dâattention pour dĂ©velopper et exercer ce talent, celui-ci est tout le temps en lui », attendant seulement une occasion pour ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ©. Quand les enfants font de bonnes performances, on dit dâeux quâils ont » du talent si les performances dĂ©clinent, ils peuvent sâentendre dire quâils ont gaspillĂ© leur talent ». Nous croyons que câest ce talent, conçu comme une substance cachĂ©e sous la rĂ©alitĂ© superficielle de la performance qui, finalement, distingue le meilleur parmi nos athlĂštes. 41Mais, sur un plan conceptuel, la notion de talent Ă©choue comme explication du succĂšs sportif. Elle mystifie lâexcellence, rĂ©sumant un ensemble dâactions distinctes sous un seul concept indiffĂ©renciĂ©. Pour comprendre ces actions et lâexcellence quâelles constituent, nous devons en premier lieu dĂ©valuer ce concept de talent, et voir lĂ oĂč il cloche. Sur trois points, je crois, le talent » est inadĂ©quat. 42* Des facteurs autres que le talent expliquent le succĂšs sportif plus prĂ©cisĂ©ment. Nous pouvons voir, sans grande difficultĂ©, ce que sont ces facteurs en natation la localisation gĂ©ographique, particuliĂšrement vivre en Californie du sud oĂč le soleil brille toute lâannĂ©e et oĂč tout le monde nage ; le revenu plutĂŽt Ă©levĂ© de la famille, qui permet de se rendre aux meetings et de payer les droits dâinscription, sans oublier le simple prix dâentrĂ©e des piscines quand on est jeune ; la stature, le poids et les proportions ; la chance ou le choix dâavoir un bon entraĂźneur, qui peut enseigner les habiletĂ© requises ; lâhĂ©ritage dâun bonne structure musculaire â ĂȘtre Ă la fois fort et souple aide certainement â ; des parents qui sâintĂ©ressent au sport. Certains nageurs, aussi, ressentent davantage de plaisir physique Ă nager ; certains ont une meilleure coordination ; dâautres encore ont un pourcentage supĂ©rieur de fibres musculaires rapides. De tels facteurs sont nettement identifiables et leurs effets peuvent ĂȘtre clairement dĂ©montrĂ©s. Les confondre tous, peu ou prou, sous la rubrique talent » obscurcit plutĂŽt quâĂ©claire la question des sources de lâexcellence athlĂ©tique. 43Il est facile de procĂ©der ainsi, spĂ©cialement quand le seul contact avec les athlĂštes de haut-niveau ne se produit que tous les quatre ans en regardant les Jeux olympiques Ă la tĂ©lĂ©vision, ou quand on ne les voit que durant des compĂ©titions plutĂŽt que dans leur entraĂźnement quotidien. Imaginons, par exemple, quâun jour, jâallume la tĂ©lĂ©vision et je vois une figure magnifique en patinage artistique rĂ©alisĂ©e par Scott Hamilton. Ce que je vois est la grĂące, la puissance et lâadresse sâexprimant tout ensemble, apparemment sans effort une unique image mobile, rapide et sure, trĂšs Ă©loignĂ©e de ce que je peux faire moi-mĂȘme. En termes phĂ©nomĂ©nologiques, je saisis la performance dâHamilton de maniĂšre monothĂ©tique », dâun seul coup dâĆil, tout Ă la fois [29]. Son patinage », pourrais-je dire, en me rĂ©fĂ©rant Ă ses actions comme Ă une seule chose, est spectaculaire ». Avec cette rapide stĂ©nographie, jâai captĂ© je pense dâun coup la richesse des infimes dĂ©tails quâHamilton a, pendant des annĂ©es et des annĂ©es, assemblĂ©s si harmonieusement en une performance quâils deviennent invisibles pour un Ćil non entraĂźnĂ© [30]. Il est possible que, en se concentrant, Hamilton puisse sentir les dĂ©tails dans ses mouvements certainement, un grand entraĂźneur peut les percevoir, et repĂ©rer la petite faute ou erreur dans une routine par ailleurs sans dĂ©faut. Mais, pour moi, la performance est un tout. 44AprĂšs coup, mes amis et moi pouvons nous asseoir et parler de lâhistoire dâHamilton comme dâune carriĂšre dâexcellence », ou qui montre un incroyable investissement », une motivation fantastique » â de nouveaux comme si son excellence, son investissement, sa motivation existaient en quelque sorte tout-Ă -coup. Lâexcellence devient quelque chose en lui, quâil nous rĂ©vĂšle pĂ©riodiquement, qui sâexprime de temps Ă autre sa vie et ses habitudes sont rĂ©ifiĂ©es. Le talent » est simplement le mot employĂ© pour mettre une Ă©tiquette sur cette rĂ©ification. Mais ce nâest pas une explication du succĂšs. 45* On ne peut pas distinguer le talent de ses effets. On ne peut pas voir que le talent existe avant que ses effets ne deviennent Ă©vidents. La recherche de Kalinowski sur les nageurs olympiques le dĂ©montre clairement [31]. 46 Une des dĂ©couvertes les plus Ă©tonnantes de notre Ă©tude est quâil faut beaucoup de temps pour identifier le talent en natation. En fait, ce nâest pas avant dâavoir des succĂšs au niveau rĂ©gional, et plus souvent encore au niveau national, quâun enfant est repĂ©rĂ© comme talentueux » p. 173. Il ne mâont jamais dit que jâavais du talent avant que je ne fasse de trĂšs bonnes performances et que je fasse les Championnats Senior Ă seize ans ; câest Ă ce moment-lĂ quâils ont commencĂ© Ă dire que jâavais du talent » p. 174. En dĂ©pit des capacitĂ©s physiques quâil possĂ©dait de naissance, il a fallu plusieurs annĂ©es Ă Peter six, selon notre estimation pour apparaĂźtre douĂ©. Câest le schĂ©ma le plus frĂ©quent, sinon gĂ©nĂ©ral, que nous trouvons dans nos donnĂ©es sur les nageurs. La plupart dâentre eux sont caractĂ©risĂ©s comme Ă©tant ânaturelsâ ou âdouĂ©sâ, une fois quâils ont consacrĂ© beaucoup de temps et un dur labeur Ă la discipline » p. 194. Quelles que soient les qualitĂ©s exceptionnelles quâon lui a reconnues une fois quâil a Ă©tĂ© plus ĂągĂ© et plus performant, elles nâĂ©taient pas apparentes alors avant quâil ait treize ans. » 47Les citations ci-dessus suggĂšrent que le talent est dĂ©couvert assez tard dans la carriĂšre, le sens implicite Ă©tant que, bien que lâaptitude de lâathlĂšte existe en permanence, nous ne la voyons pas jusquâĂ un moment tardif. Kalinowski, comme beaucoup dâentre nous, conserve la croyance quâil doit y avoir une chose dans lâathlĂšte qui prĂ©cĂšde et dĂ©termine ses succĂšs, et qui ne sera dĂ©couverte que plus tard. Mais, ses propres rĂ©sultats, Ă plusieurs reprises, suggĂšrent une interprĂ©tation diffĂ©rente peut-ĂȘtre quâil nây a pas quelque chose comme le talent », il y a seulement la performance formidable elle-mĂȘme. Il constate le succĂšs et immĂ©diatement en infĂšre une cause sous-jacente, une cause pour laquelle il nây a pas dâautres preuves que le succĂšs lui-mĂȘme. Ici, comme dans dâautres cas, le talent notre appellation pour cette cause ne peut ĂȘtre mesurĂ©, ou perçu, ou ressenti, sous aucune forme autre que le succĂšs quâil est supposĂ© produire. 48Ce faisant, dans lâanalyse de Kalinowski â et la vision profane est trĂšs semblable Ă celle-ci â, rĂ©side une erreur analytique du premier degrĂ© la variable indĂ©pendante et la variable dĂ©pendante ne peuvent pas ĂȘtre mesurĂ©es sĂ©parĂ©ment [32]. 49* La quantitĂ© » de talent nĂ©cessaire au succĂšs en compĂ©tition paraĂźt Ă©tonnamment faible. A premiĂšre vue, il semble plausible quâil soit nĂ©cessaire dâavoir un certain niveau dâaptitude naturelle pour rĂ©ussir en sport ou en musique, ou dans lâuniversitĂ©. Mais, aprĂšs enquĂȘte empirique, il reste trĂšs difficile de prĂ©ciser quel est exactement ce minimum physique. A vrai dire, une bonne part de la mythologie sportive est construite autour de personnages qui, manquant dâaptitudes naturelles, ont connu des succĂšs fabuleux. Tout un genre de littĂ©rature Ă©mouvante est construite sur le thĂšme de la personne dont les capacitĂ©s naturelles ordinaires ont Ă©tĂ© dĂ©truites Wilma Rudolph avait eu la polio dans son enfance, avant de remporter le 100 mĂštres aux Jeux olympiques de 1960. Glen Cunningham avait eu les jambes gravement brĂ»lĂ©es dans un incendie, pour, ensuite, battre le record du monde du mile. De telles histoires donnent du grain Ă moudre aux Ă©crivains sportifs. 50Non seulement ces histoires sont communes, mais elles sont presque un genre. Bien des champions olympiques, quand on Ă©tudie leur histoire, semblent avoir surmontĂ© une forte adversitĂ© dans leur poursuite du succĂšs. Accidents dâautomobile, jambe dans le plĂątre, cheville foulĂ©e, chirurgie de lâĂ©paule sont courants dans de telles histoires. En fait, ils sont frĂ©quents dans la vie en gĂ©nĂ©ral. Bien quâun minimum nĂ©cessaire de force physique, de capacitĂ© pulmonaire et cardiaque, de densitĂ© nerveuse puisse ĂȘtre requis pour obtenir des rĂ©sultats sportifs une fois encore, je ne nie pas les avantages diffĂ©rentiels, ce minimum semble Ă la fois difficile Ă dĂ©finir et nettement faible, au moins dans de multiples cas. Peut-ĂȘtre que le facteur dĂ©cisif nâest pas du tout lâaptitude naturelle, mais la volontĂ© de surmonter les dĂ©savantages, naturels ou non, du genre de ceux auxquels la plupart dâentre nous faisons face, allant des obstacles mineurs quand nous grandissons et quand nous travaillons, jusquâaux accidents et aux blessures, et aux handicaps physiques majeurs. 51Et, ensuite, si le niveau minimum de talent exigĂ© paraĂźt trop faible au point dâĂȘtre universellement accessible, peut-ĂȘtre que le simple concept de talent lui-mĂȘme â ne diffĂ©renciant pas les performers entre eux â pourrait ĂȘtre complĂštement abandonnĂ©. Il ne permet pas dâexpliquer les diffĂ©rences dans les rĂ©sultats. PlutĂŽt que de parler de talent et dâaptitude, on ferait mieux de regarder ce que les gens font rĂ©ellement pour produire des performances extraordinaires. 52Le concept de talent fait obstacle Ă une claire comprĂ©hension de lâexcellence. En fournissant une explication » immĂ©diate mais fallacieuse au succĂšs athlĂ©tique, il satisfait notre curiositĂ© en passant, tout en ne requĂ©rant ni investigation empirique ni questionnement critique de nos prĂ©suppositions tacites Ă propos des athlĂštes de haut-niveau. Au mieux, câest un moyen commode pour admettre que nous ne connaissons pas la rĂ©ponse, une sorte de terme profane pour variance inexpliquĂ©e ». Mais, le projet dâexpliquer Ă©choue. Ce que nous appelons talent nâest rien de plus que la rĂ©ification projetĂ©e de choses particuliĂšres dĂ©jĂ accomplies des mains placĂ©es correctement dans lâeau, des virages exĂ©cutĂ©s brusquement, une tĂȘte relevĂ©e plutĂŽt que prĂšs de la surface de lâeau. A travers la notion de talent, nous transformons des actions particuliĂšres quâun ĂȘtre humain effectue en un objet possĂ©dĂ©, conservĂ© au secret pour le jour oĂč il sera rĂ©vĂ©lĂ© Ă la vue de tous. 53Cet axe de rĂ©flexion mĂšne vers un autre point. Dans la mesure oĂč le talent ne peut ĂȘtre vu quâindirectement Ă travers les effets quâil est supposĂ© produire, son existence est une affaire de croyance. Le dogme fondamental du talent » dit que ce que les gens font en ce monde a une cause qui rĂ©side par-devers eux, quâil y a une sorte de rĂ©alitĂ© en arriĂšre-plan oĂč les choses rĂ©elles se produisent, et que ce que nous, vous et moi, voyons ici dans nos vies par ex. la conquĂȘte dâune mĂ©daille dâor est rĂ©ellement le reflet de la vraie rĂ©alitĂ© cachĂ©e derriĂšre. Ceux qui ne sont pas admis dans la compagnie des Ă©lus â les talentueux â ne peuvent jamais voir comment est rĂ©ellement cet autre monde des succĂšs fabuleux, et ne peuvent jamais partager ces expĂ©riences. Et en acceptant cette foi dans le talent, me semble-t-il, nous abandonnons nos chances de comprendre correctement lâexcellence. 54Encore et toujours, nous voulons croire dans le talent. Comme Jean-Paul Sartre le dit ce que les gens veulent, câest quâon naisse lĂąche ou hĂ©ros » [33], sachant que cela nous protĂšge en dĂ©valuant les rĂ©alisations quâon prĂ©tend Ă©lever [34]; nous sĂ©parant sur un mode magique de ces gens qui sont de grands athlĂštes, nous assurant que nous sommes incomparables Ă eux et dĂ©chargeant ceux dâentre nous qui ne sont pas excellents de la responsabilitĂ© de leur propre condition. Qualifier quelquâun de divin », note Friedrich Nietzsche, signifie Ici, nous nâentrons pas en compĂ©tition » [35]. Avec la notion mystificatrice de talent » et la pseudo-explication in-analysĂ©e des performances exceptionnelles, nous codifions notre propre rĂ©sistance psychologique profonde devant la simple rĂ©alitĂ© du monde, devant la banalitĂ© accablante de lâexcellence [36].III â Lâexcellence au quotidien55 Les gens ne savent pas Ă quel point le succĂšs est ordinaire » disait Mary T. Meagher, triple championne olympique Ă Los Angeles, quand on lâinterrogeait sur ce que le public comprenait de son sport. Elle expliquait avoir dĂ©butĂ© sa carriĂšre dans une ligue estivale et travaillĂ© pour atteindre des compĂ©titions de niveau de plus en plus Ă©levĂ© ; aprĂšs avoir appris de nouvelles techniques, intĂ©riorisĂ© de nouvelles habitudes, et relevĂ© de nouveaux dĂ©fis [37]. Ce que Meagher disait â Ă savoir que le succĂšs est, en un sens, ordinaire â sâapplique, je crois, Ă dâautres espaces comme ceux des affaires, de la politique, ainsi quâaux professions de tous types, y compris acadĂ©miques. Dans ce qui suit, je vais essayer de dĂ©velopper ce point, en donnant des exemples tirĂ©s de mes recherches sur la natation, mais aussi dâautres espaces afin de montrer la gĂ©nĂ©ralitĂ© de cette conception. 56* Lâexcellence se construit au quotidien 57Une performance exceptionnelle est en fait le produit de douzaines dâhabiletĂ©s et dâactivitĂ©s, apprises ou acquises de façon fortuite, et patiemment transformĂ©es en habitudes assemblĂ©es dans un tout intĂ©grĂ©. Il nây a rien dâextraordinaire ou de surhumain dans chacune de ces actions prises isolĂ©ment, si ce nâest que, rĂ©alisĂ©es correctement, avec rĂ©gularitĂ©, et toutes ensemble, elles produisent lâexcellence. Quand une nageuse apprend le virage culbute en nage libre, elle nage plus vite ; grĂące Ă une position alignĂ©e lors de la poussĂ©e sur le mur avec les bras dans le prolongement du corps, elle gagne encore un peu de temps ; elle peut Ă©galement progresser en changeant lâorientation de ses mains lors des actions sous-marines en Ă©vitant la prĂ©sence de bulles dâair, ou en modifiant ses retours aĂ©riens ; en soulevant des charges pour se muscler correctement ; et en adoptant les meilleures tenues pour la glisse dans lâeau, et ainsi de suite [38]. Chacune de ces tĂąches semble limitĂ©e en elle-mĂȘme, mais chacune dâelle permet Ă lâathlĂšte de nager un peu plus vite. Une fois quâil a appris et intĂ©grĂ© ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments et bien dâautres, le nageur peut participer aux Jeux olympiques. Une victoire nâest rien dâautre que la synthĂšse de ces innombrables petites choses â mĂȘme si certaines dâentre elles sont faites involontairement ou par dâautres, ce que lâon appelle souvent la chance ». 58Ainsi les petites choses » comptent vraiment. Nous avons dĂ©jĂ vu comment une trĂšs petite â en termes quantitatifs â diffĂ©rence peut produire un succĂšs notoire. MĂȘme dâapparents hasards peuvent conduire Ă des mĂ©dailles dâor. 59 Dans lâĂ©preuve du 100 mĂštres nage libre Ă Los Angeles, Rowdy Gaines, sachant que le starter de la course avait tendance Ă donner le dĂ©part rapidement, a anticipĂ© le signal ; bien quâil nâait pas volĂ© le dĂ©part, lâobservation des vidĂ©os de la course donne lâimpression que Gaines savait exactement quand partir, que les autres Ă©taient encore sur les plots quand il sâĂ©lança. Mais, le starter ne lâa pas rappelĂ©. Et les protestations dâaprĂšs course des autres concurrents furent ignorĂ©es. Gaines a passĂ© des annĂ©es Ă observer les starters, et il a parlĂ© avec son entraĂźneur Richard Quick de ce starter en particulier avant la course. » [39] 60Gaines nâĂ©tait pas notoirement plus rapide que plusieurs des autres nageurs de la course, mais avec cette tactique, il conquit un avantage suffisant pour gagner. Et, dans lâensemble de ses courses, il cherchait Ă trouver un avantage de ce type dans le cas prĂ©sent, cela lui a permis de remporter la mĂ©daille dâor. Portant attention Ă de telles subtilitĂ©s, nous pouvons dire que, non seulement les petites choses sont importantes ; Ă certains Ă©gards, les petites choses sont les seules choses. 61Peter Drucker, le doyen des consultants amĂ©ricains en management, suggĂšre une idĂ©e similaire quand il Ă©crit, Ă propos du monde des affaires, que ce sont ces petites choses qui, prises dans leur en
Ligue1 : «On ne peut pas réaliser une telle performance sans un état d'esprit exceptionnel», note Génésio Par Le Figaro avec AFP Publié le 07/11/2021 à 23:50 ,
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Bonjourje bloque sur une question de Pix : Gary rĂ©alise un classement des champions olympiques. ComplĂ©tez le tableau Ă tĂ©lĂ©charger Ă l'aide du texte suivant. La kayakiste française Ămilie Fer a remportĂ© l'or lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012. Elle a devancĂ© l'australienne Jessica Fox qui est repartie avec l'argent. Quel est
vendredi, 6 aoĂ»t 2021. 0736 Mise Ă jour vendredi, 6 aoĂ»t 2021. 1345 Le titre qu'elle convoitait tant, Christine Sinclair l'a finalement obtenu. La Canadienne de 38 ans, capitaine de l'Ă©quipe fĂ©minine du Canada depuis maintes annĂ©es, totalise plus de buts que quiconque sur la scĂšne internationale du soccer, hommes ou femmes. Mais il manquait Ă son palmarĂšs un triomphe Ă un tournoi majeur. Jusqu'Ă vendredi. Ă lire Ă©galement Julia Grosso a couronnĂ© des moments de grande tension en touchant la cible lors de la sixiĂšme ronde et le Canada a remportĂ© la mĂ©daille d'or du tournoi de soccer fĂ©minin des Jeux olympiques de Tokyo, vendredi soir, grĂące Ă une victoire de 3-2 aux tirs de barrage contre la SuĂšde. Les deux clubs Ă©taient Ă Ă©galitĂ© 1-1 aprĂšs 90 minutes de temps rĂ©glementaire et 30 minutes additionnelles. AprĂšs le but dĂ©cisif, les joueuses du Canada ont accouru vers Grosso et Sinclair a levĂ© ses bras dans les airs en guise de victoire avant de sauter sur ses coĂ©quipiĂšres. Vraiment, elle paraĂźt mĂȘme plus jolie », a dĂ©clarĂ© Sinclair, en levant la mĂ©daille d'or. Tout juste avant le but dĂ©cisif, la gardienne Stephanie LabbĂ© avait frustrĂ© Jonna Andersson en plongeant pour empĂȘcher le ballon de toucher le coin infĂ©rieur droit du filet. Pendant la session de tirs de barrage, LabbĂ© a bloquĂ© un autre tir, celui d'Anna Anvegard. Elle a aussi eu l'aide de son poteau gauche sur le tout premier tir, celui de Kosovare Asllani, et celle de Caroline Seger, qui a vu sa tentative survoler la barre transversale alors qu'un but aurait procurĂ© la mĂ©daille d'or aux SuĂ©doises. AprĂšs l'Ă©chec de Seger, Deanne Rose a ramenĂ© le Canada a Ă©galitĂ© 2-2 en dĂ©jouant Hedvig Lindahl. J'essaie de ne pas trop le sentir, de me rĂ©veiller de ce mauvais rĂȘve », a dĂ©clarĂ© Lindahl. FĂ©licitations au Canada, elles ont bien dĂ©fendu. Nous avions la mĂ©daille Ă portĂ©e de nous. » Pendant le temps rĂ©glementaire, Stina Blackstenuis a donnĂ© l'avance Ă la SuĂšde pendant la 34e minute. DominĂ©es jusque-lĂ , les Canadiennes ont rĂ©ussi Ă crĂ©er l'Ă©galitĂ© Ă la 67e minute lorsque Jessie Fleming a touchĂ© la cible sur un penalty, aprĂšs une infraction Ă l'endroit de Sinclair dans la surface de rĂ©paration quelques instants auparavant. IgnorĂ©e sur le coup par l'arbitre sur le terrain, l'infraction a Ă©tĂ© signalĂ©e aprĂšs l'intervention de l'assistance vidĂ©o Ă l'arbitrage. Fleming a aussi trouvĂ© le fond du filet lors des tirs de barrage. Il s'agit de la premiĂšre mĂ©daille d'or olympique pour l'Ă©quipe fĂ©minine du Canada, aprĂšs des troisiĂšmes places lors des Jeux de Londres, en 2012, et lors des Jeux de Rio de Janeiro, en 2016. HonnĂȘtement, je n'arrive pas Ă croire ce qui vient juste d'arriver », a dĂ©clarĂ© Sinclair, qui a marquĂ© 187 buts en carriĂšre. Pendant les 40 derniers jours, nous avions l'objectif de venir ici et de changer la couleur de la mĂ©daille. Et nous avons atterri au sommet du podium. C'est tout simplement un grand honneur de faire partie de ce groupe. » Le Canada a pu atteindre le match ultime du tournoi de soccer fĂ©minin en terminant d'abord au deuxiĂšme rang du groupe E avec cinq points en trois matchs, rĂ©sultat d'une victoire de 2-1 contre le Chili et de matchs nuls de 1-1 face au Japon et Ă la Grande-Bretagne. En quarts de finale, la formation canadienne a eu besoin d'un but de Vanessa Gilles et de deux arrĂȘts-clĂ© de LabbĂ© pour Ă©liminer le BrĂ©sil 4-3 aux tirs de barrage, aprĂšs 120 minutes complĂštes sans un seul but de part et d'autre. Puis, en demi-finale lundi, le Canada a Ă©liminĂ© ses grandes rivales des Ătats-Unis, l'emportant 1-0 grĂące au but de Fleming, sur un penalty, Ă la 75e minute. De leur cĂŽtĂ©, les SuĂ©doises ont complĂštement dominĂ© le groupe G, duquel elles sont sorties avec un dossier immaculĂ© de trois gains et aucune dĂ©faite. La SuĂšde a amorcĂ© la phase de groupe en battant facilement les Ătats-Unis 3-0, avant d'inscrire des victoires de 4-2 contre l'Australie et de 2-0 face Ă la Nouvelle-ZĂ©lande. En quarts de finale, les SuĂ©doises ont dĂ©fait le Japon 3-1 avant de prendre la mesure de l'Australie pour la deuxiĂšme fois du tournoi, cette fois par la plus mince des marges, 1-0.
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